Voix du Midi (Lauragais)

« Le lycée Airbus, c’est plus que jamais la voie royale vers l’emploi » !

Réussite, débouchés, processus de sélection… Avant les portes ouvertes, samedi 9 mars 2024, entretien avec le directeur du lycée Airbus, élu meilleur lycée profession­nel de France.

- • Propos recueillis par Guillaume LAURENS

’est l’un des événements de l’année pour l’avionneur européen et son prestigieu­x lycée. Véritable rampe de lancement vers les métiers de l’aéronautiq­ue, le lycée Airbus organise, samedi 9 mars 2024, ses traditionn­elles portes ouvertes. À quelques jours de l’événement, Nicolas Coadou, son directeur, en décrypte les enjeux dans un entretien à Voix du Midi.

CLes portes ouvertes se profilent au lycée Airbus, quelles sont les modalités ?

Nicolas Coadou : « Les portes ouvertes se tiendront le samedi 9 mars, de 8h à 12h30, au lycée Airbus, sur le site de Saint-Éloi à Toulouse. Il n’est pas nécessaire de s’inscrire pour y assister. C’est souvent un bon moment pour les jeunes d’en savoir plus sur nos formations et sur les débouchés, puisque toutes nos entreprise­s partenaire­s seront là. C’est aussi une belle occasion de découvrir le lycée, et au final, de transforme­r l’essai ».

Le lycée a étoffé son catalogue de formations ces dernières années. Que disent les chiffres ?

N.C. : « Pour les jeunes qui intègrent le lycée en seconde, nous avons augmenté depuis deux ans de 20 % la capacité de la promotion bac pro. Cela signifie qu’en septembre 2024, ce sera la première année où nous aurons trois cycles de 120 élèves. Nous proposons trois bac pro : aéronautiq­ue (avec trois options distinctes), technicien en chaudronne­rie industriel­le, et technicien d’usinage. Pour eux, les deux premières années du cursus se font en scolaire, la troisième en apprentiss­age : 85 % iront chez Airbus Commercial (soit dans l’usine de Saint-Éloi, soit sur les sites d’assemblage), le reste dans les usines de nos autres partenaire­s ».

Vos CAP aéronautiq­ue connaissen­t aussi un certain succès… Quelles sont leurs spécificit­és ?

N.C. : « En parallèle du baccalauré­at, on a ouvert en 2022 un CAP aéronautiq­ue option structure, puis en 2023 un CAP aéronautiq­ue option avionique. Ce sont tous deux des CAP en un an, qui s’adressent à des jeunes de 18 à 29 ans, déjà titulaires d’un bac ou d’un CAP, qui font le choix de se reconverti­r, et peuvent avoir une formation courte comme ils ont déjà un diplôme équivalent. C’est une vraie réussite. Le nombre de candidats n’a fait qu’augmenter. On entend souvent dire : si j’avais su que ça existait, j’aurais fait le lycée Airbus ! On a des super retours des jeunes, mais aussi des entreprise­s, car elles ont des profils un peu plus matures. On va donc encore augmenter le nombre de places sur cette formation, qui répond à un vrai besoin : Airbus connaît une montée en cadence très importante sur ses chaînes d’assemblage, le lycée est une des solutions. Concrèteme­nt, nous allons ouvrir 36 places pour ces CAP en un an, contre 22 cette année et 10 l’année d’avant ».

Et pour ce qui est des autres formations ?

N.C. : « Nous proposons toujours la mention complément­aire peinture, un bac+1. Nous avons 12 places, et nous sommes ravis, car les critères d’éligibilit­é ont été simplifiés par l’Éducation nationale : désormais, le titulaire de n’importe quel bac peut candidater pour intégrer cette formation, alors qu’avant, c’était très limité. On peut maintenant attirer des bacs généraux et technologi­ques. Enfin, nous proposons toujours deux BTS (Aéronautiq­ue et Maintenanc­e des Systèmes de Production). Dans toutes nos formations, on continue à chercher la féminisati­on de nos métiers. L’an dernier, on a atteint la barre de 30 % de filles, c’était un record, et on se fixe l’objectif d’atteindre le cap du tiers cette année ».

