Thomas Delpeuch
Responsable organisation des épreuves grand public A.S.O.
Si tout va bien, du 6 au 10 octobre se tiendra à Fréjus la 37e édition du Roc d’azur, après le report de l’édition 2020. Dans un contexte certes plus favorable – mais encore plein d’incertitudes liées à la crise du Covid –, VTT Mag’ fait le point avec Thomas Delpeuch, responsable organisation chez A.S.O.
À moins de quatre mois du Roc d’azur 2021, quel est votre indice de confiance quant à la tenue de l’événement ?
Ce qui est sûr, c’est qu’il est meilleur qu’il y a quelques mois ! On a traversé une période d’un an et demi très compliquée et on reste encore prudents : l’an passé, à la même période, nous étions pleins d’optimisme, puis on a vu… Ça nous a secoués. Mais la confiance revient, on se remet au travail et on va voir comment ça tient, mois après mois. Tant que les statistiques sont bonnes au niveau sanitaire et que le taux de vaccination augmente, ça va dans le bon sens.
La préfecture du Var, les municipalités, les offices de tourisme et autres acteurs locaux vous soutiennent-ils ?
Oui, bien sûr, les collectivités ont envie que le Roc revienne ! Une annulation l’an passé, c’est déjà beaucoup. Les villes de Fréjus et tout le secteur varois sont très heureux que l’événement redémarre, et nous soutiennent à fond. Même si le rôle de la préfecture n’est pas de nous supporter, on recommence à travailler étroitement avec elle, à échanger sur les dispositifs qu’on pourrait mettre en place. Tout le monde est positif et a envie d’accueillir l’événement.
Si tout se passe bien et que le Roc d’azur se déroule aux dates prévues, quelles seront alors les mesures sanitaires prises ?
Aujourd’hui, on ne peut pas le savoir. Les mesures seront édictées au mieux trois semaines avant l’événement. Mais à partir des schémas qui ont été donnés par le gouvernement, on est sur des hypothèses assez strictes. Des masques, de la distanciation, des jauges moindres, etc. On espère tous que ces contraintes vont se desserrer durant l’été, et peut-être qu’à la rentrée, on retrouvera un peu de normalité. Sans doute pas à 100 %, mais le Roc d’azur est un événement de plein air, avec des épreuves étalées sur quatre jours, des départs par vagues, ce n’est pas un peloton de 20 000 personnes !
Sur quelle jauge tablez-vous et que donnent les inscriptions ?
On était sur environ 20 000 inscrits, il est évident qu’on ne va pas revenir à cette jauge-là. On a lancé les inscriptions en février, dans une période sanitaire qui était encore catastrophique. Logiquement, on n’est pas encore au niveau habituel des inscriptions, nous en avons environ un quart de moins. Et c’est peut-être aussi ce que vont nous demander les autorités. Mais il y a déjà des milliers de passionnés qui nous ont fait confiance et c’est tant mieux. Puis on va lancer des campagnes d’incitation cet été. Ça va se remplir ! Les gens ont envie de rouler.
Est-ce que des tests PCR ou les pass sanitaires seront demandés aux participants ?
Ce n’est pas à nous de le dire, on suivra les directives gouvernementales. On envisageait effectivement des tests, puis l’idée du pass sanitaire a été lancée. On manque encore de détails sur son application, mais en tant qu’événement de plus de 1 000 personnes, on devra probablement faire avec. Ça ne nous fait pas trop peur : les participants à un événement sportif sont déjà habitués à fournir un certificat médical, c’est juste une étape supplémentaire.
Dans ce contexte particulier, comment pourraient se passer les ravitaillements ?
Ça fait partir des points qu’on étudie actuellement, avec l’application de règles “Covid compatibles”. Il faut éviter que les coureurs mettent la main dans le même récipient, etc. On réduira certainement la diversité des denrées sur les points de ravitaillement. On va s’adapter, mais il y aura bien à boire et à manger sur les parcours !
Qu’en est-il du salon ? Pourrait-il se tenir ?
Les deux aspects forts du Roc, ce sont les épreuves et le salon. Heureusement pour nous, c’est un salon de plein air, un bon point lorsqu’on compare les règles qui s’appliquent aux espaces fermés. Alors, oui, l’option salon est clairement envisagée. S’il ne devait pas avoir lieu, ça signifierait alors que la situation est encore très dégradée… On a habituellement une grande tente qui représente un tiers du salon, et les règles y seront peut-être différentes, mais on ne peut pas anticiper sur les mesures à venir. Côté exposants, il y a un fort engouement, comme l’an passé avant l’annulation. Les exposants sont fidèles et nous assurent de leur retour. C’est une grosse date pour eux, un rendez-vous majeur avec les consommateurs comme avec le milieu professionnel.
En dehors des règles sanitaires spécifiques, quels pourraient être les changements ou évolutions de ce Roc d’azur 2021 ?
Malheureusement, on n’est pas parti sur une édition où l’on pourrait apporter des nouveautés. En 2020, on avait prévu de lancer des courses et autres formats dans l’estérel, mais là, ce n’est pas le bon timing pour mettre en route de nouvelles idées et apporter de gros changements. On y réfléchit, on y travaille, mais on l’envisage surtout pour 2022.
Un dernier message à faire passer à l’attention des lecteurs de VTT Magazine ?
On compte sur eux ! Nous, on garde le moral en faisant tout notre possible pour que ce Roc 2021 se déroule dans les meilleures conditions. Ils n’ont plus qu’à s’entraîner tout l’été sur leur VTT et à reprendre confiance. Il ne faut plus penser “annulation” : l’objectif est de se retrouver là-bas pour un superbe week-end de fin de saison !
Propos recueillis par Bertrand Thiébault
Il ne faut plus penser « annulation » : l’objectif est de se retrouver là-bas”