Le mirage olympique ?
La capitale française sera au centre de toutes les attentions, une marche triomphale aux allures de numéro d’équilibriste particulièrement délicat.
Elle y est enfin. Maire de la ville qui accueille, à partir du 26 juillet, les Jeux Olympiques, qui reçoit le monde, “sa” ville épicentre du monde… Pendant 15 jours – 30 avec les Jeux paralympiques qui se tiendront entre fin août et début septembre –, la capitale française sera au centre de toutes les attentions. Anne Hidalgo pourra en être une protagoniste majeure, elle qui n’a eu de cesse de défendre la candidature de Paris – elle avait d’ailleurs refusé la tenue d’un référendum sur le sujet – et d’en faire ensuite la promotion et le service après-vente.
Mais est-ce que cela suffisant ? Estce que cela fera oublier le hashtag #SaccageParis et l’enfer de la circulation dans la capitale ? Est-ce que cela effacera la polémique de son séjour en Polynésie en novembre ? Estce que cela fera taire les critiques qui l’accusent de s’être repliée autour d’un cercle très restreint et de se montrer peu ouverte au dialogue, même au sein de sa majorité ? Estce que l’on pourra mettre sous silence, même pour un temps, les ambitions qui s’aiguisent en vue des municipales de 2026, alors que le bal des ambitieux a débuté chez ses rivaux (Rachida Dati, Clément Beaune) et que dans la majorité, son premier adjoint Emmanuel Grégoire s’y prépare déjà ? Est-ce que, surtout, cela lui permettra de regagner en popularité, elle qui reste la socialiste ayant eu le score le plus bas de l’histoire à la présidentielle (1,7 %) ?
Les JO ne sont pas un blanc-seing et les Parisiens comme les Français ne sont pas dupes, surtout au regard de la dépense financière que cela engendre. Par ailleurs, l’organisation s’annonce à haut risque en matière sécuritaire et sur les questions de logement, de mobilité, de salubrité…
Bref, l’accalmie attendue par Anne Hidalgo peut aussi se transformer en cauchemar. Et puis il y a une réalité, cinglante : les maires des villes hôtes ne restent pas vraiment dans les annales de l’histoire. Qui se souvient du maire de Tokyo (2021), de Rio (2016), de Pékin (2008), d’Athènes (2004) ? Seul le maire de Londres (2012), Boris Johnson, futur Premier ministre, avait imposé sa marque, même s’il flirtait parfois avec le pathétique et qu’il concentrait déjà nombre de critiques. Anne Hidalgo est prévenue : la marche triomphale a des allures de numéro d’équilibriste particulièrement délicat où il y a décidément autant à perdre qu’à gagner.
L’accalmie des JO attendue par Hidalgo peut se transformer en cauchemar.