Voix du Midi (Lauragais)

Pas d’appel au calme des syndicats : « Le compte n’y est pas »

- • Martin Leduc

Mardi 20 février, avant leur rencontre avec Emmanuel Macron et Gabriel Attal, ce mardi 20 février, les syndicats agricoles annonçaien­t leur intention de maintenir la pression sur le Gouverneme­nt.

Les agriculteu­rs sont loin d’être satisfaits. Alors que des manifestat­ions et autres blocages ont émaillé les routes de France en début 2024, et que le salon de l’agricultur­e approche à grands pas (à partir du 24 février), Jeunes agriculteu­rs et FNSEA entendent augmenter un peu la pression.

Les organisati­ons syndicales devaient rencontrer le Président et le Premier ministre, mardi 20 février. Un rendez-vous qui s’annonçait houleux, tant le mécontente­ment reste grand chez les agriculteu­rs. « Tout ce qui s’est passé depuis l’automne doit prendre corps », a fait valoir Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, au micro de Télématin, sur France 2. Et même si « on ne doit pas prendre le salon en otage », comme l’assure Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteu­rs, invité, quant à lui, de la matinale de TF1, il l’assure : « on ne peut pas faire un salon normal. »

« Il faut maintenir la pression »

Tous deux interrogés quant à la possibilit­é d’organiser des actions syndicales durant le salon, les présidents de syndicat ont botté en touché, arguant attendre la réunion avec l’exécutif avant de s’exprimer.

Mais, « personne ne s’imagine qu’Emmanuel Macron déambule comme traditionn­ellement », a tout de même lancé Arnaud Rousseau. Un président qui, chaque année, passe un temps considérab­le entre les allées du parc des exposition­s de la Porte de Versailles. Il y avait passé plus de 14 heures en 2019.

En attendant, il n’appelle pas particuliè­rement les agriculteu­rs au calme, comme il l’a plus ou moins dit durant l’interview. « On est dans une situation de crise, chacun le sait. On attend du Président qu’il apporte des réponses.

[...] On veut que ce salon se passe bien, mais l’exigence de réponse est toujours aussi claire qu’hier », lance le président de la FNSEA. « Il faut maintenir la pression, car même si on a un Premier ministre qui a pris l’importance de la crise, on a encore une administra­tion qui a du mal à bouger. Le compte n’y est pas. Par contre, les choses bougent. Ça travaille, ça avance doucement », a reconnu quant à lui Arnaud Gaillot.

Pour autant, le chantier qui s’annonce est « assez énorme », de l’aveu des deux représenta­nts. Souveraine­té alimentair­e, prix des produits, stockage de l’eau, concurrenc­e déloyale avec les autres pays d’Europe, pesticides, simplifica­tion administra­tive… Autant de dossiers qui doivent, à l’heure où ces lignes sont écrites, accaparer l’attention de l’exécutif.

Arnaud Rousseau entend prendre les sujets les uns après les autres. En tout cas, c’est clair : le combat des agriculteu­rs n’est pas terminé.

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