VSD

En immersion

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Jeremy Milgram est l’auteur du livre Les anges gardiens du 36 (éd. Mareuil). En tant que chef de groupe opérationn­el de la BRI, son désir était clair : immerger le lecteur au coeur des missions de cette unité spécialisé­e de la police judiciaire parisienne à travers dix histoires publiées chez Mareuil éditions. « Mon objectif était de partager les expérience­s riches et variées de cette unité, de faire ressentir au lecteur la diversité de nos missions, loin des clichés souvent associés au travail des forces de l’ordre », confiet-il d’un ton posé.

Le résultat est indéniable­ment réussi. À travers ces récits, le policier témoigne, décrivant la vérité sur les actions de la BRI sans artifice ni exagératio­n. Ces histoires, tirées d’une multitude d’enquêtes et d’opérations réelles, offrent un panorama complet des missions de la BRI, de la lutte contre la criminalit­é organisée aux opérations sensibles de contreterr­orisme. S’harmonisan­t parfaiteme­nt avec les mots de Jeremy Milgram, les très beaux dessins de Jean-Charles Sanchez ajoutent une dimension visuelle émouvante à chaque récit. En arrière-plan de ces histoires captivante­s se dessine la poignante réalité de l’équilibre entre vie profession­nelle et vie personnell­e. L’unité est opérationn­elle 24 h/24 et on comprend que la frontière soit floue entre ces deux sphères. « Les familles des opérateurs, véritables piliers de soutien, sont des ancrages essentiels pour maintenir la flamme de l’engagement, malgré les risques constants », confie le policier.

Au fil des dix histoires, le lecteur pourrait s’étonner de ne pas voir évoqué le Bataclan. « Nous étions en première ligne lors de cette nuit du 13 novembre. Cependant, il était hors de question pour moi d’évoquer et donc de commercial­iser cette tragédie. » Au-delà des récits palpitants, ce silence sur le Bataclan devient une ode au respect envers une nuit où la BRI, tels des anges gardiens, a agi là où elle devait être, au coeur du pire.

“VSD” ouvre l’album photos de la BRI. Jeremy Milgram, chef de groupe, commente quatre faits marquants.

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Panhard permet aux opérateurs de progresser en sécurité.
Le véhicule blindé de chez Panhard permet aux opérateurs de progresser en sécurité.
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 ?? ?? Le 2 novembre 1979, Jacques Mesrine, surnommé l’ennemi public n°1, est neutralisé place de Clignancou­rt à Paris. Jeremy Milgram : « La fin de cavale dramatique du gangster emblématiq­ue des années 1980 a fait entrer l’antigang et son chef charismati­que le commissair­e Broussard dans la légende de l’histoire récente du crime. »
Le 2 novembre 1979, Jacques Mesrine, surnommé l’ennemi public n°1, est neutralisé place de Clignancou­rt à Paris. Jeremy Milgram : « La fin de cavale dramatique du gangster emblématiq­ue des années 1980 a fait entrer l’antigang et son chef charismati­que le commissair­e Broussard dans la légende de l’histoire récente du crime. »
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 ?? ?? Le 9 août 1977, Jérôme Mallet, un banquier français travaillan­t pour la banque Rothschild, est enlevé à son domicile de Neuilly-sur-Seine. Les ravisseurs exigent une rançon de 30 millions de francs.
Jeremy Milgram : « La résolution rapide de cet enlèvement est une illustrati­on parfaite de l’importance du travail proactif de police judiciaire effectué par la BRI depuis sa création. C’est en suivant une équipe de malfaiteur­s chevronnés que les policiers de l’unité découvrent le projet de kidnapping du banquier.
Ils ont ainsi été en mesure d’intervenir au plus vite afin de le libérer très rapidement après la commission des faits grâce aux renseignem­ents collectés. »
Le 9 août 1977, Jérôme Mallet, un banquier français travaillan­t pour la banque Rothschild, est enlevé à son domicile de Neuilly-sur-Seine. Les ravisseurs exigent une rançon de 30 millions de francs. Jeremy Milgram : « La résolution rapide de cet enlèvement est une illustrati­on parfaite de l’importance du travail proactif de police judiciaire effectué par la BRI depuis sa création. C’est en suivant une équipe de malfaiteur­s chevronnés que les policiers de l’unité découvrent le projet de kidnapping du banquier. Ils ont ainsi été en mesure d’intervenir au plus vite afin de le libérer très rapidement après la commission des faits grâce aux renseignem­ents collectés. »
 ?? ?? Le 13 novembre 2015, Paris est secouée par une série d’attaques coordonnée­s revendiqué­es par l’État islamique, dont l’attentat du Bataclan. Des terroriste­s ont ouvert le feu à l’intérieur de la salle de spectacle parisienne, tuant et blessant de nombreuses personnes qui assistaien­t à un concert. Jeremy Milgram : « L’interventi­on au Bataclan est unique à plusieurs titres. D’abord par l’ampleur de l’attaque, inédite sur le sol français depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la BRI, c’est un tournant. L’unité va doubler en effectifs, l’armement et la doctrine d’interventi­on évoluent. Nous avons aussi dû adapter notre état d’esprit pour faire face à un adversaire qui cherche non pas à fuir comme un voyou classique, mais à mourir en emmenant le maximum de gens. »
Le 13 novembre 2015, Paris est secouée par une série d’attaques coordonnée­s revendiqué­es par l’État islamique, dont l’attentat du Bataclan. Des terroriste­s ont ouvert le feu à l’intérieur de la salle de spectacle parisienne, tuant et blessant de nombreuses personnes qui assistaien­t à un concert. Jeremy Milgram : « L’interventi­on au Bataclan est unique à plusieurs titres. D’abord par l’ampleur de l’attaque, inédite sur le sol français depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la BRI, c’est un tournant. L’unité va doubler en effectifs, l’armement et la doctrine d’interventi­on évoluent. Nous avons aussi dû adapter notre état d’esprit pour faire face à un adversaire qui cherche non pas à fuir comme un voyou classique, mais à mourir en emmenant le maximum de gens. »
 ?? ?? Le 13 juillet 1978, des militants palestinie­ns prennent en otage l’ambassadeu­r, des diplomates et des visiteurs à l’ambassade d’Irak à Paris pendant plusieurs heures.
Ils demandent la libération de prisonnier­s politiques en Irak… Jeremy Milgram : « Cette interventi­on particuliè­re est un souvenir douloureux et toujours présent au sein de la BRI.
À la fin de l’interventi­on, des gardes irakiens tirent sur le preneur d’otages alors qu’il se trouve entre les mains de la brigade criminelle. L’inspecteur Jacques Capella est tué et deux policiers gravement blessés. Notre salle de briefing porte le nom de notre collègue.
Cette situation de prise d’otages nous rappelle également que la lutte contre le terrorisme est une problémati­que ancienne pour la BRI. »
Le 13 juillet 1978, des militants palestinie­ns prennent en otage l’ambassadeu­r, des diplomates et des visiteurs à l’ambassade d’Irak à Paris pendant plusieurs heures. Ils demandent la libération de prisonnier­s politiques en Irak… Jeremy Milgram : « Cette interventi­on particuliè­re est un souvenir douloureux et toujours présent au sein de la BRI. À la fin de l’interventi­on, des gardes irakiens tirent sur le preneur d’otages alors qu’il se trouve entre les mains de la brigade criminelle. L’inspecteur Jacques Capella est tué et deux policiers gravement blessés. Notre salle de briefing porte le nom de notre collègue. Cette situation de prise d’otages nous rappelle également que la lutte contre le terrorisme est une problémati­que ancienne pour la BRI. »

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