VTT Magazine

Le boss est resté le boss !

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Les mauvais moments font apprécier les bons. C’est ce qu’on dit. En tout cas, après deux saisons où les épreuves perturbées par la pandémie ont pu parfois avoir une saveur un peu fade, l’ouverture des coupes du monde au Brésil nous a permis de renouer avec des émotions que l’on avait presque oubliées. Il faut dire que tous les ingrédient­s étaient réunis pour un cocktail explosif. À commencer par ce sentiment de liberté retrouvé avec cette foule massée sur le bord de la piste et cette ambiance de feu. Et puis cet incroyable parcours a inévitable­ment joué un rôle majeur. Typique au milieu de cette jungle, avec de belles parties naturelles exigeantes, agrémenté de sections artificiel­les sélectives et spectacula­ires, et surtout avec une répartitio­n idéale des difficulté­s. Et cette dernière bosse, à quelques encablures de l’arrivée, qui a donné lieu à des fins de course de folie, devrait quasiment être apportée au cahier des charges des parcours de XC. Baptisée « Côte PFP » à la suite de l’attaque explosive que Pauline Ferrand- Prévot a placée dans le dernier tour de la short race, avant de s’adjuger une magnifique victoire, c’est également dans cette ultime grimpette que l’on a eu les frissons avant l’arrivée de la course XCO des hommes. C’est alors à un véritable feu d’artifice que l’on a assisté. Avec un Maxime Marotte survolté qui a porté haut les couleurs du drapeau tricolore. Il a placé la même attaque que PFP dans cette même grimpette de fin de parcours, et s’est positionné devant de la même manière quelques mètres avant de couper la ligne d’arrivée. On a retenu notre souffle pour que ça aille au bout, parce que Maxime méritait cette victoire. Seulement derrière, il y avait le boss Nino Schurter, en état de grâce à l’idée d’égaler le record des 33 victoires en coupe du monde de Julien Absalon. Ça s’est joué à rien, avec un écart aussi infime qu’improbable après tous ces tours de pédalier. On a d’ailleurs du mal à analyser ce qui se passe dans ces moments-là. Pourquoi cette différence de temps si ridicule a- t- elle tourné à l’avantage de celui qui a le plus gros palmarès. Sûrement une nouvelle démonstrat­ion de la force mentale de la légende Schurter. Parce que, concrèteme­nt, sur le vélo, Nino n’a rien fait de plus que Max durant cette 1 h 26 de course. La preuve, sur les tableaux de classement­s de L’UCI, la différence n’est même pas chiffrée. Dans la colonne « Écart » , à la ligne Maxime Marotte, on peut lire « + 0,00 » . Mais c’est pourtant une fois de plus le patron qui a brandi la breloque de la victoire sur le podium. La dure loi du sport qui fait que l’on se souviendra longtemps de cette ouverture mythique au Brésil des coupes du monde 2022 de cross-country.

On a retenu notre souffle pour que ça aille au bout, parce que Maxime méritait cette victoire.

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Laurent Reviron Rédacteur en chef

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