VTT Magazine

Le Youtubeur le plus rapide de l’est

- ■ Par Laurent Reviron - Photos : Romain Laurent

Ce sont finalement plus ses vidéos sur Youtube que son palmarès qui nous ont donné envie d’aller à la rencontre de Levy Batista. Deux jours avec lui nous ont permis de constater qu’en plus d’être brillant dans la vie, ce petit gars des Vosges avait également un sacré talent sur le vélo.

Le contraste entre sa petite mine qui semble indiquer qu’il passe pas mal de temps enfermé devant son ordinateur et son coup de guidon une fois installé sur son Rocky Mountain est assez saisissant. De toute évidence, Levy Batista est quelqu’un de particuliè­rement brillant. Ça se sent à travers les vidéos qu’il publie régulièrem­ent sur Youtube, où il a pris l’habitude de démocratis­er les notions les plus techniques et les plus compliquée­s de l’univers du VTT (cf. www.levybatist­a.com). Ça se voit quand il prend les commandes d’un engin à deux roues, et ça se vérifie quand il commence à détailler son parcours scolaire : « J’ai redoublé ma troisième, parce que je ne fichais rien. J’ai enchaîné avec un bac S. Au départ, j’étais un élève très moyen et je m’orientais vers des études courtes. Je suis allé en IUT pour faire un DUT en génie électrique informatiq­ue, et c’est là que j’ai vraiment découvert les maths appliquées et que j’ai commencé à m’amuser avec ça. Après ces deux ans, j’ai eu l’impression d’avoir touché du doigt tout un tas de choses intéressan­tes sans être allé au bout. J’avais l’impression de ne rien savoir faire et, surtout, je ne me voyais pas aller travailler avec ça. Une passerelle permettait d’aller en licence et de faire un Master et, là, je me suis vraiment passionné pour le traitement du signal ( une applicatio­n des mathématiq­ues, ndr), au point que je suis allé jusqu’au doctorat. » Un parcours assez atypique, surtout quand on sait qu’il menait en parallèle une carrière de pilote de motocross à haut niveau. Que ce soit à l’école ou derrière une grille de départ, c’est son éternelle envie de progresser et aussi un esprit de compétitio­n particuliè­rement aiguisé qui le font avancer : « Plus j’ai évolué dans les études, plus les choses m’ont plu et plus je les ai travaillée­s. Et puis, lors de mon année de Master, je me suis rendu compte qu’à l’université, il y avait un certain nombre d’inégalités. Qu’il y avait des gens qui étaient moyens parce qu’ils étaient obligés d’aller livrer des pizzas le soir, et ne pouvaient donc pas bosser leurs cours normalemen­t. De l’autre côté, il y avait le premier de la promo qui n’avait que ça à faire et qui se la pétait un peu. C’est cette envie de le broyer qui m’a motivé à devenir major de ma promotion. » Levy n’avait pas de livraison à faire le soir, mais sa carrière à moto, très prenante, ne lui laissait pas non plus l’opportunit­é de se consacrer à 100 % à ses études : « J’ai bossé encore plus à l’école, tout en continuant à m’entraîner. En revanche, en dehors de ça, je ne faisais rien. Je n’ai par exemple jamais fait de soirée étudiants. »

Calcul de mathématic­ien

C’est au guidon de nos Rocky Mountain, lors des longues et belles liaisons qui nous permettent d’accéder à des runs magnifique­s du massif vosgien de Saint-dié, que Levy continue à raconter son parcours passionnan­t : « J’ai commencé le motocross à trois ans, et les courses à six. D’abord sur les petites épreuves régionales, puis on s’est laissé prendre au jeu avec mon père qui avait fait un peu de moto quand il était jeune, et on a fini sur des courses du championna­t du monde MX3. » Levy a été champion de France National de MX à vingt-trois ans, avant d’arrêter la moto l’année suivante :

Mon plaisir, je le prends dans la progressio­n, dans l’améliorati­on et avec un objectif en tête.”

« J’aurais peut-être pu essayer d’avoir un petit salaire pour vivre de ma passion, mais je ne me voyais pas passer pro à vingtquatr­e ans, et surtout je voulais continuer mes études. J’étais arrivé à un stade où il était difficile de progresser encore sans s’entraîner la semaine sachant que j’étais en cours. » C’est comme ça que Levy découvre le VTT à vingt-cinq ans : « Mon plaisir, je le prends dans la progressio­n, dans l’améliorati­on et avec un objectif en tête. Enchaîner simplement les tours sur un circuit ne me suffit pas. Aujourd’hui encore, quand je roule à moto, je n’ai qu’une envie, c’est de refaire des chronos. » Levy ne fait pas les choses sur un coup de tête. Tout est mûrement réfléchi et calculé : « Avant de passer à une autre activité, j’ai identifié tous les problèmes que j’avais rencontrés à moto.

L’enduro vélo s’est vite imposé. Les contrainte­s logistique­s sont moindres, et surtout, en habitant à deux pas des Vosges, je dispose d’un terrain d’entraîneme­nt de choix. » La première descente permet en effet de constater que cette option était plutôt judicieuse. Il y a des traces partout dans cette forêt, et Levy connaît les moindres recoins de ce magnifique terrain de jeu. Pour en profiter pleinement, il préfère enchaîner les descentes à bloc d’un trait plutôt que de s’arrêter toutes les cinq minutes. Il tente bien d’adapter un peu son rythme pour me permettre de le suivre, mais le naturel revient assez vite et il me distance inlassable­ment. En cette fin d’hiver, il a envie de dévorer ces pistes qui offrent des conditions parfaites. La deuxième liaison, en montée légère, nous donne l’occasion de reprendre notre conversati­on : « Avant, je ne faisais absolument pas de vélo. Juste un peu de BMX Street pour m’amuser. J’ai essayé l’enduro avec un pote une fois que

Pour ce qui est du sponsoring, j’ai aujourd’hui à vélo plus que ce que j’avais à moto.”

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 ??  ?? Le terrain de jeu de Levy Batista est parfait pour s’entraîner. Les liaisons sont douces et ludiques et les runs en descente sélectifs et praticable­s par tous les temps.
Le terrain de jeu de Levy Batista est parfait pour s’entraîner. Les liaisons sont douces et ludiques et les runs en descente sélectifs et praticable­s par tous les temps.
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de près à la technique. Batista s’est intéressé au plus vite, Levy passions. Pour progresser l’une de ses est depuis devenu Un domaine qui
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 ??  ?? « Doué », c’est le qualificat­if qui colle à la peau de Levy Batista qui enchaîne les activités avec une facilité déroutante.
« Doué », c’est le qualificat­if qui colle à la peau de Levy Batista qui enchaîne les activités avec une facilité déroutante.
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