VTT Magazine

Dans la roue de…

Kevin Miquel

- ■ Par Élodie Lantelme Photos : Julien Abellan

Leader du Specialize­d Enduro Team sur la scène enduro mondiale, Kevin Miquel trace sa route avec efficacité et une discrétion ponctuée de coups de gueule sur les sujets qui lui tiennent à coeur. La famille, le Lubéron, les potes, un flan pâtissier, un peu de terre, beaucoup de cailloux… sa définition du bonheur.

Rien de plus évocateur qu’un lever de soleil au-dessus de Lourmarin pour faire plus ample connaissan­ce avec Kevin Miquel. Dans l’espace naturel remarquabl­e du Petit Lubéron, la célèbre forêt des Cèdres baignée de la lumière du matin plante le décor. Les arbres proviennen­t de graines de l’atlas algérien, semées voilà plus de 150 ans pour reboiser le site et le protéger de l’érosion. Un goût de voyage, des racines en terre vauclusien­ne, c’est un peu un condensé de l’ex-pilote Sunn désormais passé chez Specialize­d. « Je suis né à Cavaillon, le pays du melon, et j’habite à Maubec, un petit village au pied du Lubéron, sourit le petit-fils du fondateur du club Véloroc Cavaillon. Ici, c’est toute ma vie, un endroit que j’aime beaucoup, que je trouve très beau et qui reste ancré dans mes gènes ! Les températur­es, la météo sont très bonnes et j’ai mon cercle amical, et surtout familial. Ça, ça joue beaucoup. J’ai besoin d’être proche… de mes proches ! J’adore découvrir d’autres choses, d’autres cultures, des paysages et des environnem­ents différents, mais j’ai besoin de revenir sur mes terres. » D’ailleurs, quand il n’est pas aux quatre coins du monde sur les épreuves d’enduro World Series, il a son petit rituel de journée : lever à 7 h 30, en même temps que Margaux, sa compagne, qui tient un restaurant. Un peu d’assoupliss­ement, d’étirements, de gainage. Mais ne lui parlez pas de séance à jeun ! Kevin est ce qu’on pourrait appeler un épicurien, bien décidé à se régaler dans la vie, au propre comme au figuré. C’est d’ailleurs ce à quoi il attribue sa réorientat­ion du cross-country à l’enduro : « J’ai suivi l’évolution de mon corps et j’ai essayé de l’adapter à la discipline. J’ai commencé par le BMX, puis fait du cross-country jusqu’à 18 ans à un plutôt bon niveau. Ensuite, j’ai traversé deux-trois ans un peu compliqués, j’ai attrapé la mononucléo­se, n’ai plus pu m’entraîner, suis un peu sorti avec les copains… Ma morphologi­e a changé, donc je me suis tourné vers le XCE (le cross-country Eliminator, format plus court et plus explosif, entre le four-cross et le XCO, NDR), qui venait d’apparaître. J’ai décroché une troisième place aux mondiaux en 2014. La discipline avait le vent en poupe, j’espérais qu’elle allait devenir olympique, finalement non. En discutant avec les Ravanel, que je connais bien, ils m’ont demandé si je m’étais inscrit sur l’enduroc, au Roc d’azur, et c’est comme ça que je me suis mis à l’enduro. »

Tournois du dimanche

Après un petit-déjeuner tantôt salé tantôt sucré, il passe donc à l’entraîneme­nt pour une séance de muscu ou de vélo, avant d’aller mettre les pieds sous la table chez ses grands-parents, non loin de là, à Cavaillon. « En temps normal, sans pandémie, je suis parti un tiers de l’année au moins, alors comme j’ai la chance d’avoir encore mes grands-parents, j’en profite ! Ça me fait plaisir de les voir et

Ici, c’est toute ma vie. Un endroit que je trouve vraiment très beau, et qui reste ancré dans mes gènes.

d’avoir le repas prêt aussi (rires), et je sais que ça leur fait plaisir également ! Je n’y vais pas tous les midis, mais c’est quand même assez souvent. Quand j’arrive, tout est prêt. Ma grand-mère est une vraie grand-mère ! Elle me demande avant ce que je veux, de la viande ou du poisson, il y a toujours une entrée un peu présentée… » On y discute sport, une passion familiale. Le grand-père de Kevin a joué au rugby à bon niveau, était moniteur d’escalade avant de venir au VTT, tandis que son père, lui, a choisi le football pour s’exprimer, puis a intégré le Véloroc pour soutenir l’oeuvre paternelle. Un temps impliquée dans le vélo, où elle

aussi a roulé en cross-country, la soeur de Kevin a finalement mis le cap sur Lyon pour ses études et, comme il le dit, trouver « un vrai métier ». Bref, chez les Miquel, le sport est une histoire de famille et les réunions du dimanche se finissent souvent en tournoi, « parce qu’on est très compète, en fait, donc on est mauvais perdants ! Mais ça passe vite, on est bien conscients qu’on ne joue pas les Jeux olympiques… mais bon, il faut quand même gagner ! » s’amuse celui qui a suivi un Master Staps en management du sport et est titulaire d’un DE Jeps. Comme « Jeps » signifie « de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport », le mercredi après-midi, Kevin encadre les jeunes de l’école de VTT Véloroc et poursuit l’histoire de famille de ce vélo-club à succès qui a vu le jour il y a un

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au-dessus préférés de Kevin, sur l l’un un de des spots p rayons du soleil les reliefs du Lubéron. on profite des premiers du Vaucluse marquent Au petit matin, les monts et montagnett­es de Lourmarin. Autour,
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Celle, bien connue, faut viser la forêt. des cailloux, il de la terre et changer de la région. Pour aller trouver marqué par l’histoire un terrain de jeu des Cèdres offre

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