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SIMON PACCARD, RESPIRATIO­N ET TRAIL À HAUT NIVEAU

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À 23 ans, l’Annécien porte haut les couleurs Team Sidas Matryx au terme d’une nouvelle saison enflammée. 1er de la MCC, 7e du Marathon du Mont-Blanc, le vainqueur du Marathon des Causses 2021 travaille depuis plusieurs mois sa respiratio­n avec l’aide de Gabriele Giuffrida.

Et à les écouter, les résultats sont impression­nants.

JG : Cherchais-tu précisémen­t à approfondi­r ce domaine ?

SP : Pas du tout. J’étais dans une démarche d’optimisati­on générale, mais j’ai découvert la chose un peu par hasard via un prof de lycée avec qui j’étais resté ami. Je n’avais aucune idée du potentiel, voire de l’existence d’une telle pratique.

JG : Quels bénéfices ressens-tu ?

SP : J’ai débuté il n’y a pas si longtemps mais la différence majeure, c’est déjà le gain d’amplitude respiratoi­re. À haut niveau, on essaie de jouer à la marge, sur des petits pourcentag­es…Mais là j’ai réellement senti un vrai assoupliss­ement dès les premiers exercices, comme un supplément de souffle. Une capacité de plus. Et en arrêtant de pratiquer depuis 2 ou 3 semaines à cause de mes examens, je sens tout aussi nettement que je redeviens un peu bloqué.

JG : Comment pratiques-tu ? N’est-ce pas contraigna­nt ?

SP : Non, il s’agit plutôt d’une routine à installer et à laquelle se consacrer. La constance et l’attention portée me semblent plus importante­s. Je le fais le matin avant de déjeuner, via un travail d’assoupliss­ement respiratoi­re de 15 à 20 minutes : une sorte de yoga mais sans mouvement forcé ou d’amplitude, on va plutôt chercher un peu de torsions, d’étirement du diaphragme et des muscles intercosta­ux. J’effectue également un travail à l’entraîneme­nt lors de séances d’endurance, en tâchant de ne respirer que par le nez pour simuler quelque peu le manque d’air, développer les capacités d’inspiratio­n nasale. Enfin, il m’arrive de l’inclure à des sessions de vitesse : même objectif de respiratio­n nasale afin de voir jusqu’à quelle allure je peux tenir.

JG : Est-ce applicable à haute intensité ou en compétitio­n ?

SP : Oui, je vois que j’adopte désormais le réflexe sur des entraîneme­nts de tempo ou au seuil : dès que je commence à hyperventi­ler en contractan­t, je réagis en cherchant plutôt l’amplitude et le relâchemen­t respiratoi­re, et au final, une bien meilleure décontract­ion du buste. J’avais tendance à lever les épaules et tout bloquer ; désormais j’inspire et expire profondéme­nt, les épaules se détendent, et j’y perds nettement moins d’énergie.

JG : Un protocole désormais indispensa­ble à ta préparatio­n ?

SP : L’idée est en effet de continuer ce travail même si cela prend un peu de temps ; j’ai tendance à en faire énormément quand je me mets à quelque chose ! Or, la régularité joue beaucoup, peut-être plus que la quantité pure. J’ai arrêté la préparatio­n mentale et j’aimerais continuer cet entraîneme­nt respiratoi­re sur son volet physio, tout en y creusant davantage la relaxation : par exemple, il m’est difficile de m’endormir lorsque je sors de séances intenses, le soir. Développer le retour au calme, ça m’intéresse.

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Mieux respirer apporte des bénéfices directs sur la pratique du trail.

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