Du piquant
La première chose qui intrigue sur ces gants, ce sont ces petites écailles en forme de prisme qui recouvrent le dessus de la main et des doigts, comme la carapace d’un ankylosaure, ce “gentil” lézard de 10 m de long présent au temps des dinosaures, il y a 70 millions d’années… La conception de ces gants est toutefois bien plus récente, mais Bluegrass, la marque Gravity de Met, s’est visiblement inspirée de la vie animale et de ses défenses naturelles pour élaborer ces modèles Prizma 3D. Le but de ses petites pointes en matière plastique souple n’est pas de faire de ces gants une arme de combat (encore qu’un bourre-pif ainsi ganté doit bien calmer !), mais bien de protéger la main, les doigts et articulations en cas de choc. Ce n’est pas pour autant une armure, et l’on reste loin de la conception d’un gant moto avec des inserts carbone aux articulations, mais la protection offerte à VTT est bien supérieure à celle d’un simple morceau d’étoffe. De fait, ces gants Prizma 3D sont plutôt orientés pour des pratiques engagées. Ils sont taillés pour la partie inférieure dans un tissu doux assez épais, malgré tout assez souple et aéré sous la paume, le dessus étant lui en mesh respirant. Le pouce est particulièrement soigné avec un renfort d’appui ainsi qu’un renfort d’ongle, et tout le flanc extérieur est fait d’une matière douce absorbant l’humidité. Pratique pour la transpiration sur le front ou pour essayer les lunettes. Les doigts sont réactifs aux écrans tactiles grâce aux coutures en fil capacitif, mais ça reste insuffisant pour twitter avec les doigts gantés. L’enfilage est aisé avec cette matière légèrement élastique, le maintien parfait grâce aux straps velcro et aux poignets élastiques type néoprène, la préhension des leviers étudiée avec des mini-patches en silicone antidérapant aux bouts des doigts. Le confort général est d’un bon niveau avec un textile ajusté, sans gêne des picots. Toutefois, à l’usage, la couture du renfort du pouce dérange un peu sur la zone d’appui des grips, entre pouce et index, ce qui peut même être incommodant à la longue pour des mains sensibles. Côté protection, les écailles ne font pas non plus de ces gants une armure : un choc contre un arbre ou un rocher reste douloureux, mais la matière semi-souple amortit l’impact, on l’a plusieurs fois vérifié. Les petits picots sont solidement scellés et, après plusieurs mois d’essai, aucun ne s’est encore décollé, y compris en lavage en machine. De même, la paume a résisté à nos diverses chutes, sans arrachement.
Bertrand Thiébault