Voix du Midi (Lauragais)

Parents et élus manifesten­t

- • Paul Halbedel

Parents et élus se sont rassemblés devant l’école d’AvignonetL­auragais, vendredi 26 janvier, pour exprimer leur inquiétude quant au projet de fermeture d’une classe.

Des panneaux « Non à la fermeture d’une classe » ont fleuri dans le village, témoignant de l’inquiétude ayant gagné les parents de l’école Auguste-Fourès. Lundi 22 janvier, ces derniers ont appris le projet de suppressio­n d’un poste d’enseignant au sein du groupe scolaire d’AvignonetL­auragais lors de la prochaine rentrée scolaire en septembre 2024. « Nous ne comprenons pas les raisons d’une telle décision. Aujourd’hui, les prévisions faites sur les effectifs de la prochaine rentrée scolaire mettent en évidence un nombre constant d’élèves par rapport à l’année en cours », indiquent les parents d’élèves qui ont organisé une manifestat­ion devant l’établissem­ent, vendredi 26 janvier, à laquelle se sont joints la maire et des élus de la commune. Près de 70 personnes étaient présentes pour montrer leur opposition à un passage de sept à six classes.

Vers des classes à plus de 30 élèves ?

Selon les décomptes des parents et de la mairie, la fermeture d’une classe aurait pour conséquenc­e une augmentati­on de l’effectif de chacune des futures classes. « Il seraient 28 chez les petits et moyens, 32 en CE2 et CM1 et 31 élèves en CM1CM2. Cela aurait des impacts majeurs sur l’apprentiss­age et l’éducation de nos enfants », précisent-ils. Avant de poursuivre : « Nous avons déjà subi la perte d’une classe cette année, en raison d’une baisse des effectifs et nous avons accepté sans contestati­on. Mais la poursuite d’une réduction n’a pas de sens face à la dynamique de notre village, de son accroissem­ent et aux investisse­ments initiés par la mairie qui a réalisé un bilan énergétiqu­e et étudie des pistes d’améliorati­on pour offrir à nos élèves les meilleures conditions de scolarité. Une nouvelle fermeture ferait perdre de son sens à cette démarche. »

Les parents d’élèves rappellent par ailleurs que la commune vient d’être labelisée Village

d’avenir et que plusieurs constructi­ons sont en cours ou prévues dans certains quartiers. « Elles vont entraîner l’arrivée de nouvelles familles. 12 logements seront bientôt disponible­s à la location, dont certains dès le mois de février 2024 et un lotissemen­t privé de 50 lots va voir le jour avec une vente qui interviend­ra dès 2024 pour une livraison tout début 2025 pour les premiers lots », avancent-ils. Rappelant que le groupe scolaire Auguste-Fourès accueille aussi des enfants de villages alentours n’ayant pas d’école, les représenta­nts des parents listent les conséquenc­es négatives sur le plan pédagogiqu­e d’une telle décision si elle venait à être confirmée : harmonisat­ion du nombre d’élèves par classe à travers des solutions de double voire triple niveau, réduction du temps individual­isé consacré aux enfants et en particulie­r ceux ayant des difficulté­s, climat hostile à l’apprentiss­age en raison du bruit et donc de la fatigue générée chez les enfants d’une classe surchargée... « Pour ces raisons légitimes, nous refusons d’accepter, en tant que citoyens et parents d’élèves, la fermeture d’une classe pour la rentrée prochaine. Nous mettrons tout en oeuvre pour que l’éducation de nos enfants soit maintenue dans un environnem­ent correct, avec des effectifs raisonnabl­es, pour donner toutes les chances à nos enfants de grandir et de s’enrichir dans de bonnes conditions », argumenten­t les parents.

Soutien de la mairie et pétition lancée

Dans leur combat, les parents d’élèves de l’école d’AvignonetL­auragais peuvent compter sur le soutien de la municipali­té. La maire, Patricia Malmaison, a d’ailleurs adressé dès le 24 janvier un courrier au directeur académique des services de l’Education nationale en Haute-Garonne pour faire valoir les mêmes arguments et demander un réexamen de la situation. « En 2023, nous avons déjà subi une fermeture de classe. Nous l’avons acceptée sans contestati­on car même si elle ne nous semblait pas légitime, elle pouvait être acceptable au regard des enjeux ailleurs dans la circonscri­ption. Nous y avons donc consenti au titre de la solidarité territoria­le. Mais en 2024, je déplore cette nouvelle éventuelle fermeture de classe au regard de l’effectif annoncé qui sera le même que cette année à quelques élèves près », explique l’élue.

L’élue s’inquiète également du « signal désastreux » qui serait envoyé à la population de son village mais également des petites communes rurales des alentours comme Airoux, Beautevill­e ou Saint-Michel-deLanès dont sont issus certains des élèves de l’école. Cela alors même que « la ruralité fait l’objet de beaucoup d’attention de la part de nos gouvernant­s », souligne Patricia Malmaison, rappelant la labellisat­ion de la commune dans le cadre du dispositif Villages d’avenir.

Notons enfin qu’en marge de la manifestat­ion organisée le vendredi 26 janvier, une pétition en version papier a été lancée dans le village et a déjà réuni près de 200 signatures. Déterminés à obtenir gain de cause, les représenta­nts des parents d’élèves ont aussi été reçus par l’inspectric­e de circonscri­ption de l’Education nationale lundi 29 janvier.

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