Une expérimentation sur les couches compostables dans neuf crèches du Sicoval
Au sud-est de Toulouse, la communauté d’agglomération du Sicoval expérimente les couches compostables dans neuf crèches du territoire.
lle est seulement la deuxième intercommunalité d’Occitanie, après le Grand Ouest toulousain, à proposer un tel dispositif. Après la mise en place de collecteurs de déchets alimentaires dans six communes situées au sud-est de Toulouse, la communauté d’agglomération du Sicoval lance une nouvelle expérimentation sur l’utilisation de couches compostables dans neuf crèches du territoire.
Le dispositif est mis en place pendant sept mois, entre janvier 2024 et le 31 juillet 2024, dans les établissements suivants : Les Lutins à Ayguesvives, Les Drolets à Castanet-Tolosan, Pas à Pas à Escalquens, L’Envolée à Labège, Bébés Nuages à Odars, Firmin-Marbeau, Françoise Dolto et Les P’tits mousses à Ramonville-Saint-Agne, et Arcen-ciel à Péchabou.
E340 enfants concernés
« Aujourd’hui ce ne sont pas moins de 161 912 couches jetables (pour plus de 600 enfants inscrits) qui sont utilisées chaque année dans les crèches de la communauté d’agglomération. Cette expérimentation qui concerne 340 enfants a pour vocation de réduire ces déchets, mais aussi de les valoriser en les transformant en ressource pour nos sols grâce au compostage industriel», indique le Sicoval dans un communiqué.
La collectivité estime que 6,2 tonnes de couches pleines seront compostées sur toute la durée de l’expérimentation.
Ce sont des couches entièrement compostables qui ont été sélectionnées par le Sicoval. « Le choix a été compliqué, notamment à cause des attaches en plastique des couches », confie Xavier Normand, membre associé du bureau du Sicoval, responsable des questions de collecte, traitement et valorisation des déchets, à Voix du Midi Lauragais.
Comment ça fonctionne ?
Fournies par l’entreprise bordelaise Mundao, en charge de l’ingénierie du projet, les couches sont compostées industriellement dans des bacs installés dans les crèches concernées. L’entreprise Cler Verts gère ensuite la collecte et ramène les contenants vers son site de Bélesta-en-Lauragais pour composter le contenu.
Puis, Mundao récupère le compost et le fait analyser par un laboratoire indépendant dans le but de le faire « normer ». Il pourrait ainsi être valorisé en épandage agricole, ce qui n’est pas possible aujourd’hui. «Les opérations pilotes comme celle-ci sont indispensables ! On démontre avec une filière complète, en conditions réelles, que ça peut être généralisé », s’enthousiasme Xavier Normand.
Une expérience vouée à être entérinée ?
Et à la fin de cette expérimentation ? «Si elle est positive, on voudrait continuer et déployer autant que possible le dispositif », indique l’élu castanéen.
D’autant que les couches sont un vrai problème au niveau des ordures ménagères, poursuit l’élu castanéen. «Si on ne les composte pas, elles vont à l’incinérateur. On met de la flotte au feu ! Ça n’a pas de sens. Ça dégrade les incinérateurs en plus de gâcher de la matière organique que l’on peut utiliser en circuit court. »
Combien ça coûte ?
Une expérimentation d’un budget de 31 000 € pour le Sicoval, entre la collecte, le traitement, l’équipement et le coût des couches compostables, soit environ deux fois le prix de celles utilisées habituellement, affirme le conseiller communautaire.
En cas de succès, le dispositif pourrait hypothétiquement être appliqué à la vingtaine de crèches du territoire, confirme le Sicoval. Avec toutefois une barrière économique importante, souligne Xavier Normand. «Il faudrait des aides publiques et que les bons élèves ne soient pas toujours pénalisés. Ce n’est pas évident de justifier aux habitants que la collectivité prenne en charge ces coûts. Il faudrait des dispositifs fiscaux… »