Une prestigieuse collection de tapisseries rejoint le musée Dom Robert
Le musée de la tapisserie de Sorèze vient de recevoir un important don d’En Calcat avec des oeuvres d’artistes de renom, dont Dom Robert, et de riches archives.
La Cité de Sorèze voit son patrimoine considérablement enrichi à la suite d’un don «exceptionnel» légué par la communauté bénédictine d’En Calcat.
Une partie de cette collection composée de tapisseries inédites sera à découvrir au musée Dom Robert et de la Tapisserie du XXe siècle dès la journée portes ouvertes le vendredi 22 mars 2024.
Une amitié historique
Pour la parenthèse historique, le musée tient son nom de Dom Robert, un moine bénédictin de l’Abbaye d’En Calcat, à Dourgne (Tarn). Il est l’un des maîtres de la tapisserie contemporaine.
Lorsque l’artiste décède en 1997, Suzanne Goubely, directrice de la manufacture où il faisait tisser ses cartons (outil indiquant la composition, les motifs et les couleurs au lissier), lègue à l’abbaye d’En Calcat son prestigieux atelier de tissage et une dizaine de ses tapisseries, ainsi qu’une trentaine de pièces d’autres artistes.
Au fil des années, «la communauté bénédictine d’En Calcat, légataire du fond artistique de Dom Robert, entreprend de tisser des cartons de Dom Robert au sein de l’ancien atelier Goubely », précise le musée.
Dès 1998, la communauté « envisage de mettre à disposition sa collection auprès du syndicat mixte de l’Abbaye-école de Sorèze pour la création du musée ».
« Un don exceptionnel »
«En mars 2024, cette mise à disposition aboutit à un don exceptionnel ! », annonce fièrement le musée Dom Robert et de la Tapisserie du XXe siècle, installé à Sorèze depuis 2015. Ainsi, le syndicat mixte de l’Abbaye-école de Sorèze récupère « l’ensemble des pièces de tapisseries réalisées d’après Dom Robert, ses cartons, la majeure partie de ses maquettes, mais également les cartons des autres artistes du XXe siècle ».
Grâce à ce don de grande ampleur, le musée présentera aux visiteurs un nouvel accrochage dès le 22 mars 2024. Des tapisseries inédites de Dom Robert, principalement sur le thème des prairies, y seront à admirer, tout comme celles de ses contemporains.
Une chance pour la recherche
Les fonds d’archives de Suzanne Goubely, dont son métier à tisser du moine bénédictin et des pièces provenant de son atelier, ont également été légués au musée. « Ils permettront de compléter les connaissances scientifiques et historiques liées à l’oeuvre de Dom Robert et de mieux comprendre comment fonctionnaient le processus créatif et la fabrication d’une tapisserie», explique Virginie Houlès, directrice de la Cité de Sorèze.
« L’inspiration majeure de Dom Robert était la nature, qui plus est locale. Ce que je trouve frappant dans ses tapisseries, c’est qu’il faisait le travail d’un naturaliste avant l’heure. En observant ses tapisseries, on peut même reconnaître chaque espèce de plantes, de papillons… », s’émerveille Virginie Houlès.
À noter que ce don pourrait également permettre au musée de bénéficier de l’appellation « Musée de France » qui nécessite une collection en propriété. Ainsi, le musée serait agréé par l’État et pourrait bénéficier prioritairement de son aide.