Voix du Midi (Lauragais)

Ce centre commercial déserté a redressé la barre : voici comment

La galerie commercial­e de Compans-Caffarelli, au centre-ville de Toulouse, était en déshérence il y a encore quelques années. Voici comment elle a redressé la barre.

- • David Saint-Sernin

Une galerie commercial­e complèteme­nt déserte, un décor vieillot... Au début des années 2010, le centrecomm­ercial de Compans-Caffarelli, au centre-ville de Toulouse, faisait peine à voir.

Il est alors l’exemple de l’espace commercial raté de A à Z. La galerie souterrain­e ne décolle pas, et seul l’hypermarch­é, permet de sauver les apparences. Clairement, le site est en train de devenir une friche commercial­e.

Grand projet de rénovation

Dix ans après, et un grand projet de rénovation plus tard, réalisé entre 2015 et 2017, la galerie Reflets Compans a retrouvé un nouvel élan. Alors que certaines galeries commercial­es souffrent dans l’agglomérat­ion, quand d’autres sont complèteme­nt en déshérence, le centre commercial Reflets Compans, a trouvé son public.

Le résultat d’une rénovation totale de la galerie effectuée pour 25 millions d’euros, un redécoupag­e des cellules commercial­es, de l’agrandisse­ment du Carrefour Market, et de l’arrivée d’enseignes inédites au centrevill­e, telle que Bricomarch­é.

Une stratégie précise

À l’époque, la responsabl­e de la commercial­isation des cellules commercial­es de la Galerie Reflets Compans au sein de la société qui avait racheté la galerie expliquait la stratégie mise en place :

« Pour relancer cette galerie qui avait souffert dans le passé, nous sommes allés chercher de nouvelles enseignes que les Toulousain­s ne connaissai­ent pas, car nous sommes partis du principe qu’il ne fallait absolument pas faire doublon avec les enseignes que l’on pouvait déjà trouver au centre-ville. Nous voulions aussi aller vers quelque chose de conceptuel. Cela s’est traduit par l’arrivée d’un escape game au sein de la galerie commercial­e. Et puis, nous avons redécoupé les cellules commercial­es pour les adapter aux enseignes que nous souhaition­s attirer et nous ne nous interdison­s pas à l’avenir de continuer à le faire ».

Hausse de fréquentat­ion

Et alors que la crise sanitaire aurait pu casser la nouvelle dynamique, le centre commercial a réussi à passer cette épreuve, pour mieux se relancer.

« En 2021-2022, nous avons vu une hausse de 16% de notre fréquentat­ion, puis une stabilisat­ion en 2022-2023, indique Marvin Faucher, le directeur de Reflets Compans. Les gens recherchen­t la proximité. Alors, nous nous sommes adaptés à eux pour répondre au maximum à leurs attentes. En faisant cela, et en proposant une offre variée, nous avons ravivé l’esprit de quartier ».

Au fur et à mesure que la galerie reprenait vie, de grandes enseignes sont revenues. « Ceux qui ne connaissai­ent Compans, ou qui en avaient une mauvaise image, sont revenus. Ce sont surtout des clients du quartier, de nouveaux étudiants, beaucoup de salariés qui travaillen­t dans la zone et qui ont besoin de se restaurer. Nos pics de fréquentat­ion sont enregistré­s pour le petit-déjeuner, pour le déjeuner à midi, et entre 17h et 20h, quand les gens rentrent chez eux ».

Des commerçant­s satisfaits

Au sein de la galerie commercial­e, les différents commerces ont trouvé leur rythme de croisière.

« L’évolution de la galerie est bonne », assure Simon Maulavé, le gérant du V and B qui rénove son établissem­ent avec une réouvertur­e prévue le 28 février.

« On a été parmi les premiers à ouvrir ici suite à la rénovation du centre, et nous sommes contents de l’exploitati­on. Là, nous refaisons tout le bar et la terrasse. Cela sera beaucoup plus sympa et moderne. Et tout autour de nous, les cellules commercial­es ce sont remplies progressiv­ement et tout le monde est positif ».

Abdallah, le coiffeur-barbier situé juste à côté du V and B, est sur la même longueur d’onde. Pour lui, « le centre fonctionne bien en l’état ».

Rose-Marie Gonzalez connaît bien le quartier. Elle y a vécu et vient d’ouvrir un Happy Cash qui revend des produits de seconde main (téléphonie, consoles, jeux vidéo, informatiq­ue) :

« Nous sommes en phase de démarrage, mais nous sommes plutôt contents de la fréquentat­ion. Beaucoup de gens viennent au centre faire leurs courses. Il y a beaucoup d’étudiants, des salariés de l’administra­tion, cela correspond bien à la clientèle de notre enseigne ».

« Être en perpétuel mouvement »

« Le commerce actuel, ce n’est pas poser un projet et le laisser en l’état plusieurs années comme c’était le cas auparavant, c’est être en perpétuel mouvement et rediscuter ce projet régulièrem­ent », expliquait à la responsabl­e de la commercial­isation des cellules commercial­es de la Galerie Reflets Compans au moment du nouveau projet.

Habitat est parti

Cette règle, la galerie Reflets Compans va l’expériment­er. L’enseigne Habitat qui occupait la plus grande cellule commercial­e du centre après celle du supermarch­é, sur 1000 m², a quitté les lieux, dans la foulée de sa mise en liquidatio­n judiciaire.

« On laisse faire la procédure, c’est le mandataire qui a encore les clefs. On va chercher une nouvelle enseigne », explique Marvin Faucher.

L’institut de beauté Qipao va quitter la cellule qu’il occupe actuelleme­nt pour descendre d’un étage.

« Une enseigne qui ne sera pas une enseigne de restaurati­on va venir s’y implanter dans le courant du second semestre de l’année. Un escape game de la franchise Sensas va également ouvrir en juin. Nous sommes plutôt confiants avec ces ouvertures à venir », assure le directeur de la galerie qui ne s’avoue pas plus inquiet que ça par le départ programmé des agents de l’Etat qui vont quitter la cité administra­tive de Compans pour migrer vers celle, toute neuve de Jolimont.

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 ?? David Saint-Sernin/Actu Toulouse ?? Le centre commercial Reflets Compans a été rénové en 2016-2017, avec notamment la création de cette grande verrière visant à donner une plus grande visibilité à la galerie depuis le boulevard Lascrosses.
David Saint-Sernin/Actu Toulouse Le centre commercial Reflets Compans a été rénové en 2016-2017, avec notamment la création de cette grande verrière visant à donner une plus grande visibilité à la galerie depuis le boulevard Lascrosses.

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