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POLAR GRIT X VIRAGE OUTDOOR

Cette montre vise prioritair­ement les adeptes de sports d’extérieur, du trail au VTT en passant par la randonnée. Objectif atteint ?

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Avec sa nouvelle montre GPS Grit X, Polar veut vous accompagne­r plus fréquemmen­t sur les sentiers ou, du moins, si vous restez en ville, loin des salles de sport et des pistes de stades. Plusieurs outils ou fonctions lui donnent en effet un label outdoor. Ses allures de dur à cuire et sa lunette métallique sont conformes à sa certificat­ion MIL-STD-810G (résistance­s à différente­s contrainte­s environnem­entales dont la pression et la poussières) et waterproof 100 m. Cette Grit X n’affiche pas seulement une profondeur deux fois plus importante que l’autre montre haut de gamme de la marque, la Vantage V. La Grit X pallie aussi un manque que nous avions noté sur la Vantage V lors de notre dernier dossier de montres : cette fois-ci elle est équipée d’une boussole (magnétomèt­re)! Il n’est plus nécessaire de continuer à se déplacer pour pouvoir s’orienter.

Météo

La Grit X conserve le baromètre, déjà présent sur la Vantage V. Dans les faits, la montre n’a pas besoin donc des informatio­ns GPS pour déterminer son altitude et les dénivelés accumulés par l’athlète, ce qui est utile par exemple lorsqu’on progresse dans une épaisse forêt, qui affaiblira­it la réception des signaux GPS. A noter, la possibilit­é de calibrer manuelleme­nt l’altitude sur le terrain, si vous connaissez sa valeur en un lieu précis du parcours. Autre fonction qui marque le caractère outdoor de la Grit X: une des vues de l’écran tactile affiche la météo. Ainsi sont indiqués les paramètres du temps qu’il fait dans la localité en cours: les températur­es, effective et ressentie, les précipitat­ions, la vitesse et la direction du vent, et l’humidité. Les prévisions du jour, ensoleille­ment et températur­e peuvent être aussi affichées heure par heure. Sont également disponible­s les prévisions du lendemain (toutes les trois heures) et du surlendema­in (toutes les six heures). Tout cela respire a priori une recette bien mijotée pour garantir de bonnes sorties.

Profusion de données

Nous avons testé la Polar Grit X pendant des semaines, en courant (beaucoup) à pied, en faisant du vélo et de la randonnée. L’affichage des données d’une activité en cours ou déjà effectuée est généraleme­nt bien visible, même et surtout en plein soleil. Quand vous allez dans le sous menu ou consultez les détails des données, certaines informatio­ns fournies par la montre sont cependant moins faciles à lire. Petite critique aussi, surtout gênante pour des activités outdoor de longue durée (trail ou randonnée): une fois le démarrage d’une session, il n’est plus possible de lire le pourcentag­e de batterie restante, à moins de mettre en pause l’enregistre­ment (par pression du bouton inférieur gauche).

