Un colloque international pour mieux connaître les chemins de Compostelle
Un colloque international sur cette thématique se déroule, sous le patronage de l’Unesco, du Conseil de l’Europe, du ministère de la Culture et de Régions de France, jeudi et vendredi à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques.
Durant deux jours, l’Hôtel-Dieu-Saint-Jacques accueille le colloque « les chemins de Compostelle, itinéraire culturel européen et patrimoine mondial : histoire, enjeux et perspectives ». L’événement, coordonné par les spécialistes Christophe Alcantara et Adeline Rucquoi, est singulier.
Engouement international
« Jusqu’à une époque assez récente, les travaux scientifiques sur cette thématique étaient principalement portés par des historiens médiévistes et des géographes. C’est pourquoi nous avons souhaité que cette manifestation soit pluridisciplinaire. Nous avons convoqué aussi bien des sociologues que des théologiens, des anthropologues, des musicologues, des philosophes ou encore des spécialistes des sciences de gestion, autrement dit du marketing territorial du monde entier, afin d’interroger le passé, le présent et les perspectives des chemins de Compostelle
dans leur dimension patrimoniale et culturelle » se réjouit Christophe Alcantara.
Instauré au début du IXe siècle après la découverte des supposées reliques de Jacques de Zébédée, le pèlerinage de Compostelle est devenu, deux siècles plus tard, le grand pèlerinage de la chrétienté médiévale. D’autres itinéraires spirituels s’y identifient à l’instar de celui baptisé « Sur les pas de Marie-Madeleine » dont l’itinéraire retrace l’arrivée de la Sainte en Provence, des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône) jusqu’à Saint-Maximin-la-SainteBeaume (Var). Biens hybrides, marqués tout au long de leurs parcours aussi bien par des monuments, des sentiers que des paysages, les chemins de Compostelle (dont une large partie traverse la région Occitanie) ont été déclarés « premier itinéraire culturel » par le Conseil de l’Europe en 1987, onze avant le graal de la labellisation Unesco. « Bien que nous vivons dans une société sécularisée, la fréquentation des chemins ne cesse de croître. On est passé de 15 000 pèlerins identifiés en 1992 à plus de 440 000 en 2023. Si les Européens demeurent les plus nombreux, les Brésiliens et les Coréens, pour ne citer qu’eux, viennent en masse. Face à cet engouement international, il était pertinent de faire intervenir des chercheurs du monde entier à ce colloque afin d’interroger » le phénomène Compostelle « .
Présentation d’une statue
Au-delà des différentes tables-rondes, le public pourra admirer une statue de SaintJacques datant du XVIe siècle présentée à la salle des pèlerins. Cette dernière, découverte l’an passé dans la pile adossée à l’Hôtel-Dieu (pont qui permettait, du XIIe au XVIIe siècles, aux pèlerins venant de la basilique Saint-Sernin de retrouver le chemin jacquaire en empruntant la rue Saint-Nicolas), aujourd’hui restaurée, était utilisée comme pierre de remblais par les maçons de l’époque.
■ Hôtel-Dieu-Saint-Jacques, 2, rue Charles-Viguerie, Toulouse Modalités d’inscription : www.compostelle-lecolloque.org