Voix du Midi (Lauragais)

Un cabinet de psychomotr­icité a ouvert à Nailloux

Le centre paramédica­l de la zone du Buisson, à Nailloux, accueille depuis le début de l’année deux nouveaux profession­nels de santé. Jérémy Maravé et Marine Boquet sont psychomotr­iciens.

- • Angélique Passebosc

Beaucoup de jeunes que l’on reçoit présentent des troubles de l’attention ou des troubles dys, comme la dysgraphie (difficulté à écrire, NDLR) ou la dyspraxie (difficulté à effectuer certains gestes). J. MARAVÉ ET M. BOQUET

En libéral, on peut souvent se sentir seul. Alors forcément, travailler à deux est hyper enrichissa­nt : on peut échanger, partager nos observatio­ns, nos connaissan­ces… et éclairer une solution que le collègue pensait insoluble. J. MARAVÉ ET M. BOQUET

Ils ont choisi la commune de Nailloux pour se lancer dans le libéral. Voilà à peine plus d’un mois que Jérémy Maravé et Marine Boquet ont investi le centre paramédica­l de la zone du Buisson, en périphérie du centre-ville, afin d’y exercer leur activité : la psychomotr­icité. « C’est un terme assez vaste et qui englobe beaucoup de choses », reconnaiss­ent les deux jeunes praticiens.

Avant d’expliquer : « Il s’agit de l’étude des interactio­ns entre les capacités motrices, mentales, sensoriell­es d’une personne. » En clair, tous deux traitent les troubles psychomote­urs comme la perte d’autonomie chez les personnes âgées ou l’apprentiss­age de l’écriture chez les plus jeunes. Mais pas seulement. « Là aussi, c’est très vaste et très différent selon le type de population. »

Un afflux de demandes pour le jeune public

Car dans le cabinet qu’ils se partagent, Jérémy Maravé et Marine Boquet reçoivent tous les publics : de l’enfant en bas âge au senior en passant par l’adolescent et l’adulte. « Mais on a énormément de demandes pour des enfants et des adolescent­s », constatent-ils.

Un phénomène qui, selon la psychomotr­icienne, se serait accentué ces dernières années. « Tout est une question d’équilibre », s’accorde le duo. « Il faut savoir limiter les écrans, les utiliser de façon raisonnée, car ils contribuen­t trop souvent à la réduction des expérience­s motrices », note la trentenair­e. « Mais il est aussi important, lorsqu’on est parent, de ne pas trop stimuler son enfant, car cela ne résoudra pas le problème », conseille son homologue de 24 ans qui a lui-même rencontré de « gros troubles d’écriture », lorsqu’il était plus jeune. « Croiser le chemin d’une psychomotr­icienne, à ce moment-là, m’a permis de trouver des solutions à des problémati­ques qui pouvaient être très handicapan­tes et ça, ça m’a beaucoup plus. »

Une relation de confiance à bâtir

Dans l’explicatio­n comme dans l’exercice de leur profession, les deux psychomotr­iciens se veulent très complément­aires.

Et ce, même s’ils ont chacun leur propre patientèle. « Les relations avec nos patients et la confiance qu’ils nous accordent sont les piliers de notre métier. Cela va nous permettre de mieux travailler les objectifs à atteindre, c’est pourquoi il est important d’avoir un suivi régulier, à raison d’une séance par semaine », estime Marine Boquet.

Une confiance sur laquelle s’appuie beaucoup son collègue. « Je propose toujours un petit temps d’échange, en début de séance, afin de voir comment la personne se sent, comment s’est déroulée sa semaine... Et en fonction, selon le temps dont nous disposons et ses capacités de concentrat­ion, je vais proposer une ou deux activités. »

Une approche ludique

Parmi ces activités, des exercices moteurs (petits parcours, danse…) permettant de « travailler le corps en mouvement », de la relaxation, mais aussi beaucoup de jeux. « C’est l’avantage de notre métier : on s’amuse en travaillan­t, plaisanten­t les deux psychomotr­iciens. Plus sérieuseme­nt, on s’appuie sur des jeux de société ciblés pour traiter certaines problémati­ques. Ce support-là rend le travail plus ludique pour les jeunes. »

Mais le traitement des troubles ou la résolution des problèmes ne s’arrêtent pas là. « L’idéal, c’est de créer une alliance thérapeuti­que avec les parents et d’autres profession­nels de santé, d’autres prises en charge, pour essayer d’avancer le plus efficaceme­nt possible. Car ce ne sont pas que nos 40 minutes de séance par semaine qui vont permettre de régler le problème », admet celle qui exerce en parallèle dans la commune de Mazères.

Marine Boquet et Jérémy Maravé accordent également beaucoup d’importance à la prévention : « Plus la détection et la prise en charge se font tôt, mieux c’est. Par contre, il est important de faire la différence entre les troubles et les simples difficulté­s. C’est encore une fois une question d’équilibre. Nous sommes souvent aussi là pour rassurer. »

Développer les actions vers le grand âge

Si les deux nouveaux venus dans la commune de Nailloux traitent surtout les plus jeunes, ils espèrent aussi pouvoir rapidement développer une patientèle plus âgée. Une population que tous deux apprécient particuliè­rement, ayant exercé en Ehpad – où ils se sont rencontrés – avant d’ouvrir ce cabinet en libéral.

« Notre société a malheureus­ement tendance à infantilis­er les personnes âgées, à les mettre dans des cases. Alors que la plupart sont encore en mesure de faire beaucoup de choses, commente Marine Boquet. Notre travail, c’est de nous appuyer sur ces capacités-là afin de limiter la perte d’autonomie et la progressio­n de leur pathologie. C’est vraiment une patientèle que l’on aimerait développer, soit en intervenan­t à domicile, soit en centre de rééducatio­n. »

■ Cabinet de psychomotr­icité, centre paramédica­l – 8, zone du Buisson à Nailloux. Horaires des consultati­ons : lundi et mardi de 8 h à

19 h 30 (Jérémy Maravé) ; mercredi de 9 h à 12 h et de 13 h à 18 h 30, jeudi de

13 h à 18 h et vendredi de

9 h à 12 h (Marine Boquet). Contacts : Marine Boquet au 06 31 04 09 29 ou boquet.psychomot@gmail.com et Jérémy Maravet au 06 88 34 50 68 ou jeremy.marave.psychomot@ gmail.com

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Jérémy Maravé et Marine Boquet ont ouvert leur cabinet de psychomotr­icité dans le local vacant du centre paramédica­l du Buisson, à Nailloux, au début du mois de janvier. A.P.

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