Toulouse dans la croisade : « Cathares », une exposition inédite et passionnante !
Une exposition inédite et passionnante débarque dans la Ville rose. « Cathares. Toulouse dans la croisade » est la première expo de grande ampleur consacrée à ce sujet en France. À voir pendant 9 mois au Musée Saint-Raymond et au Couvent des Jacobins.
Après Niki de Saint-Phalle en 2022 et Giacometti en 2023, la Ville de Toulouse présente sa grande exposition annuelle, qui va s’installer du 5 avril au 5 janvier dans deux lieux emblématiques de la Ville rose : le Musée Saint-Raymond et le Couvent des Jacobins. Conçue comme un seul et même parcours, cette exposition nous emmène au début du XIIIe siècle, au temps des Cathares et de la croisade contre les Albigeois (1209-1229).
Toulouse dans la croisade
« Si vous voulez comprendre comment, presque dans leur chair, comment les populations – et notamment celle de Toulouse – ont vécu cette croisade, c’est au musée Saint-Raymond. Si vous voulez entrer dans le débat de l’hérésie cathare, c’est aux Jacobins. Ces deux expositions sont absolument indissociables », résume Laure Berthet, la directrice du musée Saint-Raymond et commissaire de l’exposition. Cette exposition abordera donc d’une part les événements et rebondissements qui ont émaillé la croisade contre les Albigeois et d’autre part, la question de l’hérésie dite « cathare ». « L’idée est aussi de comprendre d’où vient ce mot ‘cathare’ et pourquoi il s’est imposé dans notre langage », ajoute-t-elle.
« La notion d’hérésie, elle ne va pas de soi, explique Laure Berthet. On ne naît pas hérétique, on le devient aux yeux de celui qui nous accuse. Et les raisons de ces accusations sont très souvent politiques, en réalité. Cette croisade, qui a semé tant de difficultés et de morts dans le Midi au début du XIIIe siècle, c’est la conjonction de deux intérêts : la papauté, qui cherche à se structurer, à uniformiser les règles du culte, et les seigneurs méridionaux de l’autre, un peu réfractaires à l’autorité papale, et qui échappent depuis longtemps à la suzeraineté directe du roi de France », rappelle Laure Berthet.
Elle ajoute : « Le Comté de Toulouse, au début du XIIIe siècle, c’est très vaste. Le comte de Toulouse est très puissant. Innocent III, le pape, voit dans le Midi une occasion de placer ses pions et d’assouvir un grand pas politique. Les grands seigneurs méridionaux sont tous liés par des liens de mariage et de famille, mais ils ont passé tout le XIIe siècle à s’entre-déchirer. Même si la paix a été actée au début du XIIIe siècle, la réalité est qu’ils ne sont pas capables de faire front commun face à la croisade. Cela explique aussi pourquoi cette croisade a duré 20 ans sans que les seigneurs méridionaux n’arrivent à mener un front réellement décisif ».
Pour faciliter l’entrée dans un sujet qui peut apparaître un tantinet complexe, plus de 300 objets – à 96% issus de la région Occitanie - viendront illustrer le propos de l’exposition. « Ici, les oeuvres, parchemins et éléments archéologiques viennent dialoguer avec du mobilier d’archéologie expérimental (boucliers, armement, habits d’époque...) qu’on appelle aussi histoire vivante », souligne Laure Berthet.
Une expo immersive
Des dispositifs sonores, numériques, et interactifs permettront également d’enrichir l’expérience des visiteurs, qui pourront même composer… leur propre chronique de la croisade contre les Albigeois !
L’occasion de se défaire de certains clichés tenaces et de s’apercevoir, par exemple, que les boucliers chevaleresques ne pèsent pas 12 ou 25 kilos à cette époque mais plutôt 4 kilos ou qu’une épée au Moyen-Age pesait généralement quelques centaines de grammes... Une expo à voir absolument !
■ Du 5 avril au 5 janvier 2025, au Musée Saint-Raymond et au Couvent des Jacobins. Tarif : 8 à 12 € (billet valable pour les deux sites). Plus d’infos : https://saintraymond.toulouse.fr