SAINT-FÉLIX-L.
Le Ciné Get de Revel fêtera ses 30 ans au mois de février. L’occasion pour de se replonger dans l’histoire du cinéma dans la cité du meuble d’art.
3 0 ans. Voilà 30 ans que la « fabrique » de Pippermint Get du 38, rue GeorgesSabo abrite, non plus l’unité de fabrication de la célèbre liqueur à la menthe – qui a quitté les lieux en 1975 pour s’installer dans la zone industrielle –, mais le centre culturel Get. Avec sa bibliothèque, sa médiathèque, ses salles de musique, de danse. Et surtout la (seule) salle de cinéma de la commune de Revel. Inauguré le 12 février 1994 par le réalisateur Claude Chabrol à l’occasion de la projection du film L’Enfer, tourné justement dans le Lauragais, le Ciné Get est resté, depuis, l’unique chambre revéloise du 7e art.
Pour les 30 ans de cet établissement emblématique, la Ville de Revel et les associations locales ont concocté tout un programme de festivités. Dont une soirée de gala imaginée par la Société d’histoire de Revel avec la complicité des Z’Allucinés et de la troupe Harlequin. Une soirée qui promet d’immerger les spectateurs dans l’ambiance des années 1950 à 1970. L’occasion pour Voix du Midi Lauragais de se plonger dans les archives et d’ainsi retracer l’histoire du cinéma dans la cité du meuble d’art.
L’époque des premières projections…
Le Ciné Get a beau souffler cette année sa 30e bougie, le 7e art a, en réalité, fait son entrée dans le quotidien des Revélois bien avant cela. « L’histoire du cinéma commence, de façon générale, assez tôt, introduit JeanPaul Calvet, ancien président et aujourd’hui encore membre actif de la Société d’histoire de Revel – Saint-Ferréol. C’est en 1895 que l’on commence à parler de cinéma, à l’époque où les frères Lumière (Auguste et Louis, NDLR) font pour la première fois payer leurs entrées. »
À Revel, les premières projections ne tardent pas à suivre. « À la fin du XIXe siècle, Revel possède un “Casino” où les habitants se rencontrent, viennent écouter de la musique… Il deviendra le “Music-Hall cinéma” en 1907 », rapporte-t-il. « C’était un établissement à double casquette », commente son successeur à la tête de l’association, Frédéric Mouynet.
Le Music-Hall cinéma continue donc d’accueillir les mélomanes, mais pas seulement. « C’est ici qu’a lieu la première projection cinématographique de la commune », retrace JeanPaul Calvet. C’était seulement douze ans après la projection des frères Lumière à Paris. »
… puis du premier « long » au Music-Ciné
Mais rien à avoir avec le cinéma actuel : à cette époque, les films ne durent que quelques minutes ! Et cette nouvelle attraction, située sur les allées Charles-de-Gaulle, semble séduire les Revélois, malgré le contexte politique d’alors. « Ça fonctionne pas mal dans les années 1914-1918, soit en plein pendant la guerre. » D’après le passionné d’histoire, les spectateurs sont aussi attirés par les « billets cinématographiques des armées », dont la Société d’histoire de Revel a notamment retrouvé une affiche datant de l’été 1917. « C’est dans la politique nationale de transmettre, par le biais du cinéma, des informations venant du front », traduit-il. Avant de poursuivre : « Des moyens-métrages commencent ensuite à être projetés. Là encore, cela marche bien, les gens viennent de plus en plus nombreux. Puis en 1920, Henri Prades, qui avait déjà monté le Music-Hall cinéma, ouvre le “Music-Ciné” (dont l’enseigne orne encore le 36, allées Charlesde-Gaulle, NDLR). » Dès 1923 est alors projeté un long-métrage… Les Trois mousquetaires. « C’était l’une des premières adaptations et c’était un film muet ! », précise Frédéric Mouynet.
Quand Revel comptait deux cinémas
L’industrie cinématographique suit son cours, arrive la sonorisation des oeuvres, la couleur… « Le cinéma connaît un grand essor à Revel. C’est l’un des rares moments de distraction que peuvent s’offrir les habitants, le dimanche », analyse Jean-Paul Calvet. Le succès est tel qu’en 1953, Léonce Boyer crée « Le Kurshall », venant quelque peu concurrencer le Music-Ciné. « C’est aussi l’époque où l’on commence à faire du cinéma itinérant », relate-t-il.
L’aventure s’arrêtera cependant en 1958 pour la nouvelle salle, « sans que l’on sache vraiment pourquoi ». S’il ne reste aujourd’hui, a priori, plus de trace du Kurshall, le bâtiment qui l’abritait alors, lui, demeure. « Il était situé à l’angle de la route de Castres, face à la fontaine des Trois Grâces, là où se sont ensuite installés les Meubles Olivier (dont l’enseigne subsiste, NDLR) », resitue le président de la Société d’histoire.
La création du Ciné Get
À cette même époque, vers 1958 donc, André Durand fonde « Le Royal ». « C’était vraiment un super cinéma, comme on en faisait à Paris avec 200 ou 300 places assises, un grand balcon, des sièges confortables… Et ça marchait ! » Le Music-Ciné fermera cependant ses portes après plus de 60 ans d’exploitation, vers la fin des années 1980. Le Royal, lui, accueillera des cinéphiles encore quelques années de plus avant de tirer également le rideau vers 1990. « Il n’y avait plus rien, alors en 1991 la Ville décide de créer le Ciné Get », se souvient JeanPaul Calvet. L’ancienne fabrique de Pippermint est rachetée et les travaux débutent pour en faire un centre culturel. La nouvelle salle de cinéma sera finalement inaugurée trois ans plus tard, le 12 février 1994, par Claude Chabrol. 30 ans plus tard, le Ciné Get continue d’attirer de nombreux spectateurs – près de 29 000 en 2022 – et se distingue surtout par la qualité des oeuvres projetées, 28 % étant classées « Art et essai ».
Inscription soirée tartiflette.
Le comité des fêtes propose une soirée tartiflette, samedi 17 février, à 19 h 30, dans la salle des fêtes du village. Au programme : repas (apéro, salade, tartiflette et dessert) et soirée dansante animée par la disco mobile RNJ Music show à 22 h 30. Tarifs pour le repas : 18 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Inscriptions au 06 29 58 46 19 ou au 06 15 25 77 39.
Collecte de tissus.
Les organisateurs du festival L’Autan en fanfare lancent un appel aux dons de vieux draps, nappes et autres tissus qui pourront leur servir à confectionner une nouvelle décoration pour l’événement. Les tissus peuvent être déposés à l’épicerie Todo Locaux ou en mairie jusqu’au vendredi 22 mars.