Moins de voitures, beaux sites valorisés : les abords du canal du Midi vont être réaménagés

Dès les prochains mois, des changements vont avoir lieu le long du canal du Midi à Toulouse. Création de promenades, valorisation de beaux sites : ce qui va arriver en 2024-2025.

e canal du Midi va commencer sa mutation au centreville de Toulouse. Après plusieurs années de réflexions, des premières orientations données dès 2017, et la présentation des premières mesures d’un Grand Plan Canal au début de l’année 2023, les premiers projets vont se concrétiser en 2024 et 2025. Avec un objectif bien précis : redonner de l’attractivité à la voie d’eau, classée à l’UNESCO, mais guère mise en valeur.

LSuppression de voie

Ce projet va démarrer dès les prochaines semaines avec la suppression d’une voie de circulation au niveau du port de l’Embouchure. Une opération qui peut paraître anodine, mais qui ne l’est pourtant pas. En premier lieu car l’entrée du port de l’Embouchure est l’une des plus importantes de Toulouse au niveau de la circulation. 35 000 véhicules y transitent chaque jour et supprimer une voie aura forcément des répercussions à court terme, peut-être jusqu’au périphérique ouest. François Chollet, l’élu chargé de coordonner le projet du Grand Parc Canal, détaille le projet : « Nous allons supprimer la voie de circulation qui longe le quai du port de l’Embouchure pour y créer une piste cyclable en double sens, isolée des autres voies de circulation. C’est un aménagement tactique que nous allons proposer dès cet été 2024, l’idée étant d’étudier les conséquences sur la circulation pendant l’été, puis sur plusieurs semaines à la rentrée de septembre. S’il se révèle satisfaisant, cet aménagement sera pérennisé », indique François Chollet.

Cette première suppression d’une voie le long des berges devrait être la première d’une plus longue série. En tentant de diminuer la circulation à l’entrée des voies sur berges, Toulouse

Les Cales de Radoub, une des pépites du canal du Midi à Toulouse. Ce site emblématique va être valorisé.

Métropole pose ici les premiers jalons de son Grand Parc Canal qui doit amener à réduire la circulation le long du canal du Midi ces quinze prochaines années. Un plan qui va entraîner la réduction du nombre de voies de circulation sur les berges du canal, et la suppression de trémies qui permettent, jusqu’ici, d’éviter certains carrefours. Début 2023, Toulouse Métropole avait annoncé vouloir expérimenter la suppression de la trémie routière des Minimes, et vouloir mettre en concertation ce projet entre la fin 2024 et le début de l’année 2025. Un calendrier qui n’a pas été confirmé en ce mois d’avril 2024. Outre cet aménagement tactique sur la voirie, au niveau du port de l’Embouchure, Toulouse Métropole prévoit la suppression du parking situé au bout du port

et son remplacement par un espace vert, avec une plantation d’arbres qui feront écran avec le périphérique. Un aménagement qui serait livré à l’été 2025.

Les berges réaménagées

À l’autre bout de Toulouse, ce sont 2,5 kilomètres de berges qui vont être réaménagés entre le port Saint-Sauveur, et la Cale de Radoub, deux sites majeurs du canal du Midi, dans Toulouse.

Six opérations d’urbanisme tactiques vont être menées dans ce périmètre. « Il s’agit de donner à voir un nouveau visage du canal en testant de nouveaux usages dans le but de préfigurer le Grand Parc Canal », indique Toulouse Métropole.

Ces aménagements ont été présentés le 7 mars dernier aux

habitants. En face, le port SaintSauveur, puis le long du boulevard Griffoul-Dorval, jusqu’au pont de la ligne SNCF, Toulouse Métropole annonce la suppression des places de stationnement gratuites, soit environ 70 places, et leur remplacement par un espace vert qui constituera une véritable promenade. Du mobilier sportif sera installé à destination des joggeurs. Il est également prévu la plantation d’une haie basse et d’une clôture pour séparer la prairie du flux des véhicules.

Après être passés sous le pont SNCF, les marcheurs continueront leur trajet au milieu des berges réaménagées, juste à côté des archives départementales, et face au site du Radoub. Une mini-péniche pour les petits et grands, des bancs pour s’allonger, des tables pour

déjeuner seront installées. « Ces aménagements seront installés au printemps 2025. Ils doivent être soumis à une autorisation spéciale de travaux ministérielle en site classé (huit mois d’instruction) », précise Toulouse Métropole.

Trois sites valorisés

Outre ces travaux de mise en valeur des berges, Toulouse Métropole et Voies Navigables de France réfléchissent, depuis plusieurs années, à la meilleure façon de valoriser les trois grands sites liés à l’histoire du canal du Midi, dans Toulouse.

Ces trois sites, ce sont le Bassin des Filtres, la cale de Radoub et le port Saint-Etienne. Là aussi, cela va bouger.

« Grâce à un partenariat avec VNF, le public pourra, pour la première fois, entrer dans la partie nord des cales pour être en immersion dans ce site patrimonial du XIXe siècle », se réjouit Toulouse Métropole. Le site des Cales de Radoub accueille les agents VNF qui sont responsables de l’entretien du canal, notamment l’unité de dragage, mais aussi des ateliers de chaudronnerie, là où l’on fabrique les pièces à changer sur les écluses par exemple. Les particuliers viennent y réparer leur péniche. C’est le patrimoine vivant du canal du Midi, rappelle Gaëlle Joulaud, responsable adjointe du développement Voies Navigables de France Sud-Ouest.

Deux autres sites de VNF vont être mis en valeur. Le port Saint-Etienne qui regroupe des locaux administratifs tels que le « château » du canal du Midi, le bâtiment des archives où sont conservés depuis 1830 les archives du canal et le siège de la Direction Territoriale de VNF. « On veut en faire un lieu ouvert au public une vitrine patrimoniale et culturelle du canal des Deux Mers, un lieu qui participera au rayonnement national et international du canal. »

Du nouveau au bassin des Filtres

Enfin, près du port de l’Embouchure, c’est le bassin des Filtres qui va faire l’objet de réaménagements.Son propriétaire, Voie Navigable de France (VNF), est déjà en train de dessiner le visage du bassin des Filtres, « un site qui a été dénaturé et pour lequel nous voulons refaire du lien avec les autres canaux », explique Gaëlle Joulaud. Après avoir obtenu des permis de démolition de certains chalets pour libérer de l’espace autour du bassin des Filtres, VNF SudOuest travaille à redonner du lustre à cette « pépite du Canal ». Des aménagements que le public pourra constater d’ici l’été 2025.