Horreur, polar, fantastique, science -fiction .... Extrême cinéma : le cinoche des marges
Des films étranges, oubliés ou génialement ratés, jamais cités dans les encyclopédies du cinéma : c’est Extrême Cinéma, du 16 au 24 février à la Cinémathèque. Ames sensibles s’abstenir !
Au moins, c’est clair. Sur le programme de la Cinémathèque, on est prévenus : « Quels que soient votre âge, votre sexe, vos goûts, attendezvous à être dérangés par ce que vous verrez ». Extrême Cinéma – qui se tiendra du 16 au 24 février – est un festival réjouissant et régressif qui propose de découvrir les films à la marge.
Des films de genre, mal peignés et mal élevés, foutraques souvent, hilarants parfois, déroutants toujours. De l’horreur, du polar, du fantastique, de la science-fiction, de l’expérimental et du franchement barré, des classiques aussi (ah ! « Le grand silence », de Corbucci!) et, comme d’habitude, des rencontres avec des spécialistes de ce cinéma de l’extrême.
On croisera ainsi – liste nonexhaustive - l’acteur, réalisateur, historien et critique de cinéma Christophe Bier ; Johan Borg et Yoann Gibert, cofondateurs et programmateurs du festival Grindhouse Paradise ; l’acteur Claude Loir, pionnier du cinéma X homosexuel ; Hervé Joseph Lebrun photographe spécialiste de la déportation des homosexuels – et diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Toulouse ; Gaspar Noé, l’enfant terrible du cinéma français (« Irréversible », « Enter The Void », « Vortex »... ) et bien d’autres encore.
Goldorak, Huster et Marcel Carné
Les thématiques sont à elles seules un régal à lire : « Dracula Masala », « Attache-moi si tu peux », « A midi, c’est spaghetti », « Hong Kong fou fou » et les fameuses pastilles poivrées de l’INA, qui seront au programme de la nuit de clôture avec une poupée maléfique (le premier Chucky), d’inquiétants yakuzas (« Why Don’t You Play in Hell », de Sion Sono) et l’incroyable « Street Trash » de Jim Muro.
Beaucoup de rencontres et de discussions égayeront cette semaine particulières. Du 17 au 24 février, de 17h à minuit, l’artiste toulousaine Ludette Berlu proposera des entractes tous plus étonnants les uns que les autres.
Même les plus jeunes auront droit à leur programmation aux petits oignons avec l’éternel « Goldorak » - on est prêt à parier que les parents ne se feront pas prier pour les accompagner.
Avec de belles raretés à découvrir
Quelques raretés notables dans ce festival qui ne contient presque que cela : « Parking » de Jacques Demy (1985) – clairement pas le meilleur de son auteur et son interprète principal, Francis Huster, (involontairement) hilarant en Orphée - ; « Colorado », un western-spaghetti de Sergio Sollima, dans sa version initiale et inédite ; « Les jeunes loups » (1968) de Marcel Carné (oui, celui des « Enfants du Paradis » et des « Visiteurs du soir ») : état des lieux de la jeunesse qui s’apprête à enflammer le mois de mai ; ou encore le très perturbant « Dementia », de John Parker, en ciné-concert avec Marc Sens.
■ « Extrême Cinéma », du 16 au 24 février à la Cinémathèque de Toulouse (69, rue du Taur). Tel. : Tél. : 05 62 30 30 10. www.lacinemathequedetoulouse.com