Eco- vision
Même pas 50 € pour ces lunettes de vélo… Le prix est alléchant, le produit l’est aussi. Juyar est une marque française d’origine savoyarde créée dans les années soixante et désormais installée au Pays basque. Si elle n’a pas la notoriété de grands noms des opticiens du sport, c’est sans doute aussi parce qu’elle dépense moins d’argent en communication (peu de sponsoring ou partenariats), ce qui lui permet d’afficher ses modèles à un tarif très raisonnable. Sans surprise la fabrication est asiatique, mais le développement et le design sont, eux, réalisés en France. Dans la gamme bike, nous avons opté pour ces Escape 32002, modèle haut de gamme au look très actuel mais toutefois classique avec un verre d’un seul tenant et une simple monture supérieure. L’originalité du produit se trouve plutôt dans ses matériaux : ces lunettes sont faites d’un plastique à base d’huile de ricin, « une matière 100 % biosourcée, ultra-solide, légère, durable et recyclable » selon le fabricant. L’aspect au toucher est assez “plastique” (logique, c’en est !), peut-être pas très premium, mais au moins, ça respecte davantage la planète qu’un plastique pétrochimique. Légères (31 g relevés sur notre balance), les Escape offrent une bonne tenue grâce à la matière antiglisse plus souple qui compose le nez et l’intérieur des branches. Le repose-nez est réglable en écartement, mais les branches conservent leur forme cintrée initiale, non-déformables pour les ajuster à la forme du crâne, voire du casque. Ça ne gêne pas la tenue – qui s’est avérée excellente au cours de ce test –, et les branches assez courtes (115 mm) évitent de taper dans le fond du casque. La technicité de ces lunettes reste classique, sans bandeau supérieur anti-sudation par exemple, mais le verre dispose d’aérations antibuée efficaces, avec de petits orifices sur le haut et les extrémités extérieures de l’écran. La plupart de nos sorties se sont déroulées par beau temps, et le traitement Revo de cet écran avec ses couleurs irisées s’est avéré très agréable. Bien sûr, ce n’est pas un verre photochromique dont l’intensité change en fonction de la luminosité, mais les passages ombre/ lumière n’ont pas posé de problème. C’est davantage sur des sorties par temps plus couvert et dans des forêts denses que le verre Revo, assez teinté, s’est avéré plus handicapant. Il faut donc les considérer comme des lunettes sport de soleil (verres anti-uv Classe 3) plus que des lunettes tout-temps. Sans chercher à détruire volontairement ce modèle, nous avons exagéré les torsions des branches, de la monture et du verre souple, et même marché sur les branches par inadvertance : pas de casse ! Le verre est lui aussi assez résistant et n’affiche pas de rayures malgré les diverses flagellations de branches, projections de boue et autres impacts. Évidemment, on déconseille de les nettoyer au papier de verre !
Bertrand Thiébault