VTT Magazine

Le roi du green !

Dans l’univers vert du VTT cross-country, BMC occupe une place de choix avec sa gamme Fourstroke. Cette déclinaiso­n LT en 120 mm nous a bluffés sur les parcours les plus exigeants du sud de la France…

- ■ Par Laurent Reviron

Ce n’est pas un vélo bon marché mais, dans sa version en 100 mm ,le Fourstroke reste un modèle qui ne laisse personne indifféren­t. BMC fait partie des marques qui ont ouvert la voie en matière de géométrie moderne en cross-country. En effet, depuis quelques années, un VTT qui pédale n’est plus systématiq­uement un vélo délicat à emmener en descente et dans le technique. Et dans cette logique, le BMC Fourstroke fait office de référence. On n’imaginait donc bien ne pas être déçu par les capacités à garantir du plaisir et de l’efficacité dans les descentes de cette version LT en 120 mm. En revanche, on était curieux de voir ce que cette évolution allait engendrer au niveau des performanc­es au pédalage. La finition One qui représente l’option la plus haut de gamme chez BMC est proposée dans une configurat­ion un peu moins haut gamme en termes d’équipement que le modèle One en 100 mm qui dispose d’un dérailleur AXS et d’éléments de suspension Fox Factory Kashima. Sur le grand frère, on retrouve évidemment tout de même un équipement qui tient la route avec entre autres une transmissi­on Sram XX1 Eagle, une fourche Fox Float 34 SC Factory et un amortisseu­r Fox Float DPS Performanc­e Elite. C’est donc devenu une marque de fabrique. BMC propose depuis quelques années des angles de direction particuliè­rement ouverts sur ses vélos de cross-country et, avec 66,5°, ce

Fourstroke LT et ses 120 mm de débattemen­t franchisse­nt un nouveau cap. Mais malgré ce positionne­ment plutôt original, il ne faut pas longtemps pour se sentir chez soi sur ce vélo. Le guidon de 760 mm de large, qui a d’ailleurs pris un centimètre par rapport au modèle en 750 mm que l’on retrouvait en 2020, permet d’être merveilleu­sement installé pour piloter. On ressent rapidement le côté « rivé » au sol de ce vélo. Et malgré les nombreux éléments en carbone, ce Fourstroke se veut confortabl­e. La commande de blocage des suspension­s 3 positions au guidon procure un comporteme­nt de l’amortisseu­r parfaiteme­nt adapté aux circonstan­ces. Tout ouvert, les 120 millimètre­s permettent d’être parfaiteme­nt en confiance dans les portions les plus engagées et, tout bloqué, l’élément ne bouge absolument plus et la rigidité et le rendement sur sol lisse sont optimisés. Le mode intermédia­ire permet lui d’avoir un amortisseu­r figé, mais pas bloqué et d’obtenir un maximum de traction pour grimper les sections les plus raides lorsque l’adhérence est limitée.

Rigidité de velours

Une fois les suspension­s verrouillé­es, on se retrouve donc dans une position idéale pour appuyer sur les pédales et, tant pour les longues ascensions que les sections à plat et les relances virulentes, on prend

énormément de plaisir au pédalage sur ce BMC. Il est assez surprenant de constater que même avec les éléments figés, l’ensemble reste assez confortabl­e. Tout en garantissa­nt un maximum de rigidité à chaque coup de pédale, le cadre travaille et permet de préserver un peu de tolérance pour les différente­s aspérités du sol. Loin des traditionn­elles barres à mine que l’on retrouve parfois avec les XC de cette gamme quand un maximum d’éléments sont en carbone, ce BMC offre un compromis idéal. Pour un vélo de XC son comporteme­nt se révèle en fait assez surprenant. Malgré ses 120 mm, l’ensemble offre un rendement inattendu. Les nombreuses sections raides à la montée de notre terrain de jeu du côté de Roquebrune, dans le sud de la France, sur les traces du Roc d’azur, nous ont également permis de vérifier ses excellente­s capacités en franchisse­ment. Sur la route, on peut se caler facilement à bon un rythme ascensionn­el tout en s’économisan­t. Dans les sections les plus raides truffées de cailloux roulants, il ne faut pas hésiter à enclencher le mode intermédia­ire à l’amortisseu­r. Tout bloqué, la roue arrière a logiquemen­t tendance à sautiller quand on pousse fort sur les pédales. D’autant plus que, pour éviter les crevaisons sur ce sol agressif du Sud, l’on avait gonflé un peu plus qu’à l’habitude à 1,6 bar. Avec un poil moins d’air et les suspension­s actives, le problème a disparu. Le plateau de 34 que l’on apprécie dans une utilisatio­n XC classique n’est pas la meilleure option pour grimper les pentes les plus inclinées, où l’on s’économiser­ait davantage avec un 32.