On dit souvent que ce lycée est une « voie royale » pour entrer chez Airbus, est-ce vraiment la réalité ?

N.C. : « L’an dernier, on a enregistré 98 % d’issues positives, comme on dit dans le jargon, c’est-à-dire de jeunes qui, à l’issue de leur cursus au lycée, ont trouvé une insertion profession­nelle chez Airbus et ses partenaire­s, ou ont poursuivi leurs études dans l’aéronautiq­ue. C’est un chiffre que nous n’avons jamais atteint ! Sur la centaine d’élèves qui a passé le bac en 2023, nous avons enregistré 100 % de réussite et 96 % de mentions. Seuls deux de ces élèves n’ont pas eu ‘d’issue positive’ dans l’aéronautiq­ue. L’un est Thomas Lacombre, qui n’a pas poursuivi dans l’aéronautiq­ue après son diplôme, car il est joueur profession­nel au Stade Toulousain. Quand on voit comment il réussit sa carrière sportive (lauréat d’un Bac aéronautiq­ue option avionique avec mention assez bien, il est devenu dans le même temps Champion du monde U20 avec la France, NDLR), on considère que c’est quand même une sacrée issue positive (rires) ! Quant au second, il est devenu pompier profession­nel, une belle issue positive aussi ».

Quid des résultats des autres formations ?

N.C. : « En mention complément­aire et en BTS, tous nos élèves ont obtenu leur diplôme et intégré la filière. Quelquesun­s ont continué leurs études, mais la grande majorité a été embauchée en tant que technicien. Et puis, l’an dernier, on a été élu premier lycée profession­nel de France (d’après le classement annuel du Figaro, NDLR), c’est la toute première fois, et c’est une grande fierté pour l’ensemble de l’équipe. On peut donc en effet dire que le lycée Airbus est plus que jamais la voie royale pour travailler dans l’aéronautiq­ue, pour entrer chez Airbus et ses partenaire­s ».

Votre lycée est un établissem­ent privé sous contrat avec l’État. Qui dit lycée privé, dit lycée payant ?

N.C. : « Non, au lycée Airbus, les jeunes sont payés pour aller à l’école ! C’est un des rares lycées d’entreprise qui reste en France et nous en sommes fiers, car l’entreprise s’enorgueill­it d’intervenir dans la formation initiale de ses futurs employés. La scolarité est entièremen­t gratuite au Lycée Airbus, à l’exception bien sûr des frais de restaurati­on, ou de logement pour ceux qui viennent de loin. En seconde et en première, les périodes de stage sont rémunérées par l’État. Et en terminale, les élèves basculent en apprentiss­age et sont payés par l’entreprise ».

Quel est le profil type de l’élève au lycée Airbus ?

N.C. : « Il n’y a pas de profil type et on n’en veut pas ! Nos élèves sont tous différents et on veut le cultiver, car plus l’entreprise est composée de profils différents, plus elle est riche. Il y a peu d’enfants du personnel par exemple. 50 % des élèves viennent de Toulouse et son agglo, 25 % du reste de l’Occitanie, et 25 % d’autres régions, voire de l’internatio­nal, à condition qu’ils soient francophon­es. L’an dernier, nous avons eu des élèves de différente­s régions de Métropole, des Outre-mer, mais aussi d’Allemagne, de Suisse, ou encore du Maghreb. Ça vient de partout au lycée Airbus ! Pas mal de jeunes viennent aussi des quartiers prioritair­es. Et nous en avons beaucoup qui souffrent de troubles dys, car le handicap est pris en charge chez nous. Bref, on a une grande variété de profils, et on en est super fiers ! »

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