UN ENDROIT POUR MANGER
L’Intangible à Lempaut Du 18 au 24 février, Stéphane Pélissier était sur l’île de Goa, en Inde. Au menu : une course d’un peu plus de 300 kilomètres à parcourir en sept jours, à raison d’étapes quotidiennes de 35 à 57 kilomètres
ne deuxième place au général et une moyenne à 10 km/h sur cette semaine de course. Stéphane Pélissier a bouclé avec brio le Tour de Goa en février. Un périple indien auquel il a décidé de participer il y a quatre mois alors, qu’il participait à une autre course, la Via Kalchaki, en Argentine. « Je connaissais l’existence du Tour de Goa. Sur le périple argentin, parmi les coureurs, il y avait Jean Benoît Jaouen qui est l’organisateur, entre autres, de ce périple au pays des vaches sacrées. Il n’a pas eu besoin de trop forcer pour motiver les troupes. Un petit groupe argentin s’est retrouvé indien en un rien de temps », explique le coureur de Lempaut. « L’Inde fascine ou, au contraire, peut effrayer. Avide de découvertes, le dossard me tendait les bras. Je voulais aller là-bas pour courir, mais aussi découvrir d’autres lieux, une société aux antipodes de la nôtre. », poursuit-il.
USur la ligne de départ, Stéphane Pélissier se fixe comme objectif de terminer la course sans blessure et en visant une moyenne de 10 km/h. «La particularité de cette épreuve par rapport à celles auxquelles j’ai déjà participé, c’est qu’il n’y a pas de ravitaillement. Le matin, nous partions avec notre gourde et sac à dos, sans oublier quelques roupies pour pouvoir nous réhydrater dans les multiples échoppes croisées sur le chemin », raconte-t-il. L’ultramarathonien va vite apprendre à découvrir un environnement de course parfois étonnant. « Ce qui peut être marquant pour nous, Européens, c’est l’omniprésence de déchets un peu partout… voire partout! Pas choquant, mais plutôt surprenant aussi : la présence de vaches et de meutes de chiens un peu partout. Il a été parfois un peu compliqué de se retrouver encerclé de canidés aboyant et cherchant à se mettre un morceau de jarret sous la dent. L’utilisation du klaxon nous a aussi beaucoup surpris. Mais quand on nous explique son utilité, ou la façon dont ils s’en servent, ça passe mieux. À la longue, c’est assez stressant, mais ce n’est que pour avertir de leur présence. Nous courions dans le sens des voitures, pas comme ici donc, pour ne pas les surprendre. » Autre paramètre avec lequel composer : la météo ! « L’arrivée à Goa sous 35 °C fut assez compliquée à gérer. Et le taux d’hygrométrie avoisine les 80 %. Courir sous ces latitudes oblige à faire encore plus attention à son hydratation. Jusqu’à 9 h, courir est agréable. Ensuite, cela devient vite intenable », note-t-il.
Malgré cela, Stéphane Pélissier s’acclimatera plutôt bien pour atteindre les deux objectifs qu’il s’était fixés. Et monter au passage sur la deuxième marche du podium. « Le vainqueur, Maurice Thépaut, avait déjà remporté l’édition précédente ainsi que la Via Kalchaki. Nous avons souvent couru ensemble, mais aussi beaucoup partagé après chaque étape. La compétition entre nous fut saine. Nous n’avons jamais comparé nos chronos. Je n’ai jamais essayé d’aller le chercher, mis à part la première étape que je remporte. Le classement reflète très bien la valeur de chacun. Comme il le dit si bien, une amitié est née au fil des kilomètres, de continent en continent. »
Fin avril, Stéphane Pélissier quittera une nouvelle fois ses routes du Lauragais pour les terres ibériques avec une participation à la première édition de la ViAragon. Au menu : 425 kilomètres à avaler en sept jours, entre Urdos et Puente de Vadillos.