Ils rénovent un château d’eau désaffecté depuis 1984
Un château d’eau, est en train d’être rénové dans le quartier Côte Pavée, à Toulouse. Le bâtiment désaffecté depuis 1984 va devenir une habitation.
«
Un projet comme ça, c’est un défi. On n’avait jamais fait ça. On se demandait par où on commençait, par où on finissait », s’exclame Yannick Imberty. Avec Séverine Frances, il forme le duo d’architectes chargé de la réhabilitation du château d’eau de Moscou, situé en haut de l’avenue RaymondNaves, dans le quartier résidentiel de la Côte-Pavée à Toulouse.
Un château d’eau désaffecté
« On est sur ce projet depuis 2022, mais on a démarré les travaux en 2023. Ça nous a pris deux mois de préparation », reprend l’architecte. Il faut dire qu’il en impose ce château d’eau avec ses 20 m de hauteur, son aspect massif, son béton. L’ensemble est légèrement contrebalancé par quelques fenêtres. Fenêtres qui n’existaient pas à sa désaffection en 1984. Le château d’eau est resté sans vocation jusqu’en 2017. Cette année-là, la mairie a fait une campagne de vente avec des friches industrielles, dont il faisait partie. À l’époque, Roger Atsarias, élu municipal en charge de l’immobilier, cité dans un article du Parisien, expliquait que la mairie ne voulait « pas faire de promotion immobilière sur ce bien remarquable, afin de le préserver. »
Elle a privilégié les offres de particuliers. C’est une famille qui a acquis le bien pour 143 000 euros.
Mais, elle est restée propriétaire seulement quelques années. Peut-être désarçonnée par l’étendue des travaux à faire. Son nouveau propriétaire a fait appel au duo d’architectes, qui mène le chantier actuellement. Ensemble, ils ont imaginé une habitation de 300 m2, avec quatre étages desservis
par un ascenseur. Le clou du spectacle reste la terrasse avec vue à 360°, dont sur les Pyrénées, au sommet. On pourrait s’attendre à des plafonds bas, mais non. Quand on entre, il y a une hauteur de 2 m 60 sous plafond. Et si l’extérieur reste tout en courbe, à l’intérieur, on retrouve des lignes droites pour avoir la cohérence d’une habitation.
L’intérieur est rempli de surprises
Tout en restant atypique. « Le fil conducteur, c’est la courbe et la goutte d’eau. Pour les couleurs, on va utiliser un camaïeu de bleu », détaille Séverine Frances, chargée de la
réhabilitation intérieure.
Elle ajoute qu’il y a eu un travail avec la lumière naturelle, mais aussi de nuit. Des bandes led vont être installées dans l’escalier qui mène à la terrasse pour évoquer l’eau qui jaillit.«
Tout est réfléchi. Dans la cage d’escalier, qui mène à la terrasse, la rondeur d’un oeilde-boeuf perce le mur. »Quand on regarde dedans, on voit la ville. Celui qui emprunte l’escalier a un portrait de Toulouse« , s’exclame Séverine Frances. Les tissus qui vont être utilisés »ont été faits à partir de bouchons de bouteilles en plastique. Dans notre métier, le réemploi, on y fait attention. C’est pour ça que pour le
revêtement dur, on va utiliser de la faïence, du carrelage, qui ont été déclassés« , complète Séverine Frances. Le béton qui a été découpé pour créer les fenêtres sera réemployé pour former des pas japonais. Mais ça, ça viendra plus tard. Pour le moment, l’équipe en charge du chantier s’occupe de tout autre chose. Une jeune femme ponce les murs intérieurs. Pendant que deux hommes, dans une nacelle, peignent en blanc l’édifice. »Les travaux seront finis entre les mois de juillet et d’août« , avance le duo. La renaissance du château d’eau de Moscou est donc prévue pour cet été.