La ligne C du métro va désenclaver le quartier
C’est un morceau du quartier Montaudran qui est complètement enclavé, vraiment mal fichu... Au bord du périphérique, une future station de métro de la ligne C doit tout changer.
’est l’un des quartiers les plus mal fichus de Toulouse sur le plan de l’urbanisme. Résultat d’opérations immobilières et urbaines successives sur les 30 dernières années, réalisées sans cohérence, la partie septentrionale du quartier Montaudran, celle coincée entre la voie ferrée Toulouse-Narbonne, l’échangeur du Palays et le périphérique sud, est un véritable objet urbain non identifié. On y trouve des entrepôts vieillissants, des résidences récentes construites sur le terrain laissé libre par la démolition de la mythique boîte de nuit L’Aposia, et des infrastructures encore plus récentes en bord de périphérique comme la résidence étudiante Kley, l’énorme bâtiment B 612, ou encore la Maison de la formation Jacqueline Auriol. Un melting-pot urbain peu structuré.
CUne station de métro pour tout changer
Cela doit changer dans les années à venir. Fin 2028, si le calendrier de Tisséo est suivi à la lettre, ce quartier enserré sera en effet traversé par la ligne C du métro, en aérien, via un immense viaduc dont les piles ont été construites ces derniers mois. Une station, baptisée Aerospace Campus, a été positionnée au coeur de cette zone enclavée, à quelques encablures du périphérique, juste en face du bâtiment B 612. Là où se trouvait la société Loxam, spécialisée dans l’outillage professionnel. Cette station qui doit être à la base d’une réorganisation du quartier. « Cette station, elle va redonner de la cohérence à ce quartier, estime Emilion Esnault, le maire de quartier. C’est une station stratégique dans l’aménagement du quartier. Elle desservira une zone ou travaillent 10 000 actifs ».
Une plaque tournante
Aerospace Campus sera au carrefour de grandes infrastructures aujourd’hui complètement morcelées, avec d’un côté d’Airbus Défense and Space, derrière le périphérique, et de l’autre coté ce vaste secteur d’activités et de recherche scientifique qui comprend le bâtiment B612, mais aussi l’Espace Clément Ader, la Maison de la Formation Jacqueline Auriol, la résidence Kley. Des infrastructures qui doivent être rejointes par la future tour Altiplano qui doit s’élever en bord de périphérique, et par les divers aménagements qui doivent voir le jour le long de la voie rapide dans le cadre du projet de nouveau quartier de Montaudran.
Le futur parvis de la station, qui sert actuellement à la base du chantier, va devoir être inséré à cet environnement déjà en restructuration, et dont la mutation va se poursuivre à une vitesse élevée. Ce parvis d’environ 11 000 m² deviendra donc, après 2028, une plaque tournante des transports au sud-est de Toulouse avec le passage du métro, une connexion directe avec la liaison multimodale du sud-est, cette voie de bus en site propre qui dessert le campus de Rangueil et desservira le quartier Malepère, où doivent venir loger entre 13 et 15 000 habitants d’ici 2035. Une voie de bus qui passe devant la future station.
La future station sera également desservie par des aménagements pour les cyclistes :
« Le métro va constituer un premier franchissement du périphérique, mais nous allons aussi réaliser un nouveau tunnel sous l’A61, assortie d’une passerelle sur l’Hers-Mort. Concrètement, juste à côté de la trémie existante qui est un passage compliqué en terme de partage de l’espace public,
La future station sera située non loin d’infrastructures récemment construites comme la résidence étudiante Kley. un second tunnel du même type, mais moins gros, va être creusé sous le périphérique. Long de 65 mètres pour environ 5,10 mètres de large, l’ouvrage prévu sera entièrement destiné aux vélos et aux piétons. Il sera prolongé par une passerelle de 55 mètres, avec flux piétons et vélos séparés, qui enjambera l’Hers-Mort, afin de rejoindre une autre piste cyclable. Un aménagement qui sera terminé en 2026, avant même la livraison de la station », détaille Emilion
Esnault. La ligne 11 du futur
Réseau Express Vélo 11 (REV 11) doit également passer par là. Tout comme la ligne Linéo 7 dont le tracé est en train de bouger.
À plus long terme, l’option d’un prolongement de Téléo vers cette station de métro est à l’étude depuis plusieurs années.
En mai 2023, pour les un an de Téléo, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, avait annoncé sa volonté de prolonger le téléphérique de part et d’autre de la ligne actuelle qui relie l’université Paul-Sabatier à l’Oncopole et passe par le CHU de Rangueil. Tisséo estime que le point de chute le plus efficace pour le téléphérique se trouverait à côté du bâtiment B 612 et de la vaste cité étudiante que l’on peut observer au bord du périphérique. Donc à quelques encablures de la future station de métro. Un projet qui pourrait se concrétiser à horizon 20352040. Et ferait un peu plus encore de ce quartier enclavé et mal fichu un nouveau pôle majeur de Toulouse.