Les « ultras de l’A64 », la nouvelle association de Jérôme Bayle
Depuis Montesquieu-Volvestre, Jérôme Bayle, leader du mouvement des agriculteurs en Haute-Garonne, a créé sa propre association « les ultras de l’A64 », « apolitique et asyndicale » pour fédérer les agriculteurs.
Figure du mouvement de contestation des agriculteurs, Jérôme Bayle continue son combat. L’éleveur de Montesquieu-Volvestre en Haute-Garonne a créé une première association, « apolitique et asyndicale » pour promouvoir l’agriculture sur le territoire, du nom des « ultras de l’A64 », en référence au premier et long blocage de l’autoroute à Carbonne.
Faire perdurer le mouvement
Installé depuis dix ans, Jérôme Bayle a repris l’exploitation de son père à Montesquieu-Volvestre. Il cultive du maïs et du soja, mais son activité principale est l’élevage de ses vaches limousines. En avril dernier, il alertait déjà sur la situation catastrophique des agriculteurs face à la sécheresse. Aujourd’hui, après plusieurs semaines de blocages sur l’A64, Jérôme Bayle est devenu le leader du mouvement de contestation des agriculteurs en Haute-Garonne. Désormais, il veut « continuer le combat et faire parler de ce métier » au travers l’association les « ultras de l’A64 ».
« Par celle-ci, nous pourrons assister aux réunions officielles et être un complément aux syndicats », explique l’éleveur.
Déjà 200 adhérents
Une association qui ne veut pas « court-circuiter les syndicats ». « L’objectif est de regrouper un maximum d’agriculteurs, déjà syndiqués ou non, pour mettre en place des commissions de travail et discuter de l’avenir pour trouver des solutions, détaille Jérôme Bayle. On attend plus le gouvernement pour nous en trouver », souffle-t-il.
200 adhérents sont déjà inscrits dans l’association, « et tout cela en trois jours », se félicite l’éleveur. Une première réunion a eu lieu vendredi 15 mars 2024 pour présenter la nouvelle structure associative. « Nous avons eu plus d’une centaine de personnes, des agriculteurs de Haute-Garonne, mais aussi du Pays-Basque, de l’Ariège, etc. Cet engouement montre que les agriculteurs ne veulent pas crever la bouche ouverte ». Un mouvement qui veut fédérer les agriculteurs pour continuer le combat. « Toutes les promesses n’ont pas été tenues. L’administration marche à contre-courant des paysans. Des réponses, il y en a, mais maintenant, il faut respecter les engagements comme sur la PAC (Politique Agricole Commune) », scande Jérôme Bayle.
Pour l’éleveur, « il faut se battre jusqu’au bout », et le soutien des agriculteurs le conforte dans la création de cette association. « Même si le nom ne fait pas trop référence à l’agriculture, les jeunes sur le barrage de l’A64 nous appelaient les ultras, alors c’est resté », sourit le leader du mouvement.
Une situation alarmante
D’autres actions sont prévues par les agriculteurs d’après Jérôme Bayle, « mais pas de blocage de l’autoroute A64 », assure l’éleveur. Pour lui, comme pour le vice-président des Jeunes Agriculteurs du Tarnet-Garonne, des exploitations vont devoir mettre la clé sous la porte cette année. Et Jérôme Bayle subit de plein fouet ces crises, « la MHE (Maladie hémorragique épizootique) repart de plus belle. Sur 18 échographies de mes vaches pleines, 14 ont dû être avortées », confie l’éleveur. « Mes crédits de fin d’année ne seront plus payés. S’il n’y a pas de réveil national, l’agriculture française va mourir. Il faut que le gouvernement nous redonne le droit de produire. On ne veut pas d’aides, on veut vivre dignement de notre métier ».