Résistant communiste et élu pendant plus de 40 ans dans la commune, Gilbert Delpy s’en est allé
Résistant communiste originaire d’Auterive, Gilbert Delpy s’est éteint à l’âge de 96 ans. Son engagement politique a aussi été marqué au niveau local par ses sept mandats d’élu.
ertains se souviennent peut-être encore de ses mots, de ses récits, de ses témoignages. Il faut dire que Gilbert Delpy a longtemps raconté aux jeunes générations ses « actions contre l’armée hitlérienne », les siennes et celles de ses compagnons d’armes. « Il n’a malheureusement pas laissé d’écrits, mais le devoir de mémoire lui tenait beaucoup à coeur. Il s’est longtemps rendu dans les établissements scolaires d’Auterive et des environs pour cela, pour témoigner. » C’est aujourd’hui non sans un brin d’émotions que Danielle Tensa, adjointe au maire d’Auterive, se souvient de cet homme engagé, du résistant communiste que fut Gilbert Delpy. Et qui, il y a quelques jours, a rendu son dernier souffle. Il avait 96 ans.
CRésistant dès l’adolescence
Engagé, « Gigi » l’aura été tout au long de sa vie. Membre du Parti communiste français (PCF) « depuis tout jeune », l’Auterivain d’origine s’est surtout très vite mobilisé dans la lutte contre l’Occupant, au cours de la Seconde Guerre mondiale. À tout juste 16 ans. « D’abord engagé dans le maquis d’Auterive puis de Betchat, près de SaintGirons, de Saverdun et de Calmont, Gilbert Delpy avait à son actif plusieurs dizaines d’actions contre l’armée hitlérienne », rap- pelle le Parti communiste français dans un communiqué.
« C’était un fier défenseur de la France. Surtout durant ces terribles années de guerre, estime Danielle Tensa. Il a toujours combattu l’extrémisme, a toujours eu cet esprit humaniste qui le poussait à défendre ceux qui avaient été opprimés, pourchassés… »
Sept mandats d’élu à Auterive
Ce n’est que bien plus tard que Gilbert Delpy, « profondément attaché à sa ville et à son parti », s’inscrira plus encore dans la vie politique locale. Il siégera ainsi au conseil municipal d’Auterive durant plus de 40 ans, jusqu’en 2014 où il était alors le doyen. « Gigi a été un élu d’Auterive pendant sept mandats », calcule Danielle Tensa.
C’est justement dans ce cadre que l’actuelle adjointe au maire a rencontré celui qui finira par l’accompagner tout au long de sa vie politique, de son arrivée dans la commune en 1999, à son implication dans l’opposition. « Nous avions perdu aux élections, mais au fur et à mesure, je suis remontée dans la liste jusqu’à pouvoir commencer un véritable travail d’opposition à ses côtés », se félicite-t-elle.
Un homme « que l’on va regretter »
De « Gigi », Danielle Tensa s’en souviendra comme d’un homme de résilience. « Il a vécu des moments troubles pendant la guerre, mais m’a appris que les divergences d’opinions, la rancoeur, pouvaient un jour disparaître et laisser place à l’amitié », confie-t-elle avec admiration.
L’élue auterivaine salue également l’implication sans faille de son aînée dans la vie locale, même lorsque les signes de l’âge commençaient à se faire sentir. « Le devoir de mémoire, il l’a honoré jusque tard, appuie-t-elle. Gilbert a témoigné dans les écoles jusqu’à ses 80 ans. C’étaient des moments très forts, car il y allait avec sa compagne dont les parents ont disparu dans les camps de concentration.« « Et dès qu’il le pouvait, il assistait aux cérémonies militaires, venait saluer la mémoire de Marcel Soulan qu’il considérait comme son père d’armes, prenait la parole pour se souvenir, ne pas oublier, reprend-elle. C’est quelqu’un que l’on va beaucoup regretter. »