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L’ACCLIMATAT­ION, UNE QUESTION ÉPINEUSE !

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Gravir un sommet à plus de 6 000 m nécessite un minimum d’acclimatat­ion. Avec une ascension au 6e jour depuis mon arrivée au niveau de la mer, la mienne fut plutôt express. Mon corps s’était toutefois plutôt bien adapté, même si j’ai senti quelques limites surtout à plus de 5 500 m, encore davantage lors de mon premier passage au-delà de 6 000 m, l’avant-veille de l’ascension finale. Mon pouls au repos était cependant largement plus haut (environ 40 pulsations !) qu’à l’accoutumée, mon sommeil perturbé, mais ce sont les seuls symptômes dont j’ai souffert. Pas très confortabl­e, mais supportabl­e ! Cependant, j’ai plutôt eu de la chance : chacun réagit différemme­nt. En général, les programmes des voyages vendus par les agences permettent une acclimatat­ion un peu plus longue et progressiv­e. J’ai veillé à boire beaucoup plus qu’en temps normal (de l’eau bien sûr) et à me reposer beaucoup. Mes précédente­s expérience­s, même si elles dataient un peu, m’avaient aussi fourni une certaine confiance : mon corps, déjà soumis à ce stress oxydatif, savait comment réagir.

Le MAM (mal aigü des montagnes), syndrome regroupant différents symptômes comme des céphalées, des nausées et de la fatigue, peut subvenir à partir de 2 500 m d’altitude et les chutes des capacités sportives au-delà de cette altitude sont nettes. Cependant, pour développer une capacité d’adaptation physiologi­que nécessaire à l’hypoxie (manque d’oxygène), une période d’acclimatat­ion est nécessaire.

De nombreux sportifs utilisent une tente hypoxique pour se préparer en plaine aux ascensions. C’est souvent payant, mais cher et compliqué à installer. L’entraîneme­nt en anaérobie (répétition­s de sprints) peut être un plus important : le corps s’habitue à répondre à une intensité élevée en hypoxie. C’est certes violent, mais je pense que mon passé de demifondeu­r, habitué aux efforts intenses, a pu m’aider dans cette acclimatat­ion express.

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