Le projet de résidence autonomie suscite l’inquiétude de certains élus
Le permis de construire de la résidence autonomie a été déposé fin décembre et les élus ont voté la révision du PLU pour permettre au projet d’aboutir. Mais une crainte demeure.
Mardi 30 janvier, les élus de la commune de Caraman étaient réunis en conseil municipal. Parmi les points à l’ordre du jour : une délibération actant la modification du Plan local d’urbanisme (PLU) afin de permettre la réalisation de la résidence autonomie sur le site de l’ancienne coopérative, dans le quartier du Faubourg Lalande.
Pour rappel, cette modification de PLU consistant à autoriser la construction de bâtiments à trois étages sur cette parcelle avait été engagée par la commune en mars 2021. Mais à l’issue de la procédure, début 2023, les élus avaient fait machine arrière pour bloquer un projet devenu trop dense à leur goût après des évolutions apportées à celui-ci par le promoteur.
Nouveau projet
Fin 2023, la Cité Jardins proposait à la mairie de reprendre l’opération à son compte avec un projet plus acceptable du point de vue de son intégration environnementale. Mais le délai étant contraint avec une ouverture devant intervenir avant la fin du mois de mai 2026 pour respecter l’autorisation délivrée par le Conseil départemental de la Haute-Garonne, le porteur de projet demandait aux élus de revenir sur leur décision en autorisant cette modification de PLU. Tout en les assurant que les bâtiments construits ne dépasseraient pas le R+2.
C’est cette délibération que le conseil municipal de Caraman était donc invité à voter en cette fin du mois de janvier. « Le permis de construire a été déposé le 28 décembre 2023 et l’architecte des bâtiments de France a rendu son avis le 16 janvier 2024. Il y a quand même une inquiétude, c’est que cette modification autorise le R+3 et qu’il y a une partie de la parcelle concernée qui est constructible. Il faudra donc qu’on la repasse en R+2 dès qu’il y aura une modification de PLU à faire, pour éviter de se retrouver avec des constructions en R+3 », précisait le maire Jean-Clément Cassan au moment du vote.
« Ce n’est pas à la dimension du village »
Lors du débat qui suivait, le conseiller municipal Franck Morel faisait savoir qu’il voterait contre cette délibération. « Je reconnais que le nouveau projet est mieux intégré, esthétiquement parlant, que le précédent. Mais il n’en demeure pas moins que cette parcelle est potentiellement constructible avec cette grandeur de bâtiment. On a posé la question et on n’a pas eu la garantie qu’il n’y aurait pas un bâtiment de 15 mètres de haut », indiquait-il.
L’élu poursuivait son argumentaire en remettant également en cause l’envergure du projet : « Que ce soit bien clair. Je ne m’oppose pas à un projet de résidence autonomie, mais à ce qu’il se fasse dans ces conditions-là. Et par ailleurs, je pense que ce projet n’est pas à la dimension du village. Il est surdimensionné. C’est mon avis. »
Le maire n’est pas d’accord
Le maire tentait d’abord de rassurer son conseiller municipal. « On a pris l’engagement de faire cette résidence avant la fin du mandat. Pour cela il faut faire cette modification. Et l’on redescendra la hauteur de construction ensuite, quand il nous faudra faire une révision du PLU pour ouvrir certaines zones à la construction », soulignait-il.
Il indiquait par contre ne pas partager les réserves de l’élu concernant la taille du projet : « Tous les appartements de la Marpa d’Auriac-sur-Vendinelle sont occupés. L’Ehpad du Cabanial est plein. Il y a un besoin. Le vieillissement de la population, ce n’est pas une vue de l’esprit ! »
Deux votes contre et une abstention
L’adjoint au maire en charge des travaux, Nicolas Goury, prenait à son tour la parole pour revenir sur les recommandations exprimées par l’architecte des bâtiments de France. « Il a fait un retour positif complété de son avis. Je pense qu’il serait bien de le suivre, même si je sais que ça peut déranger le porteur de projet et que ce n’est que consultatif. Ce serait dommage de ne pas en tenir compte », précisait-il.
Cette modification du Plan local d’urbanisme était finalement entérinée par 16 des 19 conseillers municipaux présents ou représentés. Fabien Murcia choisissait de s’abstenir tandis que Franck Morel et Séverine Moïchine votaient contre.