Des milliers d’opposants ont défilé dans les rues de Toulouse
Dimanche 21 avril, de nombreux opposants à l’Autoroute Toulouse-Castres ont défilé dans les rues de Toulouse, de Jean-Jaurès jusqu’au palais de justice. Les images.
Alors que le chantier de l’autoroute ToulouseCastres se poursuit, une « manifestation contre l’A69 et son monde » à l’initiative du « Comité toulousain contre l’A69 », a été organisée dimanche 21 avril 2024 à Toulouse. Associations, collectifs, syndicats, partis politiques et autres scientifiques ont défilé dans les rues de la Ville rose.
5 000 manifestants à Toulouse
Toujours opposés à cette autoroute, les manifestants se sont rassemblés à l’Union à vélo vers 12h, puis à 14 heures, en haut des allées Jean-Jaurès à Toulouse. « Ce projet fait fi des nombreuses alertes scientifiques, des savoirs établis et du vécu de populations plus préoccupées par les sécheresses, la désertification de leurs milieux familiers, la diminution des terres agricoles, la pollution par le bitume, que par le gain de quelques minutes entre Castres et Toulouse sur une autoroute privée, payante et chère », clamait le « Comité toulousain contre l’A69 » dans un communiqué.
Cyclistes, promeneurs, musiciens, syndicats, élus... 7 000 personnes étaient réunies d’après les chiffres du comité, contre 1 550 d’après une source policière.
Des élus d’opposition étaient présents lors de cette manifestation contre l’A69, comme François Piquemal, député (LFI-Nupes) de la 4 circonscription de Haute-Garonne, derrière une banderole « Non aux grands projets inutiles ». « Nous sommes là pour dire stop à un projet écocide, qui va artificialiser des milliers d’hectares de terre. Nous nous sommes toujours opposés à ce projet et nous restons mobilisés, d’autant plus qu’il y a des recours en justice et des chercheurs qui dénoncent ce projet.
Le gouvernement prend des décisions et des actes qui vont avoir des conséquences sur les générations à venir », explique François Piquemal.
De nombreux opposants à l’A69 sont venus spécialement pour cette manifestation à Toulouse, certaines venaient même de Rennes. Pour Pierre, professeur d’informatique à Paul Sabatier et habitant d’Albi, c’est une nécessité d’être présent.
« On suit le mouvement ! Cela fait longtemps que c’est désespérant, mais quoi qu’il en soit, il faut aller jusqu’au bout. Il faut que cela marque les esprits pour la suite. Les gens se fédèrent, se rencontrent ». Interrogé sur les violences commises sur le chantier de l’A69, ce professeur veut nuancer. « C’est de la violence envers le matériel, et je pense qu’il faut passer par là ». Pierre est là pour soutenir « ces gens qui vivent l’enfer sur la ZAD ». « Mais je ne suis pas désespéré », lâchet-il d’un sourire. « Il faut passer par là pour faire bouger les choses, pour changer l’histoire ambiante. Tout le monde doit y participer ».
Un « succès » pour le comité toulousain
Pour le « Comité toulousain contre l’A69 », cette manifestation est un « succès ». « Nous avons plus d’une centaine de cyclistes et c’est un dimanche ! C’était un gros challenge, mais la démonstration est faite, la manifestation contre l’A69 ne s’essouffle pas du tout », lance Is du comité. « Pas un centimètre de goudron n’a encore été déposé. On luttera jusqu’au bout ». La manifestation s’est déroulée dans le calme, les forces de l’ordre étaient présentes pour prévenir tout risque de débordement.
« Plusieurs plaintes ont été déposées »
« Certains nous ont dit qu’ils avaient peur de venir à cause des violences. Mais il ne faut pas inverser. Les violences sont faites dans un seul sens », scande Is. Les opposants ont terminé leur route devant le palais de justice de Toulouse, car plusieurs plaintes ont été déposées par les associations et collectifs.
Notamment une plainte environnementale conjointe, déposée le 18 avril 2024 par Eau Secours 31, France Nature Environnement Occitanie-Pyrénées (FNE) et les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, pour dénoncer « des infractions à la loi sur l’eau sur le chantier de l’autoroute A 69 Toulouse/Castres ».