Voix du Midi (Lauragais)

Travaux de l’autoroute A69 : les dessous de la constructi­on du viaduc de l’Agout à Castres

Mercredi 3 avril avait lieu l’installati­on de la deuxième charpente du viaduc qui permettra à l’autoroute A69 de traverser l’Agout à la sortie de la commune de Castres. Reportage.

- • Paul Halbedel

L’opération a commencé mardi 2 avril à 16 h pour s’achever le lendemain en fin de journée. La deuxième charpente métallique du futur viaduc de l’Agout – celle sur laquelle sera posé le tablier qui permettra à terme de circuler sur l’autoroute A69 depuis Castres vers Toulouse – a été lancée au-dessus du cours d’eau. Un chantier qui intervient moins d’un mois après l’installati­on de la première et selon un processus identique. Ce chantier sous-traité par NGE à l’entreprise Baudin Chateauneu­f est symbolique à deux titres. Il permet désormais de relier les deux berges de la rivière et ainsi d’assurer la continuité de la trace de la future autoroute en sortie de Castres. Il s’agit par ailleurs de la structure de l’un des deux ouvrages d’art exceptionn­els qui vont voir le jour dans le cadre de la constructi­on de l’A69.

Une charpente de

144 m de long et 600 t

Opérée par une équipe de huit ouvriers, la manoeuvre s’est déroulée à l’aide d’un treuil permettant de faire avancer la charpente sur des galets de guidage. À chaque extrémité de la charpente, un avant-bec et un arrière-bec permettent de stabiliser la structure métallique pour ne pas qu’elle « plonge » dans le vide sous l’effet de son poids. « Pour la première charpente, nous avons avancé à une vitesse de 11 mètres par heure. Là, cela va un peu plus vite. On est plutôt à 20 mètres par heure », précise Alexandra Noguès, ingénieur travaux chez NGE, mercredi en milieu d’après-midi. Avant de rappeler quelques chiffres clefs : « On a une charpente qui fait 144 mètres de long, 3 mètres de haut et 600 tonnes. »

Au fur et à mesure que la structure avance, des ouvriers sont là pour intervenir afin de pallier d’éventuels changement­s de trajectoir­e. « C’est beaucoup de préparatio­n. Tous les risques ont été anticipés. La phase de lançage de la charpente est impression­nante. Mais, malgré tout, Baudin Chateauneu­f a l’habitude de ce genre de travaux et les maîtrise. Il y a toujours un risque de dévier, mais c’est quelque chose d’inhérent à cette phase de travaux. Donc il n’y a pas d’inquiétude à avoir, tout le monde est serein », rassure Alexandra Noguès.

Un viaduc opérationn­el à l’automne

Une fois l’accostage de la structure, viendra l’étape du dévérinage. Celle-ci consiste à rabaisser la charpente en la posant d’abord sur des appuis provisoire­s, puis au plus près de sa position définitive. « On fera ensuite des murs garde-grève, qui sont les deux murs situés aux extrémités et vont permettre de

L’avant-bec (en bleu) supporte la charpente du viaduc pendant son avancée.

tenir les remblais de l’autoroute qui est de part et d’autre », explique l’ingénieure travaux de NGE. Elle poursuit : « Lorsqu’on aura fait ce remblai, on viendra poser les dalles sur la charpente à l’aide d’un chariot qui roulera sur celle-ci. On clavera ensuite ces dalles entre elles, mais aussi avec la charpente grâce aux connecteur­s présents au-dessus de cette dernière. C’est ce qui permettra à l’ensemble de travailler de façon homogène.

Après, ce sera tout ce qui est la partie équipement : longrines, dispositif­s de retenue, étanchéité, enrobés, joints de chaussée… »

Le viaduc de l’Agout devrait être opérationn­el d’ici la fin de l’année 2024. « En phase de chantier, en tout cas, l’objectif est de rouler dessus à l’horizon de cet automne », précise l’ingénieure en génie civil.

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