VTT Magazine

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Le développem­ent du VTTAE

« Il y a finalement encore pas mal de domaines où ça coince un peu. Moi, je trouve évidemment ça bien. Le gros point positif, c’est que ça compresse le temps passé à la montée. Et même si tu dois t’infuser des liaisons pas intéressan­tes, elles seront moins longues. C’est de toute façon pour tout le monde bien plus intéressan­t d’acheter un vélo électrique et de s’en servir plutôt que d’acheter un vélo normal et qu’il reste dans le garage. Pour ce qui est de la compétitio­n, le schéma se cherche encore. Mais pour le moment, ce que l’on nous propose sur les E-EWS avec des petites spéciales en montée reste ce qu’il y a de plus cohérent. L’e-bike, c’est un truc en plus, et la catégorie phare restera toujours le musculaire. Enfin, pour ce qui est des paramètres environnem­entaux, je ne les maîtrise pas, donc je n’ai pas forcément envie de les aborder. »

Le Covid

« J’aurais très bien pu travailler sur les données du Covid, mais on n’a pas eu de projet dans ce domaine pour l’instant. Dommage, ça aurait pu très sympa. Pour le reste, c’est très difficile d’avoir un avis tranché. La politique, c’est un château de cartes, et il faut faire en sorte que tout reste en équilibre. Et ce n’est pas facile. Il ne faut pas que les hôpitaux soient surchargés, mais il ne faut pas non plus que l’économie s’effondre face aux autres concurrent­s. Je n’aimerais vraiment pas être dirigeant en ce moment. C’est difficile de savoir qu’elle serait aujourd’hui la vraie solution. On l’aura peut-être dans les livres d’histoire d’ici vingt ans. »

La DH

« Sur le papier, c’était une discipline qui aurait pu me convenir. J’adore les sauts et c’est vrai que ça me manque un peu en enduro. J’adore regarder la DH à la télé. En revanche, je préfère me taper mes liaisons tranquille en enduro plutôt que d’attendre toute la journée pour faire un run en DH. »

Le XC

« J’aime bien ce sport mais je n’ai vraiment pas envie de le pratiquer. Je trouve que c’est quand même beaucoup de souffrance. Je n’ai pas ce genre de vélo dans mon garage. Mais si j’habitais dans une région où il faisait beau tout le temps, je remplacera­is volontiers le vélo de route par un cross-country. »

j’étais décidé et j’ai accroché direct. C’est une discipline qui convient pas trop mal à quelqu’un qui commence un peu tard. »

Un mode furtif

La conversati­on s’interrompt automatiqu­ement une fois que la pente devient descendant­e. Ce deuxième run est aussi plaisant que le premier, juste un poil plus engagé avec quelques grosses cassures. On profite des derniers instants de la journée avant le couvre-feu pour se régaler. C’est une fois posé à l’hôtel que Levy revient sur cette approche où tout est calculé : « J’ai commencé tout de suite le vélo dans une optique de compétitio­n et de compétitiv­ité. L’idée était de reproduire à vélo ce que j’avais fait à moto, et donc de retrouver un bon niveau. J’avais quelques facilités grâce à la moto. J’ai rapidement été capable de sauter des gros trucs. En revanche, j’étais à l’arrêt dans les virages. Il a fallu aussi apprendre à gérer tous les aspects techniques. J’avais deux bons potes qui avaient arrêté la moto avant moi pour se mettre également au vélo. D’ailleurs, à l’époque quand ils me l’avaient dit, j’avais trouvé ça un peu triste (il se marre !). L’un m’a fait découvrir l’enduro et m’a permis d’intégrer un petit team régional qu’il avait créé. Grâce à lui, alors que personne ne me connaissai­t, j’avais déjà 30 % de réduction dans un magasin. L’autre pote, qui était lui très pointu et curieux des aspects techniques, m’a donné les bons conseils à ce sujet. Il m’a notamment rapidement fait comprendre qu’en enduro, le mieux était l’ennemi du bien. Que tout était un peu une affaire de compromis. Et puis, j’ai pas mal roulé avec Theo Galy qui est venu habiter vers chez moi. J’ai très vite intégré que, pour espérer un bon résultat sur une course d’enduro, il ne fallait aucune spéciale blanche. J’ai donc rapidement essayé de tout optimiser pour au moins terminer tous les chronos. » Levy commence donc l’enduro en 2015. Il se classe 16e en coupe de France d’enduro en 2017, 2e en 2018, et rapidement, il décroche un guidon dans une belle structure : « Très tôt, j’ai commencé à m’intéresser aux géométries des vélos. Je trouvais les Rocky Mountain particuliè­rement beaux et bien étudiés. Rapidement, c’est devenu une sorte de rêve de pouvoir rouler sur ces vélos. J’ai donc contacté le responsabl­e de la marque en France, Fred Glo, qui a été

séduit par le fait que je venais de la moto et par mon book assez carré. La première année, il m’a aidé en me permettant d’avoir une dotation en équipement­s et un vélo au tarif distribute­ur, payable en fin d’année. L’année suivante, j’ai obtenu un prêt, et la troisième, je suis carrément rentré dans le team. En termes de sponsoring, j’ai aujourd’hui à vélo plus que ce que j’avais à moto. C’est sans doute lié au fait que je communique mieux. J’ai aussi plus confiance en moi. À moto, j’avais souvent tendance à me comparer à tout un tas de gars plus forts que moi sur le papier. Et du coup, je ne m’autorisais pas à avoir plus qu’eux. En vélo, je ne me suis pas mis ce genre de barrière. Je ne voulais même pas connaître le nom de mes adversaire­s pour continuer à progresser et à me concentrer sur moi. »

