La chronique de Pauline
La chronique de Pauline Ferrand-prévot
Hello à tous ! J’espère que vous allez bien et que vous tenez le coup dans cette période compliquée. De mon côté, ce troisième confinement ne change pas grand-chose car, comme pour les précédents, nous bénéficions de dérogations d’athlètes de haut niveau qui nous permettent d’aller au-delà des limites kilométriques imposées et de voyager pour les courses. À présent, je suis rentrée à fond dans ma routine d’entraînement. Ça peut sembler bizarre, mais j’adore ces journées très calibrées. Je me lève et je fais mon petit rituel bien-être : une tasse d’eau chaude avec un filet de citron, dix minutes d’étirements, puis je petit-déjeune. Je fais quelques trucs dans la maison et je pars m’entraîner à vélo pour 3 ou 4 heures, une fois que la froideur du matin a un peu disparu. Ensuite, je rentre, je mange, j’essaie de me poser une demi-heure et, l’après-midi, c’est soit muscu, soit gainage. Une à deux fois par semaine, c’est kiné, et voilà. Quelques courses de produits frais, car j’essaie de cuisiner des choses qui me donnent la pêche. Je veille à ce que je mange, donc si c’est pour avaler des légumes à l’eau et du riz blanc, non merci ! Mais j’aime bien ce petit challenge de cuisiner sain et bon en même temps, je me prends au jeu. Cette routine me permet de me stabiliser : le matin, je sais où je vais, ce que j’ai à faire et je m’y consacre totalement. En fait, je ne sais pas s’il faut que ça m’inquiète pour plus tard, mais j’adore vraiment ça !
Côté compétition, l’annulation de la coupe de France à Guéret a été un peu pénible car je m’y voyais vraiment déjà ! J’avais un bon bloc de travail prévu là-bas.
En fait, ce qui est pénible, c’est de ne pas pouvoir s’appuyer sur des certitudes d’organisation. Heureusement, Ju ( Julien Absalon, team-manager Bmc-absolute Absalon et compagnon de Pauline, NDR) avait prévu pour nous des plans B. Il a donc tout changé au dernier moment, nous a proposé d’aller à Nalles, en Italie, et a tout réservé. C’est vraiment une chance d’avoir cette flexibilité et cet engagement au sein d’un team. Pour en avoir connu plusieurs, je sais que je ne le trouverais pas ailleurs. Ju nous laisse le choix et respecte les décisions de chacun. La saison mondiale s’avance doucement. Si je suis pressée d’y être ? Oui et non. Non, parce qu’il me reste un mois, donc je suis encore dans ma préparation, pas encore à 100 % même si j’ai bien progressé. Donc je suis contente d’avoir encore ce mois devant moi avant les premières coupes du monde. Mais dans un mois, c’est sûr que je serai heureuse d’arriver sur les courses en étant pleinement moi-même, avec les moyens de me défendre. Sur les premières courses, ça n’était pas le cas, et là, je n’ai pas encore retrouvé ma forme des mondiaux de l’année dernière. Je sais que ça va arriver, mais pas tout de suite, il faut que je patiente. J’ai déjà vécu les mêmes choses les deux années précédentes, donc j’ai des repères. Parfois, je joue un peu à me faire peur : je demande à Julien s’il croit que je suis au niveau, que ça va aller. Ça me redonne un petit coup de fouet ! Et c’est aussi ce qui me pousse à aller à l’entraînement encore plus fort, pour lever le doute, chercher à me rassurer, sans y parvenir complètement, mais un peu quand même ! D’ailleurs, je travaille des choses différentes en ce moment à l’entraînement. Au début de l’année, je faisais vraiment des intensités ; là, c’est surtout du travail court, vraiment dur, très explosif. Et je sais que quand j’arrive à ce bloc, je ne suis plus très loin du jour J...
Parfois, je joue un peu à me faire peur : je demande à Julien s’il croit que je suis au niveau, que ça va aller.”