Voix du Midi (Lauragais)

Les usines Terreal du Lauragais stoppent la production pour parler sécurité

Pendant toute une journée, les usines Terreal ont stoppé leur production pour organiser des ateliers sur la sécurité avec leurs salariés. Reportage à Castelnaud­ary.

- • Florian Moutafian

out un symbole pour cette société spécialisé­e dans la terre cuite. Pendant toute la journée du mercredi 24 avril 2024, pas une tuile n’est sortie des machines des usines du Pôle Tuile Sud de Terreal, composées des sites de Castelnaud­ary (100 salariés en comptant ceux du centre de recherche et de développem­ent), Labastide-d’Anjou (au Ségala, avec 140 salariés) et Saint-Martin-Lalande (60 salariés).

En fait, l’ensemble des sites de l’entreprise étaient à l’arrêt en France. La raison? L’organisati­on d’ateliers pour ses employés à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.

TUn symbole fort pour l’entreprise

Un événement annuel chez

Terreal (mais le premier du genre depuis le rachat de Terreal par le groupe wienerberg­er en mars 2024, voire encadré) qui coûte donc de l’argent à l’entreprise.

Olivier Butel, directeur des opérations pour Terreal-wienerberg­er France, confirme. Le symbole est d’autant plus impactant : « Nous sommes deux entreprise­s qui donnent de l’importance à la sécurité. On a voulu cette première journée commune autour de cette thématique qui est la première des priorités. La question n’est pas combien ça coûte. Pour nous, c’est un véritable investisse­ment… La sécurité doit passer avant tout le reste. »

Six accidents en 2023, un chiffre en baisse

En 2023, 38 accidents

Les salariés de Terreal ont assisté à des ateliers dédiés à la sécurité.

ont été recensés chez Terreal France. Six, dont cinq avec arrêts de travail, concernent les trois sites du Pôle Tuiles Sud : deux à Castelnaud­ary et quatre à Labastide-d’Anjou. Soit une baisse de 33 % par rapport à 2022.

Une bonne année, se félicite Olivier Butel. Même si c’est toujours trop, précise quant à lui Frédéric Auban, très récemment promu directeur de production tuiles-mécaniques pour Terreal-wienerberg­er : «Notre objectif est de baisser ce chiffre à deux accidents par an, mais l’idéal serait d’atteindre zéro

bien sûr», indique celui qui était encore, jusqu’au 18 avril, le directeur du Pôle Tuiles Sud.

La gravité des accidents est aussi à la baisse, se réjouissen­t les deux directeurs : « On est sur des accidents plutôt mineurs… Ce sont généraleme­nt des blessures aux mains, des douleurs aux bras, des chutes sans gravité…» L’accident typique? «On se baisse pour évacuer un produit. On se cogne ou on se fait mal au dos », répond Frédéric Auban. « Historique­ment, on avait bien plus grave », ajoute-t-il.

Dernier exemple en date :

un ouvrier s’était fait partiellem­ent écraser les deux mains dans une presse en 2020. «Il travaille toujours chez nous», précise l’ancien directeur du Pôle Tuiles Sud.

« Il faut rester humble »

2024 part sur les mêmes bases que 2023 au Pôle Tuiles Sud. Un accident a eu lieu sur le site de Labastide-d’Anjou en janvier. Un autre a été signalé à Saint-Martin-Lalande en avril.

« Certes, on est sur une améliorati­on, mais il faut rester humble et ne rien lâcher, revendique Frédéric Auban. On a des axes d’améliorati­on comme la juste perception des risques et le fait de mieux réfléchir avant d’agir. Il n’y a rien qui justifie de se presser. La sécurité est notre priorité absolue. »

Des ateliers pendant toute une journée

Pour mieux travailler sur ces différente­s thématique­s, plusieurs ateliers ont été organisés sur les bonnes pratiques à adopter, sur les trois sites du Pôles Tuiles Sud, mais également à Saint-Papoul et Lasbordes.

À Castelnaud­ary, un ostéopathe est venu sur place pour parler des bons gestes à adopter. Un animateur interne a sensibilis­é les employés aux gestes de premiers secours à l’aide de plusieurs mannequins.

Une intervenan­te extérieure a aussi proposé une animation ludique autour de la notion de risque.

Enfin, un atelier dédié aux neuroscien­ces a démontré que le cerveau peut parfois dysfonctio­nner. « On peut parfois prendre des risques sans s’en rendre compte », analyse Olivier Butel.

Une journée très bien reçue par les employés, assurent les deux directeurs. En espérant qu’elle donne des résultats.

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