ZAEnR : les zones où les projets seront favorisés
En début d’année, la ville d’Ayguesvives s’est intéressée aux Zones d’accélération des énergies renouvelables (ZAEnR). Voici ce qui a été décidé après concertation des habitants.
Le sujet s’est invité cette année dans les collectivités locales et des réunions citoyennes se sont déroulées dans le Lauragais comme à Revel. À Ayguesvives aussi, la question des Zones d’accélération des énergies renouvelables (ZAEnR) s’est posée.
Dans le cadre de ce dispositif, l’État a demandé aux communes, après concertation des habitants, d’identifier les secteurs où elles souhaitent voir se développer des projets de production d’énergie renouvelable (photovoltaïque, solaire thermique, éolien, hydroélectricité, biogaz, géothermie…).
«Dans ces zones, les délais des procédures seront plus précisément encadrés et les projets pourront bénéficier d’avantages dans les procédures d’appels d’offres afin de faciliter leur déploiement (points, bonus, modulation tarifaire, etc.) », précise le ministère de la Transition écologique, sur son site internet.
Une réunion avec peu de succès
À Ayguesvives, une réunion publique s’est tenue jeudi 18 janvier 2024. Mais elle a eu peu de succès, regrette le maire de la commune, Jacques Oberti. L’édile se félicite toutefois de la qualité du débat ce soir-là : «On a fait un travail sérieux. On a même des citoyens d’autres communes qui sont venus participer au débat en disant qu’il n’y avait pas de réunion publique chez eux. »
Pendant une dizaine de jours, les citoyens ont ensuite eu la possibilité de s’exprimer sur la base des documents publiés par la mairie. Aucune contribution officielle n’a été recensée, confie Jacques Oberti.
Les ZAEnR à Ayguesvives
Lundi 29 janvier 2024, le conseil municipal d’Ayguesvives s’est lui aussi penché sur cette thématique à la suite de la concertation. Résultat ? « On a déterminé un zonage pour installer du photovoltaïque sur les bâtiments, un zonage pour les réseaux de chaleur avec éventuellement de la biomasse et de la géothermie », détaille Jacques Oberti.
La loi ne permettait pas de traiter l’agrivoltaïsme et la commune n’est pas concernée par l’éolien, précise l’élu. « On n’a absolument pas voulu faciliter les procédures concernant la méthanisation », ajoute aussitôt Jacques Oberti.
La commune d’Ayguesvives a finalement identifié ses
ZAEnR sur les zones urbanisées ou à urbaniser (celles qui sont classées constructibles dans le cadre de la modification du Plan local d’urbanisme) et toutes les fermes et bâtiments isolés pouvant recevoir des projets d’énergies renouvelables de trois types : photovoltaïque, biomasse ou géothermie.
Des ombrières sur les parkings
Le volet du photovoltaïque concerne uniquement les toitures des bâtiments et l’installation d’ombrières sur les parkings. Un principe imposé par la loi relative à l’Accélération de la production d’énergies renouvelables (Aper) sur la moitié (au minimum) de la surface des aires de stationnement existantes de plus de 1500 m2, privées comme publics. « Je pense notamment à la zone Laval-Priout et au niveau du complexe scolaire et sportif », précise Jaques Oberti.
Cependant, grâce à des dérogations prévues par la loi, la Ville envisage plutôt de faire pousser des arbres sur ses aires de stationnement du centreville. « À certains endroits, on a pris le parti de préférer la végétalisation», souligne le maire d’Ayguesvives.
La commune « a fait le job » se félicite le maire d’Ayguesvives. Cependant, l’élu reste très dubitatif sur l’utilité de cette démarche imposée : « On a peu de visibilité sur ce qu’en fera l’État. C’est une vraie question. On pourrait avoir confiance, mais on se méfie. L’État n’est pas toujours du côté des élus, il ne faut pas l’oublier. »
Si la démarche est constructive – Jaques Oberti en convient –, l’élu souhaiterait savoir à quoi elle pourrait servir demain. « Ça va peut-être favoriser les dossiers au niveau local quand la zone est déclarée. Mais je pense que le travail qu’on a fait mérite mieux que ça. Il y a peut-être un potentiel pour que l’État se mobilise de façon incitative afin de développer les énergies renouvelables. On est vraiment en attente là-dessus. On a fait notre boulot, c’est à l’État de faire le sien s’il souhaite vraiment développer ces énergies. »
❝ « On a fait notre boulot, c’est à l’État de faire le sien » JACQUES OBERTI, MAIRE D’AYGUESVIVES