VTT Magazine

La chronique de Pauline

La chronique de Pauline Ferrand-prévot

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Coucou tout le monde ! J’espère que vous allez bien ! Dans ma dernière chronique, je vous ai laissé.e.s juste avant le coup d’envoi de la saison mondiale, avec les deux coupes du monde coup sur coup d’albstadt et de Nove Mesto. Il est désormais derrière nous et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été particulie­r ! Gagner la première course de la saison en remportant la Short Race d’albstadt a été un excellent début. Ça m’a fait vraiment plaisir, parce que c’est venu saluer le travail accompli cet hiver et donner de bons indicateur­s pour la suite. Le dimanche, je finis deuxième derrière une Loana Lecomte vraiment très en forme. En République tchèque, vous l’avez sans doute vu, mais la Short Race s’est finie dans la douleur. Une chute dans les bosses, la rencontre avec un plot signalisan­t le parcours, évacuation sur civière en ambulance, bien sonnée, hématomes au visage et à l’abdomen, souffle coupé, contrôle à l’hôpital… Pas exactement ce à quoi j’aspirais, mais moins grave que ce que l’on craignait. Donc très vite, je me suis dit que j’allais prendre le départ de la coupe du monde dimanche. C’est vraiment dans mon tempéramen­t de serrer les dents. C’est ce que j’ai fait durant la course, pour finir 4e.

Je crois que sur Redbull TV, il a été dit que j’étais tombée pour expliquer mon passage soudain de la 2e à la 4e place. En fait, j’ai crevé et Jub ( Julien Brugeas, mécanicien du team Absolute Absalon – BMC, NDR) a changé la roue… en 20 secondes ! Je ne me cache derrière rien, ça ne m’a pas fait plaisir de perdre le maillot de leader de la coupe du monde. Ça ne me fait pas plaisir de ne pas gagner. Ça n’a rien à voir avec la personnali­té de Loana, que j’apprécie par ailleurs et que je vois très forte aujourd’hui, mais je n’ai pas envie de me focaliser là-dessus. Je sais que les gens adorent comparer, mettre en concurrenc­e, créer des rivalités… Ça ne m’intéresse plus. Quand on m’a annoncé ma sélection pour Tokyo, avant la Short Race de Nove Mesto, je ne peux pas dire que ça a été une surprise, bien sûr, mais c’est toujours une émotion particuliè­re tout de même : la confirmati­on de tout un travail, un engagement total. La seule chose que j’ai demandée, c’est qu’il n’y ait pas de hiérarchie de statut entre les athlètes français. Parce que je me souviens très bien en avoir souffert à Londres, en 2012, quand Julie Bresset était numéro 1 et moi numéro 2, et qu’après nos deux chutes et nos deux blessures, j’avais dû me débrouille­r pour rentrer seule au village olympique et m’y faire soigner. Je n’aime pas faire aux autres ce que je n’ai pas aimé qu’on me fasse. Si la médaille se joue entre Loana et moi, même si j’ai plus d’expérience, de titres, etc., ce sera sur une base d’équité. Depuis petite, je ne « vole » pas mes victoires, je n’aime pas gagner – ni perdre, d’ailleurs ! – si l’équité n’est pas là. Ce ne sont pas des victoires satisfaisa­ntes pour moi. Il y a, je crois, une citation qui dit : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » Toujours est-il que je préfère me concentrer sur ma préparatio­n, mes objectifs. Parce que tout ça m’appartient totalement, que ça ne dépend que de moi et que je veux aller jusqu’au bout comme je l’entends pour arriver à Tokyo aussi prête que je pense pouvoir l’être. Le vélo, c’est ma passion et mon meilleur terrain d’expression depuis toute petite, j’adore ça, sous toutes ses formes ! C’est pour ça que participer aux championna­ts de France sur route me fait tellement plaisir ! Tout en restant dans le vélo, ça me change ! Et j’adore la diversité ! Surtout quand elle rentre aussi dans ma préparatio­n olympique. Je suis impatiente d’être au départ de ces championna­ts nationaux les 17 et 19 juin pour le contre-la-montre et la course en ligne, d’autant plus que c’est dans les Vosges. Le tracé me plaît, mon vélo aussi. J’ai hâte. Et ça, c’est magique !

Je veux aller jusqu’au bout comme je l’entends pour arriver à Tokyo aussi prête que je pense pouvoir l’être.”

 ??  ?? Impossible de coller Pauline FerrandPré­vot dans une case ! Victoire et 2e place sur les shortraces mondiales, 2e et 4e places sur les premières coupes du monde… puis la sextuple championne du monde a repris le chemin du bitume pour les championna­ts de France sur route, mi-juin.
Impossible de coller Pauline FerrandPré­vot dans une case ! Victoire et 2e place sur les shortraces mondiales, 2e et 4e places sur les premières coupes du monde… puis la sextuple championne du monde a repris le chemin du bitume pour les championna­ts de France sur route, mi-juin.
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