SUNN SHAMANN XC FINEST
Malgré un tarif un peu moins élevé que la moyenne de ce match, le Sunn Shamann XC Finest propose un package de qualité avec, par exemple, un cadre et un guidon en carbone. L’ensemble se révèle assez imposant. À son guidon, on a l’impression d’être sur un modèle d’une taille supérieure. D’ailleurs, dans cette gamme, le modèle XL n’existe pas et les préconisations du constructeur conseillent cette taille de cadre L pour des gabarits entre 1,80 m et 1, 85 m. Pour 1,83 m, une taille M (conseillée de 1,70 m à 1,85 m) aurait sans doute permis d’avoir un vélo plus joueur. On se retrouve du coup dans une position de pédalage assez allongée qui permet d’être plutôt à l’aise pour évoluer dans les longues parties roulantes, en montée comme sur le plat. L’impression d’avoir un vélo qui lit parfaitement le terrain procure une certaine sécurité. En revanche, cette caractéristique ne fait pas de ce vélo une balle super réactive au coup de pédale. Le rendement global du Sunn se révèle un poil en retrait par rapport aux meilleurs de ce match. Mais il reste le roi des sections droites et cassantes. À son guidon, on peut se lâcher sur les grandes pistes rapides et piégeuses. On peut s’engager dans les pierriers les plus corsés sans que le vélo ne bronche. Bref, quand ça va vite, on est particulièrement content d’être à son guidon. Les suspensions lisent à merveille les moindres aspérités du terrain, en assurant le grip et la sécurité. Les éléments Rockshox savent également se durcir suffisamment pour encaisser les cassures. Dans la pente, la fourche ne plonge pas trop et, si l’on regrette évidemment dans ces situations l’absence de tige de selle télescopique, on n’est finalement pas si mal pour affronter les dénivelés importants à la descente. Le point faible de ce Shamann, surtout dans cette grande taille, reste incontestablement sa capacité à évoluer dans le sinueux. Le Sunn n’est vraiment pas le plus à l’aise quand il s’agit s’enchaîner les virages serrés entre les arbres. On a du mal à se faufiler tant à cause de cette maniabilité qui n’est pas extraordinaire que du gabarit du vélo parfois difficile à placer. Une manette 2 positions au guidon permet d’agir sur les suspensions. Le concept est plus instinctif que sur le KTM puisque les éléments sont libérés dans la position initiale et qu’il faut pousser pour bloquer. On a d’ailleurs tendance à neutraliser l’amortisseur dès lors qu’il faut pédaler pour éviter à l’arrière de pomper. Un choix qui peut parfois aller à l’encontre de la traction et du confort. Sunn sort du lot au rayon freinage avec des éléments Formula Cura. Ces derniers offrent des performances dans la bonne moyenne avec une bonne progressivité et des leviers agréablement dessinés. On regrette en revanche, un certain manque de mordant. Pour un freinage appuyé, il faut agir assez fort sur le levier.