Pollution : un produit explosif et inflammable retrouvé dans les égouts
Samedi 16 mars, une pollution du réseau d’assainissement a été découverte à Villefranche-de-Lauragais. Un produit corrosif, explosif et inflammable, a été retrouvé dans les égouts.
Des sapeurs-pompiers et agents de Réseau 31 qui sillonnent la ville et soulèvent des plaques d’égout pour sonder les canalisations. C’est la scène à laquelle ont assisté pendant plusieurs heures les habitants de Villefranche-de-Lauragais, au cours de la soirée du samedi 16 mars.
Des investigations lancées à la suite d’une alerte donnée par des habitants de l’avenue François-Mitterrand, gênés par une forte odeur d’hydrocarbures et victimes de maux de tête. Cellesci ont abouti à la découverte d’un produit explosif, inflammable et corrosif.
Dès le signalement des riverains de l’avenue François-Mitterrand, vers 19 h 40, 10 sapeurs-pompiers de Villefranche-de-Lauragais, rejoints par deux de leurs collègues de Toulouse, se rendent sur les lieux. Un fourgon incendie, une ambulance, un véhicule de commandement ou encore un véhicule léger de détection sont engagés. Les secours prennent alors attache avec Réseau 31 pour procéder à un contrôle des eaux usées. Ils établissent rapidement la dangerosité du produit retrouvé dans les égouts.
Trois personnes sont prises en charge pour un bilan de santé et il est procédé au relogement de six personnes présentes sur place et occupant un ensemble de plusieurs appartements.
Commence alors une longue enquête pour trouver l’origine de la pollution et la traiter pour éviter sa propagation. Celle-ci se termine aux alentours de 0 h 30. Le lendemain, dès 8 h, de nouveaux contrôles sont effectués pour s’assurer que les habitants évacués puissent retrouver leur logement en toute sécurité.
« Le produit retrouvé était très volatil et ne laissait pas vraiment de traces comme c’est le cas par exemple pour des hydrocarbures. C’est grâce aux sondes des pompiers qu’il a pu être détecté puis analysé. Ils ont pu mettre en évidence une molécule, le Trimethyl boroxine. Ce qui est complexe, c’est que c’est quelque chose qu’on ne trouve pas dans le commerce. Il y a eu des prélèvements et des analyses sont en cours pour essayer d’en savoir plus, voire à quelle profession on pourrait rattacher l’utilisation de ce produit», précise Réseau 31 à Voix du Midi Lauragais, ce lundi 18 mars au matin.
Les investigations menées ont permis d’observer que la pollution était remontée jusqu’à la station d’épuration de la commune. «Il a fallu mener des analyses pour s’assurer que la pollution n’avait pas un impact en sortie de la station d’épuration, et notamment au niveau des boues utilisées pour l’épandage et le compostage. Cela aurait pu poser problème sur le fonctionnement de la station et entraîner un sinistre obligeant à stopper le traitement. Heureusement,
cela n’a pas été le cas et il n’y a pas eu de conséquences à ce niveau-là », assure Réseau 31.
Le syndicat poursuit donc son enquête pour tenter de définir avec certitude l’origine de la pollution et d’éventuelles responsabilités. Et envisage de déposer plainte en fonction de la nature du problème. « On s’interroge aussi sur les quantités. Comme le produit est très volatil et qu’il y a peu de traces, on se dit qu’il a peut-être été déversé en très faible quantité et que cela a entraîné beaucoup de ramdam pour pas grand-chose au final », conclut Réseau 31.