Malgré des caractéris­tiques qui pourraient orienter davantage ce vélo vers une pratique « trail », on retrouve donc bel et bien un comporteme­nt de « pur » cross-country » en termes de pédalage. On ne ressent d’ailleurs pas une différence radicale avec le 100 mm à ce niveau. Le poids légèrement supérieur et l’angle de direction plus important engendrent inévitable­ment une petite différence, mais pas au point d’en conclure basiquemen­t que le 120 mm est inférieur au 100 mm dans cet exercice. Seuls les utilisateu­rs les plus pointus dans le cadre d’une pratique de très haut niveau palperont cette différence infime.

Entre 100 et 120

Et puis, la preuve qu’il ne faut plus avoir peur de rouler avec du débattemen­t en XC et que l’on peut aller chercher la performanc­e au plus haut niveau avec des options très différente­s, dans le team officiel BMC Absolute Absalon, on retrouve un maximum d’éclectisme en

Ne plus avoir peur de rouler avec du débattemen­t en XC.”

termes de suspension­s. Pauline FerrandPré­vot a opté pour 100 mm à l’avant comme à l’arrière avec une fourche de 32 mm de diamètre, mais l’équipe des garçons composée de Titouan Carod, Filippo Colombo et Mathis Azzaro ont eux opté pour 109 mm de débattemen­t à l’amortisseu­r et une fourche de 35 mm de diamètre. En revanche, si les deux Français utilisent 110 mm de débattemen­t devant, le Suisse a carrément craqué pour une fourche en 120 mm. Une fois au point, les éléments qui offrent un débattemen­t plus important ne vont donc pas forcément à l’encontre de la capacité à pédaler, en revanche, quand il s’agit de piloter, ils permettent de prendre un avantage évident. C’est ce qui pousse les pilotes pro, qui se retrouvent confrontés à des parcours techniquem­ent de plus en plus exigeants, à aller dans cette direction. Pour un pratiquant amateur, cela permet aussi de disposer d’un vélo bien plus polyvalent. Pédaleur performant et agréable, le Fourstroke s’exprime donc surtout dans les parties qui font la part belle au pilotage. Après une boucle de prise en main plutôt roulante, on a confronté ce BMC de XC à gros débattemen­t à un terrain de jeu allmountai­n limite enduro. On s’attendait à une bonne capacité d’encaisseme­nt et nous n’avons pas été déçus. Le confort garanti par cette option se révèle un autre atout, que l’on a d’ailleurs particuliè­rement apprécié sur les terrains les plus exigeants du sud de la France. Son angle de direction à 66,5° représente évidemment un atout pour la pente. On apprécie également sa tige de selle télescopiq­ue, dont le débattemen­t de 80 mm permet de gagner énormément en sérénité. Le système BMC ne permet pas de proposer de positions intermédia­ires. La selle est tout en haut ou tout en bas, mais à l’usage, ça ne pose pas de réel souci. Rapide, instinctiv­e et légère, cette tige de selle colle au contraire parfaiteme­nt aux contrainte­s d’une utilisatio­n XC. Ce petit vélo ne craint donc pas la pente ni le cassant. La fourche en 34 qui ne plonge pas contribue largement à mettre en confiance. Cette dernière lit parfaiteme­nt le sol et permet une parfaite accroche sur tout type de terrain.

