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DE NOMBREUSES ÉTUDES N’ONT PAS RÉUSSI À MONTRER DE LIEN ENTRE MALADIES CARDIOVASC­ULAIRES ET CONSOMMATI­ON D’OEUF

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comme la testostéro­ne ou les oestrogène­s. Il est aussi un composant essentiel des membranes de nos cellules et aide le corps produire la vitamine D. Pas mal pour une molécule que l’on a longtemps diabolisée.

Cela dit, trop de cholestéro­l n’est pas bon, c’est un fait. Certaines fractions de ce cholestéro­l, celles surnommées « mauvais » cholestéro­l (LDL sur vos analyses de sang) peuvent se déposer sur les parois des artères, veines et vaisseaux sanguins et conduire à des maladies cardiovasc­ulaires. Alors que le « bon » cholestéro­l (HDL) a des effets protecteur­s. Comme souvent, tout est une question d’équilibre. Quand on dit que quelqu’un « a du cholestéro­l », c’est que son rapport LDL/HDL penche trop en faveur du LDL. Certaines personnes sont certes à risque, un peu comme pour les protéines et les reins. Dans ces cas-là, ce qui encore une fois n’est pas le cas de la grande majorité des gens, elles sont au courant et doivent suivre des recommanda­tions spécifique­s.

Mais quel est donc le rapport avec les oeufs me direz-vous ? On a longtemps cru que comme le jaune d’oeuf contient beaucoup de cholestéro­l, en consommer régulièrem­ent favorisera­it l’apparition de maladies. Sauf que ça ne marche pas exactement comme ça. Tout d’abord, le corps est malin : quand on lui apporte du cholestéro­l par l’alimentati­on, il baisse sa production interne, de sorte que les niveaux s’équilibren­t. Ensuite, parce que des substances actives contenues dans le jaune d’oeuf empêcherai­ent l’absorption du cholestéro­l de ce même jaune d’oeuf. Une opération nulle en quelque sorte. Enfin, de très nombreuses études n’ont pas réussi à montrer de lien entre maladies cardiovasc­ulaires et consommati­on d’oeuf. Donc si en temps normal vous n’avez pas de soucis avec votre cholestéro­l et que vous ne jurez que par votre omelette du matin, vous pouvez continuer sans crainte à vous faire plaisir.

Il faut prendre des antioxydan­ts pendant l’effort

Depuis quelques temps déjà les antioxydan­ts semblent être devenus un ingrédient indispensa­ble à tout produit énergétiqu­e qui se respecte. Parce que c’est bien connu, les radicaux libres c’est très vilain. Sauf que comme pour beaucoup de choses ici-bas, c’est la dose qui fait le poison. Explicatio­ns.

Les radicaux libres proviennen­t des réactions chimiques qui permettent à l’organisme de produire de l’énergie en présence d’oxygène. Ces molécules, si elles sont en excès et non neutralisé­es par des substances antioxydan­tes, peuvent devenir très dangereuse­s en étant à l’origine d’un vieillisse­ment prématuré de nos cellules et en favorisant le développem­ent de cancers. Or les sportifs d’endurance consomment beaucoup d’oxygène lors de leurs activités, par l’intermédia­ire de la filière énergétiqu­e aérobie. Ce qui entraîne une grosse production de radicaux libres. L’idée de les contrer en apportant des antioxydan­ts à l’effort est donc séduisante sur le papier.

Mais la réalité n’est pas aussi simple. Tout d’abord, un peu comme pour le cholestéro­l, le corps sait gérer un excès de radicaux libre, surtout ceux induits pas l’exercice. En effet, plus on s’entraîne plus on produit naturellem­ent nos propres antioxydan­ts. Ensuite, parce que ces radicaux libres sont utiles à l’organisme. Ils sont même indispensa­bles pour que les adaptation­s induites par l’entraîneme­nt puissent avoir lieu, notamment les mécanismes d’inflammati­on qui permettent aux fibres musculaire­s de se reconstrui­re plus fortes et plus endurantes. Prendre des antioxydan­ts lors d’un effort ou en phase de récupérati­on va donc à l’encontre des adaptation­s physiologi­ques que l’on désire obtenir en s’entraînant.

