Trail Blanc
Une bonne idée pour cet hiver ?
Bien aborder la course sur neige. A la fois ludique et piégeuse, ce temps du blanc version trail doit s’aborder avec prudence et plaisir.
L’hiver n’est certainement pas la meilleure saison pour s’adonner au trail, sous nos climats. Mais les traileurs ne rentrent pas en hibernation pour autant. Ca tombe bien, le calendrier regorge maintenant d’épreuves hivernales, qui bien souvent se déroulent sur neige. Mais le Trail Blanc est bel et bien un exercice à part, qu’il faut aborder comme tel.
Le trail est une discipline de pleine nature est il faut donc s’adapter constamment aux conditions extérieures, météo et terrains, pour s’y adonner. En hiver, la situation semble bien moins favorable pour explorer en courant les terrains de jeu favoris des traileurs : montagnes, grands espaces de pleine nature. Le calendrier des compétitions proposées s’en ressent bien sûr, et cette saison peut permettre à de nombreux spécialistes d’observer une pause salvatrice après une saison pleine d’une débauche d’efforts très importants et rapprochés. Ainsi, l’hiver, pas ou très peu d’épreuves ultra-longues à se mettre sous les baskets, à moins de voyager vers des latitudes aux climats plus favorables. Mais certains traileurs ne se ménagent tout de même pas durant ces longs mois d’hiver et ne peuvent pas non plus se résoudre à n’enchaîner que des entraînements pour briller à nouveau les beaux jours revenus. Pour ceux-là, il existe heureusement des épreuves hivernales, notamment les “Trails Blancs”, couru sur neige.
Une histoire déjà ancienne !
Le Trail Blanc est apparu depuis longtemps maintenant : celui de Serre-Chevalier, un précurseur, va bientôt fêter ses quinze ans. Il permet aux traileurs citadins ou venant des “plats pays” de retrouver leur terrain de jeu favori même en hiver, aux coureurs montagnards d’effectuer quelques galops sans leurs skis et de retrouver un instant des sensations de coureurs. Cependant, c’est un exercice à part et qu’il faut aborder avec prudence. Nous allons vous expliquer pourquoi.
Une surface… pas faite pour courir !
Tous les vrais amoureux de la neige vous le diront, ainsi que la plupart de ceux qui aiment vraiment courir : la neige n’est pas le terrain idéal, loin s’en faut, pour courir! On s’y enfonce, les appuis sont très instables, les pieds et les chevilles partent dans tous les sens. En prime, ça glisse, ça s’effondre, les chutes y sont fréquentes.
La course sur neige pose donc de nombreux problèmes techniques. Elle peut-être, en raison de l’instabilité des appuis, particulièrement coûteuse en énergie et source importante de blessures si l’on en abuse.
Attention ça glisse !
Les risques de chutes ne sont pas non plus à négliger. Les différents types de neiges se révéleront plus ou moins délicats à appréhender : la neige « poudreuse » et profonde sera particulièrement instable et on y dépensera une énergie considérable. La neige dure et gelée sera souvent dangereuse, celle qui « casse » sous vos pieds
également. Seule la neige damée sera relativement appropriée pour vraiment courir. Bref, vous l’aurez compris, nous vous recommandons une grande prudence face à cette pratique.
Laissez les longues distances en compétition pour l’été. À l’entraînement, contentez vous de sorties raisonnables et privilégiez les zones stables et damées. Si vous résidez dans une zone enneigée, il sera temps d’apprécier aussi les autres activités offertes par la neige, notamment pour maintenir votre endurance, le ski de fond, le ski de randonnée ou les raquettes.
Une belle expérience !
Cependant nous sommes loin d’être contre quelques participations à des Trail blancs ! Ces épreuves offrent en effet aussi leurs lots de bonnes sensations et une expérience appréciable. Débouler ainsi dans une nature toute blanche, au contact direct avec les éléments et au coeur de l’hiver peut être source d’un vrai plaisir. Après, étant donné les risques et les restrictions que nous évoquions plus haut, nous vous recommandons quelques précautions pour mieux apprécier l’expérience Trail blanc. Déjà, inutile à notre avis de vouloir vous lancer sur des épreuves trop longues. La plupart des trails sur neige ne comptent cependant guère plus de 30 kilomètres. Sur ce type de surface et en
• des conditions météo. Elles peuvent être très froides, humides ou sèches. Elles ne nécessiteront pas alors les mêmes équipements. En général, le Trail blanc se court en « long » sur les bras et les jambes.
• des conditions de neige. Elles détermineront également si vous devez absolument ou non vous équiper avec des « chaînes à neige » ou Yaktrax (d’autres marques en proposent également) qui seront d’un grand secours en cas de sols gelés ou glissants.
• du traitement du sol : la course offre t-elle des zones damées ou non. Cela vous donnera une idée sur le temps à prévoir pour votre parcours.
Un entraînement VSAEFLÞTXH "}
En terme de préparation, vous pourrez bien sûr vous entraîner (raisonnablement comme indiqué en début d’article) sur neige si vous habitez une région enneigée.
Dans le cas contraire, quelques sorties sur des sols mous et instables, boue ou sable, pourront vous habituer plus ou moins à l’instabilité des appuis que vous rencontrez sur la neige. Testez également dans la mesure du possible votre équipement. Vous devrez privilégier les vêtements chauds mais respirants. Quant aux chaussures, les modèles pourvus d’une membrane pourront convenir dans le cas d’une neige bien damée. Autrement, on finit bien vite par se mouiller les pieds quand même et alors ce type de chaussures est plus un handicap qu’autre chose car elles n’évacuent pas aussi bien l’humidité et deviennent lourdes. Visez des modèles très cramponnés pour glisser le moins possible.
Dans tous les cas, à moins d’en être un vrai spécialiste (certains gabarits et certaines foulées s’adaptent mieux que d’autres à ces terrains), considérez les trails blancs comme des sorties ludiques et des expériences qui doivent s’intégrer à votre préparation hivernale, sans souci de résultat. Il sera bien temps ensuite de penser aux grands défis et aux performances sur les sentiers, les beaux jours revenus.
UN EXERCICE À PART ET QU’IL FAUT ABORDER AVEC PRUDENCE