« Exécution politique » pour les uns, « Retour de bâton » pour les autres : les réactions
Condamnée lundi 29 janvier à cinq ans d’inéligibilité, Laurence Arribagé va devoir démissionner. « Exécution politique » pour son avocat, « juste retour de bâton » pour Corinne Vignon.
Reconnue coupable d’avoir voulu discréditer sa rivale, Corinne Vignon (En Marche), en plein entre-deuxtours des Législatives de 2017 dans la 3 circonscription de Haute-Garonne, l’ex-députée Laurence Arribag, a été condamnée lundi 29 janvier 2024 à trois ans de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende, mais aussi et surtout à cinq ans d’inéligibilité, assortie d’une exécution provisoire. Ce qui signifie que l’actuelle adjointe aux Sports du maire de Toulouse va devoir démissionner de tous ses mandats d’élus, à la Ville comme à la Métropole, même en cas d’appel. Les principales réactions.
« Une exécution politique »
« Je prends acte de ce jugement qui reste pour moi inexplicable », réagit Me Éric Mouton, l’avocat de Laurence Arribagé, qui n’y va pas par quatre chemins : « C’est clairement une exécution politique ».
L’avocat poursuit : « Quelle que soit la vision que chacun peut avoir sur le fond de cette affaire, on ne voit pas ce qui justifie la violence de cette décision qui apparaît, en tout état de cause, totalement disproportionnée ».
L’avocat, qui dénonce surtout l’exécution provisoire obligeant Laurence Arribagé à quitter ses fonctions au Capitole, assure que le combat juridique n’est pas terminé. « En plus, ce jugement est assorti de l’exécution provisoire, cette véritable hérésie juridique, qui permet à un Tribunal de vous priver de votre mandat alors que vous êtes toujours présumé innocent », assure-til. Et Éric Mouton de conclure : « Naturellement, nous allons faire appel de cette décision ».
« C’est le juste retour de bâton »
À l’inverse, la députée (Renaissance) Corinne Vignon se dit sans surprise « soulagée de cette décision. D’autant que c’est exécutoire, et qu’à partir de maintenant, elle n’est plus élue ». Et la députée (Renaissance), réélue en 2022 face à cette même Laurence Arribagé de souffler : « C’est le juste retour de bâton ».
« Les juges avaient toutes les preuves écrites et matérielles. Lors de l’audience, j’ai bien vu que les juges avaient très bien compris tout le dossier et je ne voyais pas comment elle pouvait être relaxée… », poursuit la parlementaire.
« Ils sont trois à avoir comploté à mon encontre, et à avoir mis en place cette stratégie de déstabilisation. Ils sont tous les trois punis, c’est le retour de boomerang ».
Pour Corinne Vignon, « cette décision de justice met fin aux méthodes de barbouzes. Quand on est élu, il y a un comportement à tenir et la justice est là pour rappeler ceux qui en dévient. Tout n’est pas permis pour garder une place, surtout quand on est élu de la République, et qu’on représente la nation : on n’a pas le droit de faire des complots ». Corinne Vignon ne cache pas son soulagement après cette affaire qui l’a, dit-elle, « terrassée ».
« Je me sens tranquillisée suite à toute cette affaire qui m’a profondément blessée. Quand on met en doute votre honnêteté, que les citoyens pensent que vous êtes une menteuse et une voleuse, ça vous poursuit… Cette affaire m’a terrassée. La justice a fait son oeuvre, et a vu où était la vérité, alors que je m’époumonais à le dire », explique-t-elle. Et la députée de conclure : « Aujourd’hui, je me sens lavée, blanchie ».