Geek rider

La deuxième journée commence par une mise en jambes sur un run d’enduro facile et sympa, avant d’enchaîner sur une piste de DH aussi belle qu’effrayante. Le Levy déploie tout son talent sur la fin, où la taille des sauts est ca carrément impression­nante. Il enchaîne ces trucs géants avec a une facilité déconcerta­nte, d en whipant, et e surtout avec la banane qui en e dit long sur le plaisir qu’il prend dans ces sections. On le sent bien motivé par une deuxième rotation, mais le timing tim est trop serré. D’autant qu’il veut nous nou emmener faire un peu d’escalade. Une activité qu’il pratique régulièrem­ent dans le cadre de sa préparatio­n. Avant de s’envoyer les 40 minutes de marche qui permettent d’accéder aux rochers, on se pose en plein soleil pour discuter en avalant nos sandwichs : « J’ai toujours été multicarte. En plus du vélo, je suis directeur technique de recherche dans une boîte qui fait du traitement de données. Concrèteme­nt, je fais des modèles mathématiq­ues et des statistiqu­es pour la biologie et la médecine. Des mesures d’évolution de lignées cellulaire­s, par exemple pour voir si un médicament ou un vaccin a un effet sur la cinétique ou pas, et valider ça de manière statistiqu­e. C’est un boulot à plein temps, qui m’occupe donc trente-cinq heures par semaine. » Levy passe aussi pas mal de temps dans la réalisatio­n de ses vidéos : « J’ai toujours eu un petit côté geek. J’ai lu pas mal d’articles assez ardus sur le vélo. J’ai eu envie me passionner à fond sur ses aspects techniques pour les comprendre à fond au point de pouvoir les expliquer simplement, et ainsi les rendre

accessible­s. Je pense ê être quelqu’un d’assez didactique et pédagogiqu­e. Expliquer les choses demande un certain effort de compréhens­ion profonde. J’aime bien ce cheminemen­t. Je passe énormément de temps devant mon ordinateur. En fait, f si je ne m’entraîne î pas et que je ne suis pas en train de manger ou de dormir, je suis devant un écran. Ces vidéos ne me rapportent rien directemen­t, mais elles me permettent d’être connu. Potentiell­ement, ça m’a apporté des contacts et des opportunit­és. Et puis, ça me donne l’occasion de mettre mes partenaire­s en avant. Mais ce n’est pas du tout contractue­l et je suis libre de faire ce que je veux. Mais en général, si on me donne un produit qui n’est pas satisfaisa­nt, je le dis à la marque. Et quand le produit est bien, je le dis au public. »

Bon, mais pas très bon

La petite session « escalade » représente une nouvelle opportunit­é de constater que Levy est vraiment doué dans tout ce qu’il entreprend. Il est aussi difficile à suivre sur un vélo que lorsqu’il s’agit de prendre de la hauteur dans des pans déversants et sur des prises minuscules. Il pourrait sans doute espérer un palmarès sportif plus fourni s’il ne multipliai­t pas autant les

Si je ne m’entraîne pas et que je ne suis pas en train de manger ou de dormir, je suis devant un écran.”

activités : « Avec cette approche, je suis “assez bon” partout, mais jamais très bon. Je ne peux donc pas me fixer l’objectif d’être champion du monde. L’idée de me consacrer à 100 % au vélo ne me déplairait pas, mais je ne pense pas que quelqu’un pourrait être intéressé. J’ai 30 ans et c’est sans doute un peu âgé. Et puis, je suis quasiment parti de zéro à vélo. J’en suis encore au stade où j’arrive à progresser sans y être à 100 % investi. La simplicité logistique par rapport à la moto me permet de m’entraîner bien plus souvent. Je roule le samedi, le dimanche et le mercredi après-midi, et j’arrive à faire de la musculatio­n le soir. C’est bien plus carré qu’à époque où je faisais de la moto. » Cette année, c’est surtout pour performer sur les courses de VTT électrique­s qu’il a été missionné par Tribe, l’importateu­r Rocky Mountain pour la France : « Les attentes sont en effet plus importante­s sur la partie électrique. Tribe est assez investi dans le développem­ent du Power Play, le modèle électrique de chez Rocky. Fred a vu assez vite qu’un pilote comme moi, assez bon techniquem­ent et surtout léger, avait plus de chance de performer dans cette discipline. Avant ça, j’avais déjà un petit contrat pour l’électrique avec Moustache, et vraiment j’adore cette discipline. Ça permet d’enchaîner plus de descentes. » S’il n’est donc visiblemen­t pas d’actualité pour Levy de devenir exclusivem­ent pilote, l’idée de se consacrer à 100 % au vélo demeure d’actualité : « Je suis content de ma situation chez Rocky. Ça pourrait me donner par la suite la possibilit­é de travailler pour la marque dans le développem­ent des vélos. »

 ??  ?? Levy s’est fait un nom dans le milieu de l’enduro français alors qu’il n’a commencé le vélo qu’en 2015.
Levy s’est fait un nom dans le milieu de l’enduro français alors qu’il n’a commencé le vélo qu’en 2015.
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suite été à l’aise. Levy a tout de Dans les sauts, vitesse en virage. fallu bosser la Il lui a en revanche
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 ??  ?? Il ne s’en cache pas : ce qu’il aime surtout, c’est descendre. C’est pour ça qu’il apprécie tant l’e-bike.
Il ne s’en cache pas : ce qu’il aime surtout, c’est descendre. C’est pour ça qu’il apprécie tant l’e-bike.
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Dié. de DH de Saint- sauts d’une piste sur quelques gros démonstrat­ion une belle Levy nous a fait
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