Voix du Midi (Lauragais)

Joël Merkler, pilier du Stade Toulousain et... étudiant à Sciences Po !

- • Thomas Corbet

Pleinement intégré à l’effectif profession­nel du Stade Toulousain, le pilier internatio­nal espagnol Joël Merkler mène en parallèle des études à Sciences Po Toulouse.

Le rugby, souvent, commence par une histoire de famille. Joël Merkler étant né en Catalogne espagnole, pas exactement un pays de rugby, cette tradition atavique aurait facilement pu être perturbée. Sauf que son père est anglais.

« Je cherchais un sport après avoir fait 8 ans de foot, je voulais un truc pour me bouger un peu plus parce que j’étais gardien. Et donc mon père m’a parlé de rugby, on a regardé des matchs et ça m’a plu », explique tout simplement le colosse (1,94m pour 135 kilos) de 22 ans.

Des débuts en Espagne jusqu’à Toulouse, il y a un certain nombre de pas qu’on ne tentera même pas de compter. Pourtant, échangez quelques minutes avec Joël Merkler, et vous aurez presque l’impression que le chemin était facile. Ou tout du moins, que ce jeune quadriling­ue (il parle catalan, espagnol, anglais et français) l’a fait avec aisance, sans que la destinatio­n toulousain­e ait été le but dès le départ.

« Je ne rêvais pas d’être pro ! »

« En Espagne, être joueur de rugby profession­nel, ça n’existe pas. Je ne connaissai­s pas Perpignan, je ne connaissai­s pas le Top 14… je ne connaissai­s rien ! Il y a eu deux ou trois moments quand j’étais en Espagne qui m’ont motivé à partir en France. J’étais par exemple parti en stage avec Toulouse, et j’avais plus progressé en une semaine que pendant deux ans en Espagne. Je ne rêvais pas d’être pro avant de voir que je pouvais peut-être le devenir. »

Rares, s’il y en a, sont les piliers pouvant prétendre être des produits finis dès l’âge de 22 ans. Sans parler de maturité physique, la mêlée reste une science obscure, un art qui ne se peaufine que grâce à des années d’expérience. Et un travail aux côtés des meilleurs qui peut éventuelle­ment aider.

Au Stade Toulousain, Joël Merkler est bien servi : « J’ai eu ou j’ai la chance de m’entrainer avec des mecs très forts, Owen Franks, Nepo Laulala, Dorian Aldegheri. Mais aussi Cyril Baille à gauche, quand il est en face de moi il me guide sur ce que je dois faire. On partage beaucoup, et ça se fait naturellem­ent. Si je prends Owen, c’est quelqu’un d’ultra profession­nel qui est un leader par l’exemple. Avec les jeunes, on le regardait, il arrivait en premier, il partait en dernier, il faisait des routines de mêlée, de la vidéo. »

Un profil atypique !

Il n’y a pas besoin de passer des heures avec Joël Merkler pour réaliser que c’est, comme on le dit un peu vulgaireme­nt, une tronche. Et là encore, les atavismes ne sont pas bien loin puisque faire des hautes études semble habituel et pour ainsi dire normal dans la famille. « Mes deux parents sont diplômés universita­ires, ça a toujours été une ambiance intellectu­elle pendant les repas, et j’ai atterri au rugby quand même », s’amuse-t-il.

Il a donc choisi Sciences po, sans une idée précise sur le long terme. Simplement pour faire des études pouvant offrir un large éventail de choix à la sortie. Joueur de rugby profession­nel au Stade Toulousain un peu par hasard, étudiant à

Sciences Po un peu pour le loisir. Des mecs comme lui, il ne doit décidément pas y en avoir beaucoup en Top 14 !

 ?? ?? Arrivé au centre de formation de Toulouse en 2017, le pilier internatio­nal espagnol Joël Merkler a fait ses premières apparition­s chez les profession­nels lors de la saison 2022-2023 de Top 14. Icon Sport
Arrivé au centre de formation de Toulouse en 2017, le pilier internatio­nal espagnol Joël Merkler a fait ses premières apparition­s chez les profession­nels lors de la saison 2022-2023 de Top 14. Icon Sport

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