TREK SUPERCALIBER 9.7
Avec le Supercaliber, la frontière entre le semi-rigide et le tout-suspendu peut paraître floue. Mais lorsqu’on ajuste notre lunette d’étude sur les sensations et le comportement du vélo, le Trek rivalise largement avec les autres modèles de ce match. Il bénéficie de choix mûrement réfléchis pour amener un satisfaisant niveau de performance sans faire grimper l’addition. Pour seulement 3 999 €, vous retrouverez de vigoureuses jantes carbone Bontrager qui participent clairement au comportement dynamique et efficace de la machine. En contrepartie, la transmission est assurée par du Sram NX Eagle, qui certes n’est pas des plus éblouissants mais fait ce qu’on lui demande sans rechigner, tandis que les freins Shimano MT500 n’ont pas à rougir et tiennent bon, même après plusieurs minutes de descente. La qualité globale de cette monture joue aussi pour beaucoup. L’ensemble est cossu et bien assemblé et cela n’est pas seulement esthétique mais se ressent aussi au pédalage. Mais ce qui fait vraiment l’âme de ce vélo est la technologie Isostrut. L’amortisseur Fox DPS Performance dispose d’une position bloquée mais la cinématique si particulière du Trek ne l’oblige pas. En action, sur les manivelles, le dynamisme est vraiment très agréable, sans pompage ni perte d’énergie dans le cadre. Ultra-efficace, on ressent vraiment du soutien sous nos appuis. Loin d’être passif, au contraire nous trouvons du répondant qui procure des sensations de rendement et vigueur à chaque instant. Nul doute que l’absence des biellettes reportée sur le travail des haubans carbone confère un caractère unique à ce vélo. Tel un arc, le triangle arrière fléchit, se tend et emmagasine l’énergie pour la restituer, mais avec maîtrise, faisant presque preuve d’intelligence. Comme si cette sorte de souplesse travaillait en synergie avec la compression, puis le relâchement de l’amortisseur. Et ce qui vaut pour la montée et le pédalage de manière générale, s’applique pour les descentes et les parties techniques. On retrouve cette maîtrise et cette aisance en toutes circonstances, au service de la vitesse. Si certains vélos demandent un certain niveau d’engagement du pilote pour en tirer profit, le Trek est accessible et se met aisément en ordre de marche. Facile à faire virer, on a surtout apprécié la manière dont les 60 mm de débattement arrière sont exploités. On pourrait se dire qu’il part avec 40 mm de moins que ses concurrents, mais ce n’est pas toujours la taille qui compte ! Faisant preuve d’une surprenante sensibilité sur l’ensemble de sa course, l’américain de ce comparatif sait se montrer ferme et puissant sur les gros impacts ou les compressions. On a donc toujours suffisamment de maîtrise pour préserver de la précision dans les trajectoires et de l’aisance pour relancer et attaquer.