Voix du Midi (Lauragais)

La ministre Dominique Faure dans la tourmente après ses propos dans un entretien à la radio

Samedi 17 février, la ministre Dominique Faure a suscité un tollé après avoir dressé un parallèle entre l’attente de sa nomination au Gouverneme­nt et celle des malades du cancer avant de connaître leur diagnostic.

- • Paul Halbedel

C’est l’une des grosses polémiques du dernier week-end. Ministre déléguée en charge de la ruralité et des collectivi­tés territoria­les, Dominique Faure est sous le feu des critiques après des propos tenus dans une interview samedi 17 février. Ce jour-là, l’ancienne maire de Saint-Orens-de-Gameville était l’invitée de l’émission Sens Politique sur France Culture.

À deux reprises lors de l’entretien accordé à Astrid de Villaines, la membre du Gouverneme­nt de Gabriel Attal a tenu des propos qui ont suscité l’indignatio­n de plusieurs personnali­tés politiques et de nombreux internaute­s sur les réseaux sociaux.

Un parallèle osé

Interrogée sur le délai d’un mois qu’il lui a fallu attendre avant d’être reconduite dans sa fonction de ministre déléguée, Dominique Faure a répondu avec un parallèle plutôt osé au moment d’expliquer comment elle a vécu ce temps d’incertitud­e autour de son avenir : « Je l’ai vécu comme une période d’attente. J’ai fait ce parallèle avec les gens à qui on a diagnostiq­ué un cancer, qui attendent quatre semaines ou cinq semaines parfois les résultats des analyses pour savoir quelle forme de cancer elles ont, comment elles vont être soignées, quels sont les risques. La vie apprend la patience. »

Relancée par la journalist­e sur le sujet qui lui fait remarquer que les enjeux d’une annonce de diagnostic d’une maladie et d’une nomination au Gouverneme­nt ne sont pas tout à fait les mêmes, l’élue de Haute-Garonne a alors tenté de préciser ses propos : « Oui, ce ne sont absolument pas les mêmes enjeux. Pourquoi je les compare. Je dis simplement que la vie apprend à relativise­r, à attendre, à surmonter, à aller chercher l’espoir en soi, les envies que l’on a [...] Quand j’entendais certains me dire »c’est insupporta­ble, c’est inimaginab­le, c’est impensable ce que le président de la République vous inflige en vous faisant attendre quatre semaines« , je leur disais que ces mots me paraissaie­nt excessifs par rapport à d’autres personnes qui attendent et sont confrontée­s à des choses beaucoup plus graves. »

Elle reconnaît une « maladresse »

Très rapidement, ces propos suscitent la colère de certains membres de la classe politique. Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, est l’un des premiers à dégainer sur le réseau social X : « À se demander si les ministres ne font pas un concours du plus indécent. Qu’ont-ils vécu pour être à ce point hors de tout sens commun ? »

La ministre décide alors de répondre à cette attaque d’Olivier Faure en le taxant de « mauvaise foi ». Et en précisant une nouvelle fois ses propos. « Mon message est clair si on veut bien l’écouter en entier, j’explique la nécessité de relativise­r cette attente en comparaiso­n à d’autres attentes bien plus douloureus­es », rétorque-t-elle.

Mais la polémique enfle très rapidement et plusieurs internaute­s s’indignent à leur tour. La ministre déléguée à la ruralité et aux collectivi­tés territoria­les fait finalement amende honorable dans la soirée de dimanche : « Des propos que j’ai tenus hier sur France Culture ont beaucoup fait parler. Je reconnais une maladresse. Si certains se sont sentis blessés par mes mots, je le regrette et leur présente toutes mes excuses. »

D’autres propos lui sont aussi reprochés

Mais à la suite de cet entretien sur France Culture, Dominique Faure se voit également reprocher l’une des autres réponses faites à une question qui lui était posée : « Quelle liberté Emmanuel Macron a apporté aux salariés? » Après une petite hésitation, elle répond : « Je pense qu’il a déjà respecté toutes les libertés que nous avons dans nos textes de loi, la liberté de manifester, de ne pas être d’accord ».

« Ce n’est pas lui qui les a apportées », la coupe alors Astrid de Villaines. « Non, non ! Il les a maintenues, ça, je suis d’accord », acquiesce la ministre. « Heureuseme­nt, non ? » relance alors la journalist­e. Un échange qui là aussi n’est pas passé inaperçu, suscitant, de Florian Philippot à Nicolas Dupont-Aignan, de nombreuses réactions acerbes sur les réseaux sociaux à l’encontre de l’ancienne maire de Saint-Orens-de-Gameville.

Ces deux sorties de Dominique Faure ont également été reprises par de nombreux médias et commentées par plusieurs éditoriali­stes politiques, lundi 19 février au matin, propulsant la ministre au coeur d’une véritable tempête médiatique autour de ses propos.

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