Ouverture des horizons
Il manquait jusqu’à maintenant un bon gros vélo d’enduro dans la gamme électrique Scott eride. Ce Ransom qui occupe désormais cette place d’une bien belle manière, nous ouvre les portes de la montagne.
Avec 180 mm à l’avant comme à l’arrière, ce Scott Ransom n’a pas été conçu pour enfiler les perles. Il manquait jusqu’à maintenant dans la gamme Scott électrique « eride » un bon gros vélo d’enduro. Certes, le Genius offre un certain nombre de qualités, et parmi celles-ci une belle polyvalence et une accessibilité sans faille, mais dès que les terrains se montrent plus engagés, ce vélo orienté davantage « loisir » peut atteindre ses limites. Avec les caractéristiques affichées par ce Ransom, ça ne devrait pas être le cas. Ce débattement important constitue donc son premier atout. Malgré son gabarit imposant et son cadre en alu, le poids reste raisonnable, d’autant que le système d’assistance Bosch Performance CX est alimenté par une batterie de 625 Wh. Comme d’autres modèles de la gamme Scott, celui-ci est livré avec des roues en 29, mais un système de Flip Chip permet de monter des roues en 27,5. L’option mulet (roue arrière en 27,5 et avant en 29) tendance en ce moment se révèle donc tout à fait envisageable. Les lignes du vélo, avec une direction qui semble « ouverte » et un tube de selle assez droit, laissent entrevoir de belles aptitudes à la fois à la montée et à la descente. Ses cotes avec un angle de fourche à 64° et de selle à 76,1° promettent en effet un compromis particulièrement intéressant. Sur ce type de vélo assez gros, on apprécie les bases courtes qui favorisent la maniabilité à la descente. Celles de ce « e-ransom » ne le sont pas forcément, mais devraient en revanche favoriser la stabilité et permettre de conserver la roue avant au sol lors des montées les plus raides.
Lignes idéales
Ce modèle 910, le plus haut de gamme, offre un équipement soigné pour un tarif plutôt cohérent. Au niveau suspensions, on retrouve des éléments Fox Performance éprouvés, avec une fourche Elite pourvue de plongeurs en 38 et un amortisseur Float X2. La transmission est confiée à Sram. Si le dérailleur est un XO1, le reste des composants est de gamme inférieure. Bien que l’ensemble se révèle imposant au premier abord, la prise en main est plutôt facile et agréable. On n’est pas dépaysé par le fonctionnement du système d’assistance Bosch, que l’on commence à bien connaître, et le guidon dépourvu du fameux système de blocage de suspensions Twinloc propre à la marque Scott simplifie le poste de pilotage. Il est toujours possible de bloquer l’amortisseur grâce à un dispositif placé sur ce dernier, mais étant donné son positionnement assez bas dans le cadre, l’exercice exige une manoeuvre assez contraignante. On apprécie rapidement la position idéale qui vous place naturellement sur l’avant du vélo, parfaitement à l’aplomb des pédales.
Une caractéristique qui permet d’aborder les grimpettes les plus raides sans craindre les cabrages de la roue avant. On en a la confirmation dès la première section de franchissement en montée, dans une côte bien raide, sur des cailloux roulants et glissants. L’ensemble garantit une stabilité incroyable. Les deux roues restent au sol en toutes circonstances. Et si sur certains modèles, il est nécessaire de baisser la selle pour obtenir cet équilibre à la montée, sur ce Ransom parfaitement au point, on peut évoluer dans les pentes les plus abruptes la selle en haut, et ainsi garder une bonne capacité à appuyer longtemps sur les pédales sans trop solliciter les quadriceps.