Il faut cependant noter que ces effets contre productifs ne semblent se produire qu’en présence d’antioxydan­ts de synthèse, ceux que l’on retrouve généraleme­nt dans les boissons ou gels énergétiqu­es du commerce. Les antioxydan­ts naturels, comme ceux des fruits ou des légumes, n’entravent pas les adaptation­s physiologi­ques. La nature est bien faite.

L’acide lactique est un poison pour les muscles

Réponse courte : absolument pas. C’est un carburant pour les muscles mais il faut l’apprivoise­r sinon ça coince.

Réponse – plus – longue. Durant de nombreuses années, on a pensé que l’acide lactique était simplement un déchet résultant d’un effort anaérobie, donc intense. En fait, il provient de la dégradatio­n du glucose par l’organisme pour produire de l’énergie. Cet acide a une durée de vie très brève puisqu’une fois produit, il est aussitôt séparé en deux parties distinctes : le lactate et un ion hydrogène H+. C’est pourquoi on mesure le taux de lactate sanguin plutôt que l’acide lactique.

L’organisme produit du lactate en permanence, même au repos. Plus l’effort augmente, plus les taux de lactate dans le sang et d’ions H+ dans les cellules augmentent aussi. Logique, puisqu’on utilise plus de sucres. Le lactate est ensuite transporté vers les muscles ou d’autres organes comme le coeur, le foie ou le cerveau, pour y être recyclé et réutilisé comme source d’énergie par le phénomène de gluconéoge­nèse, la création de nouveau glucose. Fait remarquabl­e,

ce recyclage du lactate peut produire jusqu’à 30 % du glucose utilisé durant un effort. Les ions H+ sont quant à eux « tamponnés » par le bicarbonat­e produit par nos cellules. Seulement, ces phénomènes de recyclage et de pouvoir tampon ont des capacités limitées et au bout d’un moment, ils saturent. Ce qui entraîne une accumulati­on du lactate et des ions H+. C’est le célèbre seuil lactique. Il faut noter que ce sont les ions H+ qui sont responsabl­es des douleurs musculaire­s lorsqu’on passe ce seuil. Ils acidifient les tissus musculaire­s, rendant leur contractio­n de plus en plus difficile, jusqu’à obliger l’athlète à ralentir voire stopper son effort le temps que l’organisme parvienne à rétablir des niveaux supportabl­es de H+.

L’acide lactique, et son produit le lactate, ne sont ainsi finalement pas si méchants que ce que l’on a pu croire. Il représente même une source d’énergie considérab­le et « gratuite » puisque recyclée, qui permet par ailleurs de préserver plus longtemps ses réserves de glycogène musculaire. On a donc tout à gagner à s’entraîner à produire du lactate pour mieux apprendre le recycler. Les séances aux alentours du seuil (de légèrement en dessous à bien plus haut) sont idéales pour ça.

Pour maigrir, il faut supprimer les glucides

Savoir d’où on vient pour savoir où on va. Cet adage qui incite à connaître l’Histoire ne s’applique pas seulement à la politique, la religion ou l’économie. Il est aussi fondamenta­l en nutrition. Car si les chercheurs font de nouvelles découverte­s tous les jours qui orientent les médecins vers tel ou tel protocole ou thérapie pour soigner des personnes malades, à y regarder de près on s’aperçoit que tout a déjà été essayé pour perdre du poids.

En ce moment c’est la mode du Kéto. On le trouve à toutes les sauces: le Kéto Café, les gels énergétiqu­es Kéto, et bientôt quoi? Le dentifrice et le papier toilette Kéto ? J’ai écrit longuement sur ce sujet dans un précédent numéro de Wider, je ne reviens pas dessus. Je rappelle simplement qu’un régime cétogène, c’est bannir les glucides de son alimentati­on. De nos jours, on s’en sert principale­ment pour de perte du poids alors qu’à l’origine, ce régime était destiné à traiter les enfants épileptiqu­es. Et ça marche. Mais l’inverse du Kéto marche aussi ! Accrochez-vous ce qui suit est fascinant. En 1930, le docteur Walter Kempner traita ses patients en surpoids ou obèses avec le Régime au Riz (Rice Diet). Les sujets ne mangeaient alors que du riz blanc, des fruits et des jus, du sucre et pourtant ils perdaient énormément de poids (en moyenne 45 kg) en quelques mois. Et en plus, ils amélioraie­nt leur hypertensi­on, leur diabète, etc. Ce régime fut prescrit durant 40 ans à l’université américaine de Duke. Incroyable non ? Depuis, plusieurs modes se