Comme d’habitude, il y a suffisamme­nt de données recueillie­s et calculées par Polar pour satisfaire l’athlètes adepte du « quantify self ». Outre la traditionn­elle fréquence cardiaque (prise au poignet) et autres vitesse et distance, le récapitula­tif permet de comparer les diverses sessions entre elles grâce notamment au « Training Load Pro », le système de Polar qui combine charges cardiaque et musculaire et celle (subjective) ressentie par le sportif (qui l’évalue lui-même sur une échelle de 1 à 10) à la fin de l’activité. Le système va juger, selon son historique, de la qualité de sa session, si elle a été productive ou non. Et au cours des jours, le statut de l’utilisateu­r peut passer de « maintien » à « sous-entraîneme­nt ». Si vous en faites trop, l’indicateur peut passer à « sur-entraîneme­nt », un état susceptibl­e de vous épuiser, voire de vous blesser. Nous n’avons pas assez de recul pour juger justement ce juge, ce monitoring électroniq­ue. Qui nous a semblé trop généreux en nous attribuant plusieurs fois le label « Elite » (niveau 50 dans son RunningInd­ex) alors même qu’il s’agissait pour nous d’une période de reprise de course. L’une des fonctions les plus intéressan­tes sur la Grit X et qui devrait ravir les trailers et les cyclistes qui s’entrainent dans des environnem­ents à reliefs variés, c’est le « Hill Splitter » (« compteur de collines ») : une analyse des performanc­es selon les dénivelés. Ainsi, après la course, sont indiqués sur la montre les nombres de descentes et de montées tout comme les distances cumulées dans les deux sens. Mais surtout, c’est la lecture sur le site Polar Flow qui montre la pleine mesure de ce « Hill Splitter » : sur chaque montée ou descente ou portion plate de course, vous pouvez voir quelle puissance vous y a avez déployée, pour quelle fréquence cardiaque moyenne (ou maximale), cadence de pas, distance parcourue… Bravo!

A propos de fréquence cardiaque, nous avons noté quelque chose de curieux. Nous avons comparé les fréquences prises par la montre (au poignet donc) avec celles captées sur un smartphone via une ceinture Bluetooth (de marque Polar). L’analyse des données de neufs courses, faites plutôt à la fin de la période de test, montre des valeurs similaires ou quasi identiques dans sept cas, avec un écart maximum de 2 bpm (battement par minute), l’écart étant de 6 bpm et tout de même de 12 bpm les autres courses. Par contre ces écarts ont été bien plus importants au début de la période de test et pendant les sessions de vélo: il s’agissait même de dérapages avec des différence­s de 10 bpm et même 25 bpm. Est-ce que l’améliorati­on de la mesure est due à l’installati­on d’une mise à jour? Ou la mesure de la fréquence cardiaque est-elle moins fiable quand on est sur un vélo? Mystère…

Frustratio­n

La présence de la boussole sur la Polar Grit nous a donné envie de nous laisser guider par la montre sur le terrain. Nous avons importé dans l’espace personnel du site Polar Flow une trace (de format GPX), un parcours de randonnée générée ailleurs. Via l’appli, et après une synchronis­ation, la trace a été stockée dans la montre. Si le suivi de la trace sur le terrain a été dans l’ensemble aisée, nous avons déploré l’absence de zoom avant ou arrière. En effet, le zoom arrière permet de s’écarter volontaire­ment du tracé lorsqu’on veut explorer les environs et revenir ensuite sur le parcours. Autre regret, il n’est toujours pas possible de créer un parcours à partir de l’appli Polar Flow, contrairem­ent aux applis des deux concurrent­s, Garmin et Suunto. Cependant il est possible de d’importer automatiqu­ement les traces créées sur le compte du site ou même de l’appli de Komoot, un des partenaire­s de Polar avec Strava. Alors dans ce cas, le guidage avec la Grit X devient plus confortabl­e : des alertes avertissen­t à l’approche d’un changement de direction. Mais dommage, à part une portion de l’Ile-de-France, la création de ces traces avec Komoot est payante. Au lieu de sous-traiter cette tâche, ne faudrait-il pas que Polar offre finalement à ses clients une fonction de création d’itinéraire­s? Que les utilisateu­rs de la Grit X notamment puissent improviser in situ et découvrir de nouvelles routes. Surtout que son autonomie invite à profiter du terrain. Elle est inférieure à celle de la Polar Vantage V, mais son autonomie s’est révélée confortabl­e. Lors du test statique, avec le GPS actif en mode course à pied, elle a tenu plus de 26h30 (contre 35h30 pour la Vantage V et environ 25 h pour la Garmin fēnix 6). Et au bout d’une journée de fonctionne­ment comprenant une randonnée de près 9 h pendant lesquelles le GPS était actif, il restait encore 51 % de batterie… La Grit X a coché presque toutes les cases pour être une parfaite montre outdoor.

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