Trail version super light

Les nouvelles jantes Mavic Crossmax en carbone XLR, destinées à une pratique tirant plus sur le trail que le XC, donnent entière satisfacti­on sur ce BMC. Elles répondent parfaiteme­nt aux coups de pédale, permettent de retranscri­re efficaceme­nt l’énergie au sol autant qu’elles encaissent les cassures à haute vitesse. Les Maxxis Rekon en 2.4 qui ont remplacé les Vittoria Barzo 2.25 du modèle en 100 mm se montrent également tout à fait en accord avec la philosophi­e de cette version LT. En descente, on se retrouve en fait comme au guidon d’un vélo de trail, mais avec un poids réduit. Évidemment, il convient de soigner ses traces parce qu’il pardonnera moins les imperfecti­ons de trajectoir­es qu’un vrai vélo de montagne. Mais même dans les situations les plus complexes, jamais vous n’aurez l’impression que le vélo est réellement dépassé. Il encaisse les chocs, les cassures les plus raides, les sections de pierres… Tant que ça va tout droit, il ne craint pas grand-chose. En revanche, quand les espaces se réduisent et qu’il faut se faufiler dans des épingles à la montée comme à la descente, ce Fourstroke exige un peu plus d’effort. Rien de rédhibitoi­re et, avec un peu d’habitude, on arrive tout à fait à compenser, mais il est clair que ce vélo n’est pas le plus maniable de sa catégorie. Et puis, si toutes ces aptitudes à la descente invitent régulièrem­ent à dépasser le programme du vélo, les freins que l’on sollicite alors un peu trop peuvent également atteindre leurs limites en termes de puissance et de constance dans les performanc­es. Mais ces deux petits points négatifs ne représente­nt rien en regard du plaisir que vous apportera ce vélo sur un maximum de terrains de jeu et dans une multitude d’utilisatio­ns.

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 ??  ?? Sur le plat comme en montée, on prend énormément de plaisir à pédaler sur ce BMC Fourstroke.
Sur le plat comme en montée, on prend énormément de plaisir à pédaler sur ce BMC Fourstroke.
 ??  ?? Cette version de Fourstroke LT se décline en deux versions, ce One à 7 999 € et le Two à 5 999 €
Cette version de Fourstroke LT se décline en deux versions, ce One à 7 999 € et le Two à 5 999 €
 ??  ?? Cette potence BMC MSM01 de 70 mm permet une bonne précision du train avant.
Cette potence BMC MSM01 de 70 mm permet une bonne précision du train avant.
 ??  ?? Ce tube que l’on ne retrouve que du côté gauche contribue à rigidifier le Fourstroke dans sa partie arrière.
Ce tube que l’on ne retrouve que du côté gauche contribue à rigidifier le Fourstroke dans sa partie arrière.
 ??  ?? Ces nouvelles Mavic Crossmax XLR en carbone en 30 mm offrent un compromis idéal sur ce BMC.
Ces nouvelles Mavic Crossmax XLR en carbone en 30 mm offrent un compromis idéal sur ce BMC.
 ??  ?? La tige de selle télescopiq­ue BMC, discrète, légère et rapide, est l’un des points forts de ce vélo.
La tige de selle télescopiq­ue BMC, discrète, légère et rapide, est l’un des points forts de ce vélo.
 ??  ?? Cette commande 3 positions permet au guidon d’agir simultaném­ent sur la fourche et l’amortisseu­r.
Cette commande 3 positions permet au guidon d’agir simultaném­ent sur la fourche et l’amortisseu­r.
 ??  ?? C’est surtout par sa capacité à rendre le XC amusant que ce BMC se démarque.
C’est surtout par sa capacité à rendre le XC amusant que ce BMC se démarque.
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 ??  ?? L’ensemble est sobre, mais la finition et l’harmonie des tons apportent une classe folle à ce vélo.
L’ensemble est sobre, mais la finition et l’harmonie des tons apportent une classe folle à ce vélo.

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