Voix du Midi (Lauragais)

Cette artiste de Sorèze s’inspire du monde végétal pour créer des objets de décoration en tissu

Lucile Perrenoud a investi l’un des ateliers aménagés dans l’Abbaye-école de Sorèze en fin d’année. Elle y confection­ne des objets décoratifs en tissu inspirés de la nature.

- • Angélique Passebosc

es bagages et ses créations, Lucile Perrenoud les a définitive­ment posés dans le Lauragais en novembre dernier, lorsqu’elle a investi l’un des ateliers récemment aménagés dans l’aile nord de l’Abbaye-école de Sorèze. La même où les restaurate­urs de mobilier et objets d’art, Annaëlle et Alexandre de L’Atelier aux 4 mains, occupent le rez-de-chaussée, et où l’horticultr­ice papier Diane Cornu travaille également.

Pour découvrir les créations poétiques de la nouvelle venue, une designer textile tout droit venue d’Alsace, il faut donc oser s’aventurer dans cette partie, rarement ouverte au grand public, du monument historique. Mais désormais consacrée aux artistes.

SUne passion pour la nature…

C’est ici, au premier étage, dans un espace baigné de lumière et donnant sur la cour des Rouges que Lucile Perrenoud imagine ses objets de décoration estampillé­s Lou d’Adélaïde. Des mobiles et bijoux suspendus, des revêtement­s ou parures murales, des herbiers et tableaux… tous inspirés du monde végétal. Voire animal.

Il faut dire que la trentenair­e nourrit depuis toujours une passion pour la nature. « Petite, je vivais dans une maison avec un grand jardin bordé de champs et de forêt. J’étais tout le temps dehors, un carnet et des jumelles à portée de main. Avec ma soeur, nous nous amusions même à faire des potions magiques à base de fleurs, se souvient-elle, un brin nostalgiqu­e. En fait, le monde végétal a toujours été là. »

…et la décoration

Encore aujourd’hui, la jeune femme n’a de cesse de retranscri­re cette passion pour la nature dans ses créations, imitant les fleurs, les feuilles, les animaux… Transforma­nt de simples carrés de tissu en objets décoratifs. « J’ai toujours aimé la décoration : enfant, je feuilletai­s les catalogues. Mon père avait d’ailleurs prédit qu’en grandissan­t, je deviendrai fleuriste ou décoratric­e d’intérieur », sourit-elle.

Et il ne s’était pas beaucoup trompé. Car bien qu’elle ait suivi des études de design textile, Lucile a toujours travaillé l’aspect décoratif. Un univers qui semble la fasciner et l’animer. « Il suffit d’un décor, d’un objet pour qu’une pièce ait, tout de suite, quelque chose en plus », assure l’artiste.

L’artiste joue avec les formes, les couleurs, les ombres et lumières. Et marie les fibres textiles – son matériau de prédilecti­on – avec le bois qu’elle utilise comme support. « J’aime beaucoup l’idée d’unir ces deux matières qui sont, en fait, très liées l’une à l’autre. Il y a une forme de poésie là-dedans, une certaine élégance aussi », décrit-elle.

Et une cohérence : les chutes de tissu – du coton, biologique de préférence – qu’elle encolle pour lui donner cet aspect un peu plus rigide, Lucile les réutilise dans des « herbiers imaginaire­s ». Des tableaux représenta­nt, comme leur nom l’indique, des fleurs et plantes en tous genres. De quoi éviter les pertes, une sorte de cercle vertueux.

Une petite boutique partagée

Toutes ces oeuvres, la créatrice les expose aux côtés de celles de sa voisine, Diane Cornu. Toutes deux se partagent une petite boutique installée dans le couloir menant à leur atelier. Une façon pour elles d’inviter les visiteurs dans leur univers, avant même qu’ils n’aient pu passer les portes de leur antre respective.

Cet esprit collaborat­if a tout de suite séduit l’Alsacienne, elle qui travaillai­t jusqu’à présent entourée d’une quinzaine d’autres artistes dans une ancienne usine reconverti­e en pépinière. « Ici, chacun a son petit nid, son univers. Mais il y a, malgré tout, beaucoup d’entraide, un mélange d’effervesce­nce et de synergie entre chaque occupant, décrit Lucile. Cela a du sens d’être dans un lieu collectif comme celui-ci. »

Des projets plein la tête

Quant au développem­ent de son activité, la fondatrice de Lou d’Adélaïde rêve à tout un tas de projets. « J’ai envie de développer plein de choses. Le fait d’avoir changé de région, de disposer d’un nouvel atelier, c’est un peu comme si je repartais à zéro, s’enthousias­me-t-elle. En tous cas, tout cela me donne envie de foncer. »

Si elle continue à « planter des graines » en espérant les voir fleurir sous peu, Lucile a déjà vu certaines idées aboutir. Comme reprendre les ateliers créatifs dédiés aux enfants, un projet qu’elle avait lancé dans l’Est et qu’elle a pu renouveler durant les dernières vacances scolaires, ici à Sorèze. Désormais, elle espère aussi pouvoir en proposer aux adultes.

Mais Lucile voit encore plus grand et espère bien que ses créations parviendro­nt à conquérir les profession­nels de la décoration. « C’est un défi, mais j’aimerais beaucoup me relancer dans les grandes pièces, être davantage dans la décoration intérieure. Je suis en train de préparer mon book afin de démarcher des décorateur­s, voir si je pourrais développer mon activité dans cette branche-là. »

■ Atelier Lou d’Adélaïde, rue du Clocher – Abbaye-école de Sorèze – 81540 Sorèz Contact : contact@loudadelai­de.fr ou sur les pages Facebook et Instagram Lou d’Adélaïde. Site internet : https://loudadelai­de.fr/

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