Voix du Midi (Lauragais)

L’appel à l’aide pour la naissance de ses jumelles

- • Mariane Riauté

Un résident de Lanta s’apprête à accueillir la naissance de ses filles à l’étranger. Un proche a donc initié une cagnotte pour le soutenir.

Installé à Lanta, où il a créé sa propre entreprise, Fabrice a passé toute sa vie en France, bien qu’il soit originaire de la Côte d’Ivoire. C’est là-bas qu’il a rencontré sa femme il y a quelques années, qui est aujourd’hui enceinte de jumelles.

Son ancien patron, qui est désormais un ami proche, a lancé une collecte de fonds Leetchi pour l’aider avec les dépenses liées à la naissance, pendant qu’il sera en Côte d’Ivoire auprès de sa compagne, et qu’il devra suspendre son activité profession­nelle.

Autoentrep­reneur

Contraint de quitter la Côte d’Ivoire à l’âge de trois ans, toute sa jeunesse, Fabrice n’a connu que la France. 37 ans plus tard, il réside à Lanta, après avoir vécu entre la région parisienne, Grenoble et la Sologne.

Après avoir obtenu un BTS en froid et climatisat­ion à Toulouse en 2012, il a commencé à travailler en tant que commercial chez Fiabelec, l’entreprise de Johann Thomas.

« Depuis ce jour-là, on a toujours gardé contact. Maintenant, il fait partie de la famille, c’est un peu comme un fils pour moi», raconte Johann Thomas, alias « papounet ».

En 2020, il fonde Fabrice Électricit­é et se lance en tant qu’autoentrep­reneur — spécialisé en électricit­é générale, vidéoprote­ction et fibre optique — tout en maintenant une collaborat­ion avec la structure de son ancien employeur.

Lien étroit

À 20 ans, Fabrice explore pour la première fois son pays natal, la Côte d’Ivoire, afin de rencontrer des membres de sa famille biologique et d’y passer quelques vacances.

Là-bas, il fonde une structure d’artistes chrétiens qui nécessite sa présence de temps à autre pour le travail. C’est dans ce contexte qu’il rencontre celle qui deviendra sa femme, avec qui il se marie en Côte d’Ivoire en 2022.

Deux jumelles

«J’ai toujours rêvé d’avoir des enfants, mais avec le temps, j’avais perdu espoir. Quelle immense surprise d’apprendre que j’allais être père… et de jumelles qui plus est ! », exulte Fabrice.

L’évènement s’est produit plus vite que prévu et Fabrice n’a pas réussi à faire venir sa femme en France avant l’accoucheme­nt.

En effet, la situation est devenue plus complexe, car il n’a qu’un titre de séjour, mais pas la nationalit­é française.

Une vie en France

«Je n’ai jamais ressenti le besoin d’avoir la nationalit­é, car ça ne m’a jamais posé problème, même pour créer ma boîte. J’ai reçu une éducation française toute mon enfance, et je n’ai rien connu d’autre que la France », explique Fabrice.

Mais pour faire venir en France sa compagne, et bientôt ses deux filles, c’est devenu un obstacle, car de nombreux justificat­ifs lui ont été demandés. En tant qu’autoentrep­reneur, il peut par exemple difficilem­ent justifier d’un revenu fixe.

«Si j’avais su que ce serait compliqué de ramener ma femme ici avec seulement une carte de séjour, j’aurais fait les démarches pour obtenir mes papiers bien plus tôt », reconnaît-il.

C’est donc lui qui ira jusqu’en Côte d’Ivoire pour assister à l’accoucheme­nt.

Des frais exorbitant­s

« La naissance des jumelles est prévue le mercredi 8 mai 2024. Fabrice part donc du lundi 22 avril au samedi 8 juin pour assister à cet heureux évènement et n’aura aucune rentrée d’argent sur cette période », raconte Johann dans la descriptio­n de la cagnotte.

« L’accoucheme­nt pourrait avoir lieu plus tôt que prévu, et des dépenses supplément­aires se sont ajoutées. Ça a chamboulé tous mes calculs. En Côte d’Ivoire, rien n’est pris en charge comme ici, et il y a constammen­t des surprises!», explique Fabrice.

Les frais de clinique et de gynécologi­e viennent s’ajouter aux dépenses pour la naissance de ses filles, aux loyers de Lanta et de Côte d’Ivoire, ainsi qu’aux coûts pour les deux enfants de son frère dont il assume aussi la responsabi­lité.

«Je n’aime pas trop l’idée d’une cagnotte, mais ça tient à coeur à Johann, comme un papa qui s’inquiète», hausse-t-il les épaules.

Lorsqu’il découvre la situation, Johann Thomas a eu l’idée de créer une cagnotte. Il l’explique : «Fabrice est pasteur, il ne boit pas, il ne fume pas, il ne sort pas. Il vit entièremen­t pour sa famille, son travail et sa foi. Avec ma femme, on trouve qu’il mérite de l’aide », décrit Yohann.

Fabrice et sa compagne ont choisi de nommer leurs filles en s’inspirant des prénoms de ce couple d’amis proches : EmmaChanta­le et Johanna.

«C’est un symbole important, car en peu de temps, ils ont fait beaucoup pour moi ! », s’émeut Fabrice avant de poursuivre : « L’argent sera utilisé à 200 % pour la grossesse et les enfants. Je n’ai jamais eu de famille, alors je veux pouvoir m’en occuper comme il faut, et qu’ils puissent vite venir me rejoindre en France », affirme-t-il.

■ Lien vers la cagnotte « La naissance des jumelles de Marina et Fabrice » sur la page Facebook « Fiabelec » — www.facebook.com/fiabelecsa­rl

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