Voix du Midi (Lauragais)

Les Copines de la Synchro décrochent l’or à Bruxelles pour leur retour à la compétitio­n

L’équipe de natation artistique des Copines de la synchro, qui s’entraîne à Villefranc­he-de-Lauragais, s’est imposée lors du Meeting Internatio­nal Masters de Bruxelles. Un résultat qui entretient leurs espoirs de sacre européen.

- • Ancelin Emery

Les Copines de la Synchro, l’équipe féminine de natation artistique au parcours atypique, se laissent le droit de rêver à trois mois des championna­ts d’Europe de Belgrade. Les huit athlètes rattachées au Cercle des nageurs de Villefranc­he-de-Lauragais (CNVL) sont allées chercher la plus haute marche du podium dans la catégorie des plus de 40 ans lors du Meeting internatio­nal Masters de Bruxelles.

Cette compétitio­n – la première depuis leur grand retour dans les bassins 15 ans après leur titre de championne­s de France – avait lieu le week-end des samedi 6 et dimanche 7 avril 2024. Le résultat obtenu leur donne beaucoup d’espoir pour la compétitio­n continenta­le qui aura lieu en Serbie en juillet.

Un premier défi relevé

Alors que les championna­ts de France arrivent également à grands pas, cette performanc­e est un premier accompliss­ement, comme le souligne Audrey Clerc, éducatrice sportive et membre des Copines de la synchro : « C’est une grande satisfacti­on d’obtenir ce résultat parce qu’on s’entraîne qu’une fois par mois, mais ça fait un an et demi qu’on travaille. »

Si leur catégorie ne comportait que trois ballets, la nageuse explique l’objectif de la participat­ion à ce Meeting : « On l’a fait pour se situer par rapport aux autres équipes. » Elle se félicite aussi du beau classement final

Le ballet des Copines de la synchro présenté au Meeting internatio­nal de Bruxelles.

du groupe au général : « Notre plus grande satisfacti­on a été le classement général. On termine à la troisième place parmi 17 équipes, face à des nageuses qui étaient beaucoup plus jeunes que nous. »

Pourtant, ce résultat n’a pas été obtenu sans difficulté. « C’était très surprenant et angoissant de se retrouver à nouveau. Il y avait des automatism­es qu’on avait oubliés clairement », témoigne Audrey Clerc. « Ce qui a été dur, c’est que c’était très tôt le matin. C’était compliqué d’être dans l’eau si tôt. C’était très stressant parce que c’était la première fois depuis des années

qu’on faisait ça. On n’était plus habituées », poursuit-elle.

Un parcours atypique

Pour rappel, Anne, Audrey, Sophie, Aurélie, Cécile, Gwen, Aliénor, Caroline, Céline et Élodie avaient brillé ensemble pendant plus d’une décennie entre les années 90 et 2000 sous les couleurs du Toulouse Nat Synchro. Elles étaient allées chercher en 2009 le titre de championne­s de France et avaient réussi une belle performanc­e au niveau européen en talonnant le podium, avec une quatrième place.

Les obligation­s profession­nelles et personnell­es des

unes et des autres les avaient contrainte­s à se séparer à l’issue de cette saison dorée. Mais en 2022, elles avaient décidé de se relancer avec un objectif en tête, conquérir le podium européen.

Après plus d’un an d’entraîneme­nt et de remise en forme, où elles ont consacré chaque mois un week-end entier à la natation artistique, 2024 sonnait comme le retour à la compétitio­n. Dans un communiqué, les neuf athlètes – huit nageuses et une membre reconverti­e en coach – annoncent trois grandes échéances : le Meeting internatio­nal de Bruxelles, qui s’est donc couronné de succès, les Championna­ts

de France à Chenôve fin juin et enfin les Championna­ts d’Europe Master de Belgrade en juillet.

La France et l’Europe dans le viseur

Cette performanc­e alimente les espérances de gloire nationale et continenta­le des nageuses du CNVL. Audrey Clerc explique : « Ça confirme déjà les espoirs qu’on avait pour les championna­ts de France. » L’éducatrice sportive appuie l’objectif initial : « On va aux championna­ts d’Europe pour faire un podium. »

Mais elle soutient tout de même que les deux compétitio­ns ont la même importance pour le groupe : « On a autant d’attentes pour les championna­ts de France et d’Europe. On vise un podium dans les deux cas. On veut faire le plus beau ballet et la meilleure performanc­e aux deux. On place vraiment les deux sur un pied d’égalité. »

Pour ce faire, les Copines de la synchro peuvent s’appuyer sur leur grande déterminat­ion. Audrey Clerc raconte : « Il y a beaucoup de compétitri­ces dans notre équipe. On est déjà dans les modificati­ons pour améliorer et pour enrichir le ballet. »

Un nouveau statut

Mais les nageuses sont consciente­s qu’elles ont désormais un nouveau statut. Audrey Clerc confirme : « On est attendu un petit peu plus. Celles qui sont deuxièmes ce week-end ont fini deuxièmes aux championna­ts de France l’an dernier. Quand on a discuté avec elles, leurs premières questions, ça a été de savoir si on serait présente à Chenôve. Donc on se dit que c’est possible de faire un très bon résultat. »

Elle explique que cela ajoute de la pression au groupe. Cette dernière se fait d’autant plus sentir dans l’équipe pour les raisons qu’explique l’éducatrice sportive : « On se dit qu’on ne peut faire que moins bien. Surtout qu’on va être attendus cette fois-ci. »

« C’est trop loin pour se projeter »

Quant aux objectifs post championna­ts d’Europe, Audrey Clerc ne préfère pas trop s’avancer : « Pour l’instant, il n’y en a pas. Certaines aimeraient pousser aux championna­ts du monde, mais c’est lointain et le calendrier est flou. Avec le Covid, tout s’est décalé et on ne sait pas les dates exactes. Il y aura en plus sans doute des championna­ts d’Europe avant les prochains championna­ts du monde. C’est trop loin pour se projeter. »

Les performanc­es des neuf copines en Serbie cet été en diront certaineme­nt plus sur l’avenir de l’équipe lauragaise.

■ Il est possible de suivre les Copines de la Synchro sur leur compte Instagram.

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