Cette assiette parfaite permet également de laisser l’amortisseur ouvert dans 99 % des situations, et l’absence du Twinloc n’est finalement pas problématique. On finit par mettre le pied à terre dans cette montée de plus en plus exigeante. Le Bosch Performance CX fait partie des systèmes qui offrent un mode « marche » plutôt efficace, mais pas forcément des plus fonctionnels. Pour avoir une aide intéressante, il convient de placer la chaîne sur le milieu de la cassette, mais lorsque l’on cale dans une montée, on est souvent plutôt en haut de cette dernière. Et l’ergonomie de la console Purion n’est pas forcément adaptée et le bouton « marche » pas forcément placé idéalement. Lorsque les sections de marche s’éternisent, on finit par avoir des crampes au pouce. La sortie de cette section technique débouche sur un chemin très rapide en descente. Sur un sol pourtant assez délicat, on n’hésite pas à lâcher les chevaux. Le Scott, toujours collé au sol, ne bronche pas. Les éléments de suspension verrouillent les roues au sol tout en apportant un maximum de confort, et l’on peut se reposer sur les freins Shimano XT à la fois facilement exploitables et performants, et ce malgré des disques en Deore et non pas en XT.
Polyvalence alpine
Bien que Scott ne préconise pas d’opter pour la position du flip chip prévue pour évoluer en roues de 27,5 si l’on utilise des éléments en 29 et inversement, nous avons tout de même testé cette option. Le tube de selle se retrouve ainsi encore
Un modèle qui vous ouvrira tous les horizons du vélo de montagne.
plus droit, le boîtier de pédalier plus haut, et cette configuration s’est révélée encore plus efficace à la montée. Impressionnant donc dans les pentes raides ascendantes, c’est également dans les sections descendantes que l’on a particulièrement apprécié ce gros vélo Scott. Avec un tel débattement, on ne craint pas grandchose quand il s’agit d’encaisser des gros chocs, et on n’est absolument pas déçu par le confort garantit par les éléments Fox. Quelle que soit la nature du terrain, le Ransom taille droit avec une telle aisance que l’on a tendance à lâcher les freins un peu plus qu’à l’accoutumée. Aidé par les 175 mm de débattement de sa tige de selle, le Scott se révèle également à l’aise dans les pourcentages les plus raides. On est presque impatient d’arriver dans les zones défoncées pour apprécier cet ensemble hyper sécurisant. Quand les espaces se réduisent et qu’il s’agit de virer serré, ce type de vélo ne représente évidemment pas l’option la plus idéale. Mais au vu de ses caractéristiques, ce Scott ne souffre pas franchement au rayon maniabilité. Certes, son poids et sa conception obligent à dépenser un poil plus d’énergie pour enchaîner les épingles serrées, mais pour un ensemble offrant 180 mm à l’avant et à l’arrière, ce modèle se révèle surprenant dans cet exercice. Et une fois que l’on a intégré le mode d’emploi, on n’est franchement pas pénalisé. L’ensemble Bosch, avec un système Performance CX et une batterie en 625 Wh, offre des perspectives parmi les meilleures du marché. Les différents modes d’assistances permettent des pratiques riches et variées. Le mode « Turbo » distille sa puissance relativement en douceur, mais pour un maximum d’efficacité, on optera plutôt pour L’EMTB qui délivre sa puissance proportionnellement à la poussée sur les pédales. Une option qui offre le meilleur rapport « niveau d’assistance/efficacité ». Les modes Trail, et surtout « Eco » qui offre une aide moindre, permettent d’économiser l’énergie pour les longues sorties. En termes d’autonomie justement, le Ransom signe des performances parmi les meilleures du marché. Sur notre parcours habituel, la batterie de 625 nous a permis de réaliser 26,46 km sur 1 697 mètres de dénivelé positif. Ce Scott Ransom électrique présente donc un package des plus complets, et la logique du « qui peut le plus peut le moins » s’avère particulièrement adaptée à ce modèle. L’assistance permet de ne pas tant subir le poids de l’ensemble à la montée, et sa conception bien étudiée en fait un vélo très à l’aise la descente. Ainsi, cet ensemble à gros débattement, avant tout proposé pour envoyer du gros dans les dénivelés les plus importants, vous ouvrira finalement tous les horizons du vélo de montagne.