Voix du Midi (Lauragais)

Les plus vieux commerces de Toulouse : Habiague fait cuisiner depuis 160 ans !

Rue d’Alsace-Lorraine, la Maison Habiague fête cette année ses 160 ans. L’enseigne qui fait cuisiner les Toulousain­s est tenue par la même famille depuis cinq génération­s.

- • Marie Lamarque

La droguerie Taverne, qui a fêté ses 130 ans, fait partie des plus anciens commerces de Toulouse. Mais il demeure, dans la Ville rose, une autre adresse, encore plus historique. La Maison Habiague, devenue pour bon nombre de Toulousain­s, une référence, est installée rue d’Alsace Lorraine depuis 1864. Cette année, l’enseigne célèbre ses 160 ans ! Une fierté pour Julie de Bellissen, directrice générale et digne représenta­nte de la 5 génération de la famille à ses commandes.

Quand Habiague était encore Buisson

Avant de s’appeler Maison Habiague, le commerce, aujourd’hui spécialisé dans la vente d’ustensiles de cuisine et de petits électromén­agers, était connu sous le nom de « la boutique Buisson », explique Julie de Bellissen. Son arrière-arrièregra­nd-père, Léopold Habiague, y travaillai­t. À l’époque, le commerce était une quincaille­rie-ferronneri­e.

« Marcel Habiague, mon arrière-grand-père, crée la société Habiague Frères en prenant la suite en 1925. Les premiers ustensiles de cuisine apparaisse­nt » avec des cocottes, des fours « qui font le tour des marchés.

En 1945, la boutique adopte son logo qui s’inspire de la croix basque et de la croix celtique, références aux origines de Marcel Habiague.

Fin de quincaille­rie dans les années 80

Par la suite, la fille de Marcel, Jacqueline, reprend le flambeau avec son époux, Georges de Bellissen, avant l’arrivée de François de Bellissen, » mon père et le fils aîné de Georges et Jacqueline. «

Entré en 1979, il devient, à son tour, le gérant. » Après l’activité quincaille­rie, c’est lui qui a pris le tournant culinaire. Les clous, les vis, c’est fini. En 1985, il refait toute la boutique. «

C’est aujourd’hui Julie qui dirige l’équipe en restant fidèle aux valeurs transmises. La première est peut-être de conserver un esprit d’entreprise familiale. » Nous sommes 10 en tout dans l’équipe. J’ai à mes côtés deux piliers, dont Philippe qui est là depuis 40 ans « , soulignet-elle.

Le travail en famille

Était-elle, depuis toujours, désignée pour prendre la suite ? » Quand j’étais petite, il paraît que je ne parlais que de ça. Je voulais tenir la caisse du magasin « , sourit-elle. En grandissan­t, Julie avoue s’être » un peu égarée « en se dirigeant vers des études de droit.

Après une année en alternance dans le magasin de son père, » je ne suis plus partie. Quand on travaille en famille, on n’a pas besoin de se parler pour se comprendre. On est complément­aire. «

Même à la retraite, son grand-père venait toujours pour faire la comptabili­té. » J’ai encore ses échéancier­s manuscrits dans mon bureau. Il m’a appris à devenir multitâche, à gérer les achats. À chaque fois que j’enregistre la 100 facture, je pense à lui « . Si elle est officielle­ment rentrée dans la société il y a cinq ans, Julie peut aussi toujours compter sur l’aide de son père, François. » Il vient encore me filer un coup de main, surtout pour les fêtes de fin d’année. «

Un rendez-vous crucial pour le chiffre d’affaires de Maison Habiague que la gérante ne peut pas manquer. » Les clients viennent beaucoup chez nous pour trouver des idées de cadeaux. « Et pour répondre à la demande, l’équipe se tient informée des tendances. Électromén­ager, ustensiles de cuisine, coutelleri­e, pâtisserie… Habiague propose environ 20 000 articles différents. Une institutio­n toulousain­e vue comme » une caverne d’Ali Baba. On trouve de tout chez nous « , assure Julie. Soucieuse de satisfaire les clients, la patronne garde même dans ses stocks des produits qui se vendent très rarement, » comme un pot à choucroute « , prend-elle en exemple.

Mais ce qui fait fureur en ce moment, » c’est une marque de cocottes légères et personnali­sables « . Dans le top des ventes, on retrouve aussi la Microplane®, » une râpe qui a été popularisé­e par le chef Cyril Lignac ».

Du haut de gamme

Côté prix, Habiague se positionne sur du haut de gamme. « Mon père avait pris ce virage. Il avait le sens du produit à rentrer. On a aussi des entrées de gamme, mais on reste toujours sur une sélection qualitativ­e, avec une connaissan­ce du produit », insiste Julie. Fidèle à ce que son père lui a appris, « je garde ma ligne de conduite ».

À bientôt 40 ans, la profession­nelle est fière : « je vis mes plus belles années depuis deux ou trois ans. J’espère que ça durera le plus longtemps possible ». Devenue maman il y a peu, elle s’amuse déjà à dire que la 6 génération a toutes ses chances de poursuivre l’aventure.

■ Maison Habiague, 44, rue d’Alsace-Lorraine, à Toulouse.

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