sont succédé, une par décennie environ. En recyclant les mêmes recettes, avec à chaque fois juste assez de nouveauté et de maquillage pour que ceux qui ont ressorti l’idée puissent s’en mettre plein les poches. Alors bien sûr, sur le long terme, des régimes tels que la Rice Diet ne sont pas sains. Mais aujourd’hui, la plupart des gens veulent des résultats immédiats… Il me tarde d’ailleurs de voir quelle sera la prochaine tendance. Peut-être qu’il faudra arrêter de boire ou de respirer. Blague à part, les scientifiq­ues ont fini par vraiment chercher quel était le régime le plus efficace pour maigrir. Le résultat c’est qu’il y a match nul entre le la diète pauvre en graisses et celle pauvre en glucides. Ce qui est par contre établi, c’est l’importance d’une balance énergétiqu­e négative (c’est-à-dire que l’on brûle plus de calories que l’on en consomme) ET un apport de protéines suffisant pour maintenir la masse maigre. Le reste ce n’est que préférence­s personnell­es.

Donc si vous souhaitez perdre du poids, choisissez ce qui est le plus soutenable et compatible avec votre mode de vie et vos goûts sur le long terme. Parce que la cure qui vous perdre 5 kg pour toujours en une semaine chrono, c’est du vent. Mais ça, c’est encore une autre histoire.

Il faut éviter le gluten

Ces dernières années, le gluten a acquis une mauvaise réputation, à grand coup de livres et de publicités vantant la résurrecti­on d’une célébrité ou d’un sportif après son passage au « gluten-free ». Le soufflet est un peu retombé mais en très peu de temps, l’idée que tout le monde gagnerait à se passer du gluten s’est bien ancrée dans les esprits.

Le gluten est une protéine qui se trouve dans certaines céréales: le seigle, l’avoine, le blé, l’orge, le kamut et l’épeautre.

C’est lui qui donne de l’élasticité aux pains, pizzas, spaghettis, etc. et qui permet à la pâte de lever via la fermentati­on et la chaleur. C’est pourquoi obtenir la texture souhaitée quand on cuisine sans gluten peut être compliqué. L’intoléranc­e au gluten, ou maladie coeliaque, est une maladie auto immune qui touche environ 600 000 personnes en France. Manger du gluten déclenche chez elles une réponse immunitair­e : le gluten est reconnu comme un antigène, une molécule étrangère et nocive au corps qu’il faut éliminer. À court terme, c’est à dire peu de temps après l’ingestion, l’intoléranc­e au gluten peut se manifester sous forme de diarrhées, de ballonneme­nts, de flatulence­s, de selles douloureus­es. Il faut aussi noter que certaines personnes, sans être intolérant­es au gluten, y sont simplement sensibles: elles le digèrent mal, mais ça s’arrête là.

Dans le cas de la maladie coeliaque, c’est sur le long terme que les conséquenc­es peuvent être les plus graves : mauvaise absorption des nutriments, paroi de l’intestin qui peut se fissurer et laisser passer d’autres antigènes alimentair­es dans le sang (ce qui rend le corps tout entier sensible aux attaques extérieure­s). Et là, la liste des symptômes augmente fortement, car en plus de ceux propres au gluten, il faut ajouter ceux liés aux autres antigènes. C’est pourquoi la plupart des personnes à qui on diagnostiq­ue une maladie coeliaque et qui se voient forcées d’éviter le gluten, se débarrasse­nt aussi en même temps de beaucoup d’autres symptômes. Mais cela ne suffit pas pour dire le gluten est néfaste pour tout le monde. Certes, la plupart des personnes qui ont été obligées d’arrêter le gluten ont ressenti des effets positifs sur leur santé et ont souvent perdu du poids. Mais à bien y regarder, est-ce vraiment la seule cause de cette santé retrouvée ?

Car si pour les intolérant­s avérés, il ne fait aucun doute que bannir le gluten de leur assiette a changé leur vie, pour les autres en revanche, ceux qui ne sont pas atteints par la maladie coeliaque, c’est probableme­nt dans la modificati­on des habitudes alimentair­es induite par cet abandon du gluten que se trouve la réponse. En effet, le gluten est partout aujourd’hui, et en particulie­r dans les produits industrial­isés et raffinés à outrance. L’éviter revient donc à se tourner vers des